The Acrobats de Mordecai Richler

The Acrobats de Mordecai Richler

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par FranBlan, le 27 avril 2014 (Montréal, Québec, Inscrite le 28 août 2004, 82 ans)
La note : 7 étoiles
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Un premier roman…

Un très jeune Mordecai Richler réussit à faire publier en 1954 un premier roman, écrit à 19 ans, après avoir quitté Montréal pour l’Europe, comme ses héros de l’époque Hemingway et Fitzgerald.
L’action se situe à Valence, en Espagne, lors du festival des “fallas” où on dresse de gigantesques monuments en matériaux composites, peints de couleurs vives, soutenus par des structures de bois.
Ce sont en général des caricatures géantes de personnages connus ou historiques. Des centaines de ces œuvres d'art apparaissent dans les rues pour être brûlées la nuit du 19 mars, lors de la “Cremà”, au milieu d'un embrasement de feux d'artifice.

Les personnages de ce roman sont les descendants directs de l’oeuvre d’Hemingway, «Le soleil se lève aussi (The Sun Also Rises)»; une bande de buveurs invétérés, désillusionnés, rebelles sociaux, politiques, et sexuels, de paumés, etc…
Le héros principal se nomme André Bennett, un jeune peintre en colère contre son “passé privilégié” et qui déteste son père, un riche industriel montréalais.
Durant ses études universitaires, ses peintures sont jugées trop obscènes pour être exposées.
Surnommé “Camarade Argentier Bennett”, il évite les étudiants de sa faculté et fréquente les radicaux socialistes du campus. Il tombe amoureux d'Ida, une jeune Polonaise, qui meurt des complications suite à un avortement. Cette perte tragique mène André en Europe, en quête d’une quelconque “beauté idéaliste de la vérité” qui guiderait sa vie.

Rarement peut-on trouver la paix de l’âme et de l’esprit là où André les recherche: parmi une faune bigarrée de démocrates désorientés, d’inadaptés, d’expatriés et autre épaves flottantes, échouée sur les terrasses des cafés. Toutefois, à proximité de communistes espagnols, André évolue suffisamment et rejette leurs doctrines.
Son amitié avec Chaim, juif apatride, et son amour pour Toni, jeune prostituée qui chante dans le café de Chaim, lui redonnent espoir, mais son projet d’épouser Toni et de s’installer à Paris est lourdement assombri par l’ombre menaçante de Kraus, un rival jaloux, un allemand sadique, qui le poursuit jour et nuit.
Lors de la “Cremà”, au coeur du vacarme des feux d'artifice, la quête de vérité d’André trouvera sa conclusion.

Malgré tout le mal que même son auteur a pu en dire, dans son ensemble, cette histoire assez déprimante est plutôt bien racontée; ses épisodes les plus violents et insipides augurent sans aucun doute de l’originalité et du grand talent de narrateur de M. Richler. Il semble aussi évident que celui-ci partage en grande partie la rancoeur de son héros. De plus, animé de forts sentiments anti-américains, ceux-ci semblent brouiller le portrait qu’il fait d’un épouvantable trio de touristes: un riche américain, son épouse nymphomane et le frère homosexuel de cette dernière!
En général, les personnages sont suffisamment crédibles et convaincants.
Si un premier roman a souvent comme tâche d’exorciser les démons de l’auteur, j’ai tiré beaucoup plus de plaisir de cette lecture qu’anticipé, suite à une première partie plus difficile.
Malheureusement, il n’existe pas de traduction française de cette oeuvre et peu ou plus de copies de l’original sont encore en circulation, cette édition est en E-Book et lue en version originale canadienne-anglaise.

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