La nuit du chien
de Michael Pearce

critiqué par Jfp, le 19 avril 2014
(La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans)


La note:  étoiles
purée de cairotes
Pour tout savoir sur les luttes incessantes entre coptes et musulmans, qui ont refait surface dans l’actualité à l’occasion de la Révolution du 25 Janvier, lisez ce roman policier qui nous plonge dans le Caire du temps de la domination anglaise. Un soufi est assassiné en plein "moulid", cérémonie au cours de laquelle les derviches entrent en communication avec Dieu et se transpercent le corps d’instruments divers tout en tournant incessamment sur eux-mêmes. Cet événement tragique va déclencher une série de violentes manifestations des deux communautés, qui s’en rejettent mutuellement la responsabilité. L’enquête menée par le capitaine Owen, le "mamour zapt", représentant de l’Empire britannique en charge de la police politique, va mettre au jour de sombres machinations politico-financières qui dépassent, et de loin, les intérêts de nos deux communautés rivales. Comme tout roman policier qui se respecte, "La nuit du chien" est l’occasion d’un constat social, mettant au jour les rouages intimes de la société égyptienne, en grande partie encore valable aujourd’hui même si les étendards et les slogans ont changé. Au-delà de l’énigme qui est posée à ce talentueux enquêteur, humaniste de surcroît, c’est à une fine analyse de la société cairote que se livre l’auteur, qui a bien connu et l’époque et les lieux. Un bon moment de détente, mais aussi une page d’histoire, troublante à souhait.