Freud - Le sujet de la loi
de Gérard Huber

critiqué par Veneziano, le 3 mai 2014
(Paris - 47 ans)


La note:  étoiles
Les pulsions, le droit sacré et la bioéthique
La psychanalyse permet de concevoir la perception du droit sous trois grands axes, mis en lumière par Sigmund Freud : l'identification et la gestion des pulsions, du droit sacré et de la soumission au travail, ainsi que des règles bioéthiques.
Le sujet psychologique se perçoit comme être et comme soumis à des normes contraignantes qui le poussent à maîtriser et contenir ses pulsions. Aussi ces règles sont-elles par la suite émises pour les maîtriser, en prévenir les effets préjudiciables pour autrui et l'intérêt général.
La reconnaissance d'un droit divin, ou sacré, amène à se soumettre au travail. Les règles morales conduisent le sujet de droit à se soumettre à une série d'activités autorisées, voire obligatoires. Le droit positif, celui applicable dans un Etat à un moment donné, doit être le résultat, la retranscription de ces valeurs, pour être totalement accepté et recueillir le plus aisément l'adhésion.
Enfin, les règles bioéthiques préfigurent l'acceptation de la perception du corps humain et son usage. S'il est en principe inaliénable et sacré en droit français, le don d'organes et de cellules reproductives crée une suite de questions au sujet de droit, en fonction de ces valeurs.

Ce petit livre permet de faire le point, de découvrir, les points de rencontre entre psychanalyse et droit, avec des interférences philosophiques. Toutes les notions ne coulent pas de source ; aussi cette lecture demande-t-elle une assez grande concentration, pour en tirer un usage pleinement positif. Si un effort didactique est fait, il ne s'avère pas total, à mon sens. Il s'agit d'une synthèse à méditer, voire à reprendre.