Ma guerre de cent ans
de Pef

critiqué par JulesRomans, le 2 août 2014
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Ma guerre de cent ans au XXe siècle
Tous ceux qui ont été scolarisés à partir des années 1980 dans une école francophone européenne connaissent Pef et il a même donné son nom à une école de Saint-Ouen (ville à la limite de Paris) alors que l’usage voulait qu’on ne donne le nom d’un établissement scolaire qu’à des gens qui n’étaient plus de ce monde. Voir à ce propos http://mamaisonlacommunaute.fr/article-l-ecole-du-…

Homme engagé, il échappe en particulier à la répression des manifestations pour la paix en Algérie en trouvant refuge dans un immeuble (page 187 et pages 102-103). Parce qu’il est le fils d’un homme devenu orphelin à trois ans (qui échappe de peu à une dénonciation comme "communiste" sous l’Occupation), qu’il est né peu avant la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, qu’il a passé ses premières années sur les genoux du médecin allemand logé dans l’école où son père enseignait, parce qu’il a vécu dans la terreur d’être envoyé faire la guerre d’Algérie, Pef a toujours été sensible aux multiples conflits qui ont agité tous les continents au cours du XXe siècle.

« Je suis un prête-nom. On appelle Guerre de 14, Première Guerre mondiale, Grande Guerre. Ce sont les parents qui nomment les enfants à vie. Ici, ce sont les survivants. Parfois ils ont honte de moi et parlent de moi en me qualifiant d’Horrible boucherie. Selon l’époque ou la géographie. Parfois du Tonkin, des Balkans, d’Espagne ou du Rif. Je suis aussi étiqueté pudiquement Opération de maintien de l’Ordre. Ainsi a-t-on longtemps camouflé la guerre d’Algérie. Ce n’est pas de mon ressort que de changer d’identité ». (page 122)

Pef nous raconte sa vie depuis sa naissance jusqu’à nos jours et il semblerait que les lieux qu’il arpente (y compris dans un cadre professionnel) lui parlent des guerres (comme cette invitation dans une école à Suippes, haut lieu de combats durant la Première Guerre mondiale).