Le roman de Saint Louis
de Philippe de Villiers

critiqué par Tanneguy, le 11 avril 2014
(Paris - 85 ans)


La note:  étoiles
Roman inspiré ?
Manifestement la personne du roi Louis IX a impressionné Philippe de Villiers, au point d'en faire un roman en mettant en exergue certains épisodes de son existence et certains personnages qui l'ont côtoyé. Pour rendre l'histoire plus proche, il n'a pas hésité à utiliser parfois (mais pas toujours) les mots anciens et les vieilles tournures de phrase qui "datent". Cela gêne un peu la lecture, mais on sent la sincérité de l'auteur.

Le principal intérêt, pour moi, de ce roman est qu'il m'a donné envie d'en savoir plus sur ce roi, dont l'œuvre est importante dans l'Histoire de France bien qu'il ne soit plus guère étudié dans nos écoles. Je crois que Le Goff, qui vient de nous quitter, avait "commis" un ouvrage d'historien assez remarquable et qui eut un effet remarquable sur sa propre vie
Un modèle 9 étoiles

Fils de Blanche de Castille, le futur Louis IX perd son père alors qu’il n’est encore qu’un très jeune enfant. Sa mère, désignée comme régente du royaume, doit faire face à la rébellion des ducs et barons de Bretagne, de la Marche et du Poitou qui refusent de se soumettre à l’autorité d’une femme. Blanche fait armer chevalier son fils alors qu’il n’a que 12 ans pour qu’il soit sacré roi avant de vraiment monter sur le trône dès ses 20 ans. Le royaume est en péril. Les Mongols menacent à l’est et les Musulmans sont toujours bien implantés au sud, bien que la Reconquista ait déjà commencé depuis la victoire de Las Navas de Tolosa. Louis se veut un roi juste et bon, proche du peuple qui le vénère et conciliant avec le Pape, l’Empereur d'Allemagne et le roi d’Angleterre. Très pieux, il achète fort cher la couronne d’épines et un morceau de la croix du Christ et fait construire la Sainte Chapelle qui doit être un reliquaire de lumière pour les recueillir dignement. Mais la Terre Sainte a été peu à peu reprise par les Turcs. L’empereur d’Orient l’appelle à son secours. À 30 ans, il décide de tout quitter et de partir en croisade pour délivrer Jérusalem et le tombeau du Christ. Mais son débarquement à Damiette en Egypte se soldera par un cuisant échec…
« Le roman de Saint Louis » n’est pas un roman comme son intitulé pourrait le faire croire. C'est un ouvrage historique très sérieux, très bien documenté et très agréable à lire. L’auteur a voulu, comme il le dit lui-même en post-face, « retrouver la trace et l’image d’un Saint Louis à l’humanité sensible, un Saint Louis de chair, à figure humaine ». Et il y a parfaitement réussi. Tout l’ouvrage est écrit à la première personne, un peu comme un témoignage, ce qui rend le récit d’autant plus vivant, même si, de-ci, de-là, il est parsemé de termes et d’expressions moyenâgeuses pas forcément évidentes pour un lecteur du XXIe siècle. Le lecteur découvrira toutes sortes de facettes méconnues de cette personnalité hors-norme, ce héros de la foi, ne songeant qu’au bonheur de son peuple, à son rayonnement sur l’Europe et le monde, considérant sa charge comme un service et l’assumant jusqu’au sacrifice de sa propre personne. Un ouvrage magnifique et passionnant que devraient lire tous les dirigeants de la planète, histoire de se rappeler qu’être au pouvoir ne signifie pas profiter de sa position pour soumettre les peuples, les écraser, les humilier et pas non plus pour se servir et s’enrichir à leur détriment…

CC.RIDER - - 66 ans - 17 juin 2023


Dans la peau d'un grand souverain 7 étoiles

A l’heure où les enfants n’apprennent plus le nom des rois de France, voici un roman/biographie résolument traditionnel, à la gloire d’un des grands monarques qui ont bâti le pays.
C’est une bonne occasion de revisiter cette période de l’histoire... avec une vision un peu biaisée parfois de la part de notre souverainiste catholique vendéen :-) Pour ne citer qu’un cas que je connais bien étant du sud-ouest : la 2ème croisade contre les albigeois est escamotée et le règlement des problèmes avec le comte de Toulouse ramené à quelques démonstrations de force militaire et un mariage. Mais après tout, ce biais n’est pas plus injustifié que celui qui consiste à appeler Saint Louis Louis IX pour supprimer toute référence religieuse... De Villiers nous rappelle le grand souverain qu’a été Saint Louis, le rôle qu’ont joué à ses côté plusieurs femmes d’exception à commencer par sa mère Blanche de Castille, son oeuvre politique de construction et renforcement du royaume de France, son travail de législateur, son action de bâtisseur...
C’est facile à lire en dépit des tournures parfois archaïques et du vocabulaire moyenâgeux destinés à mettre le lecteur dans l’ambiance

Romur - Viroflay - 51 ans - 17 août 2014