3 contes d'Asie de Didier Dufresne, Christine Féret-Fleury, Geneviève Lecourtier, Anne Buguet (Dessin), Marie Flusin (Dessin)

Catégorie(s) : Enfants => 4-6 ans

Critiqué par Shelton, le 20 avril 2014 (Chalon-sur-Saône, Inscrit le 15 février 2005, 68 ans)
La note : 9 étoiles
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Dis, raconte-moi une histoire... Juste une et je dors !

Quand les enfants réclament encore : « Une histoire, dis raconte-moi une histoire ! », nous devons trouver l'inspiration, et ce n'est pas toujours simple, en sortant d'une grosse journée de travail. Mais où prendre notre inspiration, car je suppose que vous n’avez pas tous une centaine de récits disponibles à servir aux enfants qui vous entourent…

J’ai choisi de vous proposer aujourd’hui un recueil de trois contes asiatiques car ils sont précédés d’une remarquable préface – ou introduction, à vous de choisir – écrite en deux temps. Tout d’abord, Françoise Rachmuhl, conteuse en milieu scolaire, nous rappelle quelques fondamentaux sur le conte. C’est un récit venu de loin – époque et pays – qui donne à l’enfant une chance de comprendre le monde dans sa diversité. Le conte permet une approche à géométrie variable, à chaque âge sa compréhension du monde. Pas de vérité absolue, pas de morale restrictive, juste une ouverture, un accueil dans un ailleurs, par un autre, pour un autre…

Puis, dans un deuxième temps, toujours de façon brève pour laisser la part belle aux trois contes qui vont arriver, elle donne quelques clefs pour ces contes asiatiques venus d’une culture que nous connaissons beaucoup moins… Ils viennent de trois pays différents – Vietnam, Chine, Japon – et donc il ne faut pas les enfermer dans une seule culture. Ils portent la sagesse en toile de fond et ils tentent de la transmettre au lecteur ou à l’auditeur à travers le rêve, la magie, la nature. L’imaginaire asiatique est certainement plus varié, plus déroutant pour nous, mais vous allez voir que nous pouvons facilement devenir réceptifs à ces histoires…

Le démon de la vague, le premier conte, est vietnamien. J’ai tout particulièrement apprécié les illustrations de Marie Flusin qui se sont adaptées au conte de façon admirable et pourtant elle avoue n’avoir jamais été au Vietnam. L’histoire montre un village sauvé par la personne la plus fragile qui avait su protéger une araignée tandis que l’empereur et son armée sont impuissants…

Le pinceau magique est une histoire chinoise qui va voir un jeune apprenti peintre rejeté par un grand maître se retrouver en possession d’un pinceau magique. Tout ce qu’il peint, tout ce qu’il dessine devient réel, vivant… De quoi exciter la jalousie de l’empereur qui imagine qu’un tel outil le rendrait le plus riche et le plus puissant de l’univers… Mais, dans la vie parfois, tout ne se passe pas comme les puissants le désirent…

Enfin, le troisième conte est japonais, et toute l’histoire part d’un chien adopté par un couple qui ne pouvait pas avoir d’enfant. Ce chien fera leur bonheur et leur malheur. En effet, comme chaque fois qu’un être est heureux, ce bonheur du couple va exacerber la jalousie du voisin jusqu’à le faire tomber dans le crime et la folie… Une belle histoire qui montre le non-sens de cette envie du bien de l’autre, qu’il soit matériel ou spirituel…

Trois beaux contes pour lire ou s'inspirer pour raconter à ceux qui vous supplieront, « Dis, tu me racontes une histoire ! ».

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