Le collier rouge de Jean-Christophe Rufin
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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La guerre dans le regard d'un chien
Un héros de la guerre 14-18, Jacques Morlac est retenu prisonnier pour avoir commis un acte de provocation contre la nation, un juge militaire, Hugues Lantier du Grez, dont c'est la dernière mission avant de retourner à la vie civile est chargé d'instruire l'affaire et de déterminer la responsabilité réelle de Morlac, le juge aimerait bien pouvoir être clément avec l'accusé pour terminer sa carrière de juge militaire de manière positive n'ayant pas pu être autant indulgent qu'il aurait voulu. La tâche est délicate surtout que le prévenu se charge un maximum, il refuse de déclarer qu'il était ivre, c'est faux mais ça excuserait en partie son geste, et de faire des excuses publiques, et que dans cette ville du Berry frappée par la canicule, le chien de Morlac ne cesse d'aboyer devant la caserne convertie en prison.
Ce roman de Jean-Christophe Rufin tiré d'une anecdote racontée par un de ses amis, mélange plusieurs genres, on y trouve une enquête policière, la quête de vérité du juge fait penser à une enquête de Maigret et on ne sait vraiment qu'à la fin la vérité, un drame sur le non-dit et une peinture de cette période même si ce n'est pas un roman sur la première guerre mondiale, il se passe après la guerre mais celle-ci y est évoquée, une réflexion sur la fidélité, sur l'héroïsme et sur l'orgueil. Plus court que d'autres romans de Rufin, 160 pages en comparaison avec des livres de l'auteur comme " le Grand Cœur" qui fait 600 pages, l'auteur arrive à peindre ses personnages en peu de mots et leur donner une humanité et un vécu qui les rend proches du lecteur, on est dans ce huis-clos avec eux et on découvre la vérité en même temps que le juge. Un très bon moment de lecture.
Les éditions
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Le collier rouge [Texte imprimé], roman Jean-Christophe Rufin,...
de Rufin, Jean-Christophe
Gallimard
ISBN : 9782070137978 ; 15,90 € ; 27/02/2014 ; 160 p. ; Broché -
Le collier rouge [Texte imprimé] Jean-Christophe Rufin,...
de Rufin, Jean-Christophe
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070462971 ; 6,90 € ; 10/04/2015 ; 164 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (13)
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Un été chaud
Critique de Pierraf (Paimpol, Inscrit le 14 août 2012, 67 ans) - 23 février 2021
On ne découvrira la raison de l'arrestation de cet ex militaire qu'à la toute fin du livre, et là le juge aura une décision difficile à prendre.
Le livre est très prenant, l'ambiance est lourde en cet été, et on a chaud/très chaud avec le juge. les personnages sont décrits avec beaucoup de force et de subtilité.
Je me suis régalé !
Dans la touffeur de l’été 1919
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 19 novembre 2020
La trame du roman c’est l’élucidation progressive du pourquoi et du comment. Elucidation qui permet à Jean-Christophe Rufin d’aborder nombre de sujets éminemment historiques et politiques, pour ne pas parler de relations plus bassement humaines. Beaucoup de psychologie et de finesse dans ce court roman, vite dévoré (156 pages).
En postface, dans un hommage rendu à un ami et compagnon, Jean-Christophe Rufin raconte la genèse de cette histoire :
»C’était en 2011. Un hebdomadaire français m’avait envoyé en Jordanie pour observer le Printemps arabe. Malheureusement pour moi, ce pays était le seul où il ne se passait absolument rien. Avec Benoit Gysembergh, le photographe qui m’accompagnait, nous passions nos journées à siroter des bières et à nous raconter des histoires …/…
… de toutes les histoires qu’il m’a racontées pendant ces jours oisifs, je n’en ai retenu qu’une seule …/…
Cette histoire était celle de son grand-père. Revenu en héros de la guerre de 14, décoré de la Légion d’honneur, il avait commis un jour de boisson un acte inouï pour l’époque, une transgression qui lui avait valu d’être arrêté et jugé. C’est cet épisode que l’on retrouve à la fin de ce livre. »
Car il va y parvenir notre juge militaire d’occasion à percer le mystère Morlac, un mystère avant tout humain, profondément humain. Même si c’est un chien qui va aider à percer ce mystère !
Au-delà d’un habillage de l’histoire qui peut paraître anecdotique, Jean-Christophe Rufin évoque là des évènements peu connus et dramatiques, et il le fait magnifiquement …
Et toujours chez Rufin, cette qualité d'écriture...
Critique de Phileas (, Inscrit le 27 novembre 2015, 66 ans) - 4 décembre 2015
Cette facilité (il nous semble à nous lecteur) de prendre la plume et de coucher sur le papier une histoire qui va vous tenir, de la première page à la dernière, c'est pas juste... il y a des hommes qui ont un talent à faire pleurer de rage le lecteur. Et de plaisir tant cette lecture m'a séduite.
