Correspondance : 1910-1919
de Romain Rolland, Stefan Zweig

critiqué par Pucksimberg, le 20 avril 2014
(Toulon - 45 ans)


La note:  étoiles
Deux grands auteurs, deux amis.
Cette correspondance est passionnante, d’autant plus que j’apprécie beaucoup la lecture des textes de Zweig. Le lecteur est souvent embarrassé lorsqu’il lit des lettres de grands auteurs, ayant parfois l’impression d’entrer dans la vie intime de ces grands hommes sans forcément en avoir l’autorisation. En même temps, quelle opportunité ! Découvrir l’individu après avoir lu les fictions de ces grands écrivains est un grand plaisir. Ces lettres sont riches et intéressantes pour mieux comprendre une époque.

Lorsque les deux auteurs s’écrivent, Romain Rolland est l’aîné et est considéré comme un maître par Zweig admiratif. Leurs premières lettres sont d’ordre intellectuel et la littérature alimente leurs échanges. Cette partie est très intéressante et permet de découvrir les goûts de ces grandes figures. Stefan Zweig veut faire connaître Romain Rolland dans son pays, surveille les traductions et l’on sent sa fascination pour ce grand auteur français un petit peu oublié de nos jours. Par la suite, la première guerre mondiale oblige, leurs lettres sont plus ancrées dans l’Histoire, les avis politiques transparaissent et divergent. Il est plaisant de lire les lettres qui couvrent cette période car les auteurs vivent dans des pays qui les opposent et pourtant … L’amitié indéfectible de ces deux auteurs est pleinement visible dans ces lettres.

Leurs lettres sont évidemment très bien écrites, il y aurait des dizaines de citations à relever et à retenir. A travers cette correspondance, c’est une partie de l’Europe et de l’Histoire du XXème siècle qui se profile dans ces lettres.