Tragine, bandit de l'Ariège
de Pierre-Jean Brassac

critiqué par JulesRomans, le 29 avril 2014
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Tragine hameau de Freychenet dans le comté de Foix et surnom d'un bandit ariégeois
Voilà un roman historique qui conte l’histoire d’un Ariégeois Pierre Sarda (de l'est du département) qui termina sa vie au gagne de Toulon le 2 novembre 1858. Il avait été condamné dix-sept ans plus tôt sous la monarchie de Juillet, mais c’est sous la Restauration qu’il était devenu tisserand, mais aussi braconnier.

Surnommé Tragine, il se dispute avec un paysan sur les terres duquel il a posé des collets et il le blesse à l’arme blanche en 1837. Il est aussi possible que ce paysan ait appris que Pierre Sarda ait joué les voyeurs vis-à-vis de sa femme.

Condamné à la prison, il s’évade de la prison de Foix (situé dans le château) et va vivre environ quatre ans de rapines ; le récit laisse un certain flou sur des meurtres qu’il aurait pu commettre à cette occasion et il semblerait qu’il ne lui en a pas été retenu lors de son dernier passage au tribunal. C’est en tentant de se procurer un faux passeport pour aller refaire sa vie en Espagne qu’il se fait prendre.

On voit très bien que le contrôle des populations entre la France et l’Espagne, après la période napoléonienne, n’a plus rien à voir avec ce qu’elle « tait sous l’Ancien régime. Par ailleurs les maires des villages sont devenus des notables qui sont les yeux et les oreilles des préfets. Le héros est pris dans l’engrenage d’une justice à laquelle il ne comprend rien, faisant de ses ennuis des affaires personnelles (qui se règlent d’homme à homme). Il faut dire que de son côté, le procureur entend bien faire respecter les lois, surtout que Tragine, une fois évadé, en vient à terroriser les gens de son village. Quelques pages donnent une idée de ce que pouvait être le voyage d’un condamné pour rejoindre le bagne et ce qu’était le bagne de Toulon qui fonctionna de 1748 à 1873.

L’historien Jean-Jacques Petris avait publié un ouvrage" Pierre Sarda dit Tragine : le bandit de l'Ariège" sur lequel Pierre –Jean Brassac s’est habilement appuyé pour donner une âme à son héros.