L'écriture de ce livre, l'histoire et la description des caractères m'a fait penser à Bernard Clavel.
J'aime lire vos livres Monsieur Rufin. Merci!
L'après Grande Guerre
Critique de Ddh (Mouscron, Inscrit le 16 octobre 2005, 83 ans) - 11 septembre 2015
Avec L’Abyssin, Jean-Christophe Rufin obtient le Prix Goncourt du 1er roman. Pour Rouge-Brésil, c’est le Goncourt en 2001. Le collier rouge lui vaut le Prix Maurice Genevois. Médecin de profession, l’humanitaire le tient à cœur ; sa générosité le mène dans différents coins de la planète qui lui suggèrent autant de romans. Diplomate, il devient ambassadeur du Sénégal.
En 1919, Morlac, un ancien de la campagne d’Orient, médaillé de la Légion d’Honneur, se retrouve en prison en France. Un gradé, Hugues Lantiez du Grez, est chargé de voir clair dans cette affaire qui a provoqué un énorme scandale. A l’extérieur, son chien hurle à mort des jours durant. La guerre 14-18 n’a pas connu que des heures glorieuses ; en 1917, la révolution russe a suscité des remous jusque chez les Français.
L’auteur dévoile par petites touches les dessous de l’affaire. La société du début du XXème siècle et de l’après-guerre éclate et ce ne sera plus jamais comme auparavant.
Le juge et l'assassin.
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 14 mai 2015
Nous sommes en 1919 et la France panse ses plaies.
Le juge Lantier (ça m'a fait penser au personnage de Germinal) doit tenter de comprendre pourquoi ce chien qui aboie sans relâche devant la prison refuse obstinément de bouger.
Il fait chaud, rien ne bouge.
S'ensuivront d'étranges dialogues pour la recherche de cette curieuse vérité.
Un roman bien construit qui atteint parfaitement sa cible.
Il y a une très habile description du climat de cette vilaine guerre. On se croirait presque dans le voyage au bout de la nuit.
Guillaume
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 15 février 2015
Arrive le juge Lantier, militaire comme Morlac qui veut essayer de comprendre pourquoi l'accusé revendique son acte alors même qu'il est prêt à le libérer contre quelques excuses publiques. Touché par Guillaume, ce chien qui aura traversé des champs de bataille pour toujours retrouver celui qu'il s'est choisi pour maître.
Commenceront alors des entretiens, des rencontres qui éclaireront peu à peu le passé de Morlac. Une suite de malheureux quiproquos et de malentendus qui auront amené Morlac à une telle extrémité.
Cet étrange face à face m'a rappelé celui du pasteur et de la jeune Corrag, accusée de sorcellerie dans le roman de Susan Fletcher. Un huis-clos (glacial celui-ci) où les échanges entre l'accusateur et l'accusé évoluent vers la compréhension et l'empathie.
Neuvième livre de l'auteur, je n 'ai pas le souvenir d'avoir jamais été déçue; Jean-Christophe Rufin excelle dans toutes les disciplines : que ce soit des romans, des récits, des policiers, qu'ils soient des romans historiques ou contemporains, que cela se passe en Europe, en Afrique ou en Amérique latine.
Malgré cela, je trouve que, celui-ci, ne serait-ce que par son nombre de pages, ne permet pas une grande épopée historique ou amoureuse, je ressens même une légère déception même s'il nous a entraîné sur les destins surprenants et tirés de faits réels d'un homme et d'un chien.
On retrouve de nombreux points communs avec l'excellent livre d'Alice Ferney "Dans la guerre".
Mais qui a donc pris l'initiative de mettre la photo du chien sur le bandeau avec la photo du livre ?? Moi qui ne lis pas les quatrièmes de couverture, il va falloir que j'évite aussi les couvertures ! Cela risque d'être difficile.
Quand je pense au talent de l'auteur pour nous amener doucement à la vérité et à l'acte révélé dans les dernières pages du livre, celui qui est à l'origine de l'emprisonnement du héros, on se demande pourquoi Monsieur Rufin se donne autant de mal !
le chien et le prisonnier...
Critique de Pieronnelle (Dans le nord et le sud...Belgique/France, Inscrite le 7 mai 2010, 77 ans) - 7 août 2014
Le calme étrange qui règne dans ce village pendant une période de grande chaleur, rompu seulement par les aboiements d’un chien qui hurle sa solidarité à un maître étrange, un prisonnier qui n’a pas envie de délivrance, crée un climat assez envoûtant dans lequel je me suis laissée prendre pendant quelques heures, puisque ce roman est certes court mais très dense en émotion contenue.
