Châteaux de la colère de Alessandro Baricco

Châteaux de la colère de Alessandro Baricco
( Castelli di rabbia)

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone

Critiqué par Nothingman, le 2 septembre 2003 (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 6 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (2 122ème position).
Visites : 10 218  (depuis Novembre 2007)

"Lire est une obscénité bien douce"

Les "Châteaux de la colère" est le premier roman d'Alessandro Baricco, cet auteur italien qui connait un joli succès d'estime sur ce site. Il nous convie, dans son sillage, à Quinnipak,une petite ville imaginaire dans laquelle vivent des personnages tous plus sympathiques et attachants les uns que les autres. Il y a Monsieur Reihl, directeur de la fabrique de verre locale et grand voyageur devant l'éternel, aux désirs loufoques et grandioses. L'un d'eux, faire démarrer une locomotive prénommée Elisabeth de Quinnipak et ce sur la distance de deux cent kilomètres. Il y a sa femme Jun Reilh au charme de petite fille, qui cache un lourd secret. Il y a Pekish, un inventeur génial et extravagant, un compositeur fantasque qui a créé le premier orgue vivant dans lequel chaque villageois joue sa propre note. Il y a Pehnt, aussi, l'assistant de Pekish qui porte toujours la même chemise trop large pour ses frêles épaules, une chemise qu'il porte comme d'autres portent leur destin,....
Ce roman se lit comme plusieurs fables. Toutes ces existences individuelles, tous ces personnages un peu fantasques, avec leurs petites folies, leurs petites lubies, semblent nous délivrer un message. Un roman où l'auteur, pour chaque personnage, compose des partitions savantes, lyriques, belles et fragiles comme le verre de la fabrique Reihl. Et c'est là que peut se situer mon reproche: la fragilité du style. Baricco, à vouloir trop faire de style tue un peu l'histoire. Un talent certes, mais pas encore tout à fait contenu, qui s'emballe très vite tel un pur-sang devenu fou. Et à certains passages, on ne suit plus, on lâche irrémédiablement . Il est évident que ce n'est qu'un premier roman et qu'au vu des critiques élogieuses de "Soie" et de "Novescento: pianiste", l'auteur semble avoir dompté son style par la suite.Je n'ai pas de points de comparaison, ne les ayant pas encore ouverts. Il y a cependant un passage que je ne peux m'empêcher de vous livrer tellement il me semble juste. Le voici:
"Lire est une obscénité bien douce. Qui peut comprendre quelque chose à la douceur s'il n'a jamais penché sa vie, sa vie toute entière, sur la première page d'un livre? Non, l'unique, la plus douce protection contre toutes les peurs, c'est celle-là - un livre qui commence." Que dire encore après cela!

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Une symphonie !

10 étoiles

Critique de Perge Sot (, Inscrit le 5 décembre 2023, 63 ans) - 6 décembre 2023

Un formidable premier livre !
Oui, on y plonge dans un monde imaginaire et absurde mais attention, presque tout a vraiment eu lieu : le concours de Rainhill, le 14 octobre 1829 : authentique, la locomotive mue par un cheval sur tapis roulant a bien existé, le livre "De l’impuissance des mathématiques à assurer la solidité des bâtiments" : vous pouvez vous le procurer …
On côtoiera les grandeurs et les faiblesses de l’âme, bien sûr, mais aussi on verra comment notre monde s’est enivré de modernité, comment nous nous sommes tournés le dos à nous-mêmes en préférant regarder les images défilant par la fenêtre d’un train ( aujourd’hui devant l’écran de notre téléphone ? ) Sentir la vitesse plutôt que vivre notre propre vie… et là encore, prenez garde, Baricco ne donne pas de leçon, il nous convie au spectacle comme les habitants de Quinnipak le sont à l’écoute de deux fanfares se croisant exactement au centre de la ville puis continuant chacune de son côté - Il regarde notre monde comme une déconcertante et extatique symphonie !
Lisez-le !!

Inventif et symphatique

9 étoiles

Critique de Naoki70 (, Inscrit le 13 septembre 2011, 46 ans) - 13 septembre 2011

Chaque personnage est vraiment singulier , on s'y attache vite !
Tantôt triste , tantôt gai , toujours inventif , j'ai aimé le rythme de ce livre qui n'en a pas vraiment .
A conseiller fortement !

La vie est un long fleuve fluctuant

10 étoiles

Critique de Matthias1992 (, Inscrit le 27 août 2007, 32 ans) - 4 novembre 2009

Une claque! De l'émotion pure, viscérale, magnifiée par une écriture tantôt volubile tantôt elliptique, polyphonique et qui sonne très juste. Horeau, Pekisch, Pehnt, Brath, M. et Mme Reihl et tous les autres acteurs de cette puissance tragédie comique, qui va tantôt adagio, tantôt comme un bolero, tantôt presto, tantôt dolce (pour en rester au registre de la musique que Baricco aime tant, son amour de la musique est d'ailleurs bien tangible à l'aune de ce livre - tous comme d'autres de ses livres: je pense notamment à "Novecento" que j'ai également amoureux), et qui restent indélébiles dans notre mémoire de lecteur totalement fasciné, même une fois le livre refermé. C'est tellement beau et juste ce que nous dit Baricco sur la vie, le hasard, le mort, le sens qu'il faut conférer à tout ce bazar, à tout ce capharnaüm indéchiffrable. Sur la construction et la destruction. Le désir et l'absentention. La soif et la réplétion. L'enfance et la vieillesse. Non, vraiment, une vraie perle, un vrai petit joyau!

Du lyrisme et du talent

10 étoiles

Critique de Noufaro (, Inscrite le 27 avril 2008, 64 ans) - 27 avril 2008

Un écrivain qui sait créer du merveilleux est rare, Baricco fait partie de ces rares. En outre ce livre, joli clin d'oeil au passé, semble annoncer une autre dynamique post-moderne bien plus humaine que celles connues jusque-là.

Une belle écriture mais des personnages …

6 étoiles

Critique de Ichampas (Saint-Gille, Inscrite le 4 mars 2005, 60 ans) - 2 octobre 2006

Ce roman se lit facilement mais tous ces personnages hors réalité sont dérangeants et leurs relations sont compliquées et peu dévoilées. Pour moi, tout cela fait perdre à mes yeux de la qualité de cette écriture agréable.

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