Je m'appelle Isaac et j'ai été un enfant caché
de Isaac Millman

critiqué par JulesRomans, le 2 avril 2014
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
"Un voyage d’agrément" par Madame de Stolz mais pas pour Isaac
En matière de littérature de jeunesse, de très bonnes œuvres de fiction évoquent le cas des enfants juifs cachés ou vivant dans un camp (en France ou en Allemagne) comme la série de BD "L’envolée sauvage" ou le roman " Les deux inconnues ", bien plus rares sont les ouvrages documentaires qui évoquent ce sujet même si on dispose du titre "Alex et Léon dans les camps français " de Rolande Causse et "Les Étoiles cachées" de Régine Soszewicz.

On dispose avec "Je m’appelle Isaac et j’ai été un enfant caché" d’un témoignage très illustré par quelques photographies que les évènements ont pu épargner et de nombreux dessins du narrateur, illustrateur professionnel. Les images sont d’un bel esthétique, même quand elles dépeignent des souffrances et, très déchiffrables du point de vue du sens de la scène, elles sont porteuses d’informations complémentaires avec le texte.

L'auteur est né à Paris en 1933 de parents juifs polonais et, orphelin de père et mère, il a émigré aux USA après son adoption dans l’immédiate après-guerre, ce qui explique que cet ouvrage soit une adaptation enrichie de "Hidden child" publié en 2005 aux USA. C’est essentiellement à Pontault-Combault, ville de près de 40 000 habitants en région parisienne aujourd’hui mais alors village de 4 000 âmes (où le souvenir de l’écrivaine pour enfants et châtelaine Madame de Stolz était encore vraisemblablement présent), qu’Isaac Millman vit sous une fausse identité.

Ses parents ont été longtemps internés au camp de Pithiviers, ce qui explique que le musée sur les Camps d’internement dans le Loiret et la déportation juive (CERCIL), basé à Orléans, soit l’éditeur de cet ouvrage.