Tout est en retenue ; on dirait une pièce de théâtre dont le face à face principal est entre le juge militaire et le prisonnier…et à l’extérieur ce chien fidèle qui semble finalement raconter une histoire mystérieuse. Mais il est clair qu’il s’agit de l’histoire d’une souffrance, de souffrances et d’un énigmatique amour…
On sent le vrai au cœur de tout cela alors qu’il y règne un air d’extraordinaire dans un monde ordinaire ; mais la guerre bien que terminée gronde encore et il n’y aura pas assez d’années pour oublier les blessures de toutes sortes…
Tous les personnages sont beaux mais ce chien ressort auréolé de tout ce qu’on voudrait trouver dans un être humain.
Loyauté, courage, fidélité.
Critique de Bluewitch (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 45 ans) - 28 juin 2014
Ce récit est aussi celui des mutineries et des tentatives de fraternisation de 1917. De l’absurdité de la guerre, tout autant que de la victoire. Le vrai triomphe étant l’absence de guerre en soi. Un livre qui dessine ses personnages en peu de pages. On le dira sensible, sans fioritures, allant au creux des esprits enfermés en eux-mêmes, offrant au regard du lecteur leurs difficultés de se comprendre, libérant les non-dits.
On ne pourra néanmoins nier que l’intrigue soit un peu convenue et c’est ce qui fait la faiblesse de ce récit narrant plusieurs faces à faces et moments d’introspection. L’amour vient y planter sa graine, le personnage principal voit ses croyances vaciller et veut à tout pris faire régner la justice. Etc.
Egalement disponible en livre audio, "Le collier rouge" y trouvera peut-être un plaisant support (même si l’auteur, malgré sa belle diction et sa voix opportune, a quand même du mal à être crédible lorsqu’il prend l’accent des gendarmes locaux de l’époque…).
Bref, une parenthèse légère chez cet auteur d’ordinaire plus prolixe.
Rufin comme le bon vin
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 2 juin 2014
Certains pourront s’indigner qu’on surfe une nouvelle fois sur ce thème en cette année de commémoration, mais c’est sans doute une des rares critiques qui puisse être recevable. L’auteur s'explique et se justifie sur ce plan en postface.
On se situe en 1919 dans une relation triangulaire originale entre un prisonnier, décoré de la Légion d’honneur pour un comportement héroïque mais accusé d’outrage à la nation, son juge, chargé d’instruire son dossier et un chien qui aurait suivi l’épopée du premier durant toute sa participation au conflit.
Vu ses faits d’armes, le magistrat militaire est disposé à plaider la grande clémence pour le soldat, mais curieusement ce dernier refuse que des circonstances atténuantes lui soient accordées.
Une critique sur l’absurdité du premier grand conflit mondial dans un écrin littéraire de quelque cent cinquante pages, voilà une vraie perle à déguster.
Sensible et bouleversant
Critique de Papyrus (Montperreux, Inscrite le 13 octobre 2006, 64 ans) - 29 avril 2014
Entre enquête policière, roman historique et exploration de l'âme humaine, le Collier rouge se déguste comme un plat délicat mais peu copieux, un de ces mets dont on aimerait pouvoir prolonger le plaisir qu'il nous donne. Le style, épuré, précis, nous fait découvrir un auteur d'habitude plus prolixe, à la recherche du mot juste, dans un scénario maîtrisé où l'exubérance n'est pas de mise. Sur fond de première guerre mondiale, Jacques Morlac, un soldat décoré mais pourtant menacé du conseil de guerre, nous fait revivre des épisodes méconnus de la campagne des Balkans. Chaque personnage est criant de vérité, prisonnier de ses non-dits et de son amour propre, jusqu'au chien, fidèle jusqu'à la mort, bouleversant d'humanité.
Le collier rouge ou "La confusion des sentiments"?
Critique de Gwenael (antrain, Inscrite le 17 mars 2013, 34 ans) - 19 avril 2014
un chien très attachant
Critique de Mine2 (, Inscrite le 11 octobre 2013, 64 ans) - 18 avril 2014
j'ai eu envie de lire ce livre après avoir lu du même auteur " immortelle randonnée " qui m'avait beaucoup plu .
Coup de coeur
Critique de Koudoux (SART, Inscrite le 3 septembre 2009, 60 ans) - 12 avril 2014
Morlac, un ancien poilu a été arrêté pour son comportement lors d'un défilé.
Son chien reste devant la porte de la caserne et aboie jour et nuit.
Au travers de l'enquête, l'auteur va nous plonger dans la vie d'un soldat de la guerre 14-18.
Qu'a-t-il vécu et que devient-il à son retour au pays?
Un livre qui se lit très facilement mais qui nous pousse à la réflexion bien encore après l'avoir refermé.
Un merveilleux moment de lecture!
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