Lignes de Front, Tome 1 : Stonne
de Jean-Pierre Pécau (Scénario), Brada (Dessin)

critiqué par JulesRomans, le 10 mai 2014
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
La dernière fois que fut fait le salut olympique aux jeux olympiques est en …
"Lignes de front" est une série qui démarre avec pour scénariste Jean-Pierre Pécau, qui fut professeur d’histoire. D’après ce que je crois, il est déjà prévu quatre albums, mais si on comprend bien la logique de la chose, on pourrait en avoir 10. En effet deux volumes traiteront de combats en 1940 avec les Ardennes et l’espace aérien de l’agglomération de Londres et deux évoqueront l’année 1941 en se centrant sur la Libye sans trop de surprise et de façon nettement moins attendue sur la Crète.

On changera de dessinateur à chaque fois, en gardant le même scénariste, Philippe Richelle fait de même chez Glénat avec plusieurs volumes dans chacune des séries s’intitulant "Les mystères de la cinquième République", "Les mystères de la quatrième République" et "Les mystères de la troisième République".

L’album "Lignes de front, 1 Stonne" démarre avec les Jeux olympiques de 1936 où le salut olympique des délégations entre autres françaises et autrichiennes est interprété par les spectateurs allemands comme un hommage au régime et à son chef Adolphe Hitler. Depuis 1946, il a été décidé que ce salut ne serait plus fait durant les jeux olympiques. Dans le Berlin des jeux vont se rencontrer des personnages quelque peu insolites un Allemand homosexuel issu d’une famille huguenote Rudolf Klein (la couverture le prénomme Joachim) gérant des usines, une jeune communiste allemande Magdalena Kopps, Émile Berger (la couverture parle d’Émile Soubise) un cycliste parisien surnommé "Milou" qui fait déjà dans le marché noir, l’Australien Peter Yates un nageur qui se dope prématurément, la journaliste américaine Cheryl Matthew, l’Anglais Tim Page professeur de mathématiques et mécanicien auto qui aspire à piloter les avions.

Des problèmes avec la police berlinoise et un refuge trouvé dans le Kitkat club où on entend les premières exécutions de "Lili Marlene" leur font vivre une aventure qui les soude. De Berlin à 1936, on passe par une page où Émile Berger apprend à Paris la déclaration de guerre afin d’arriver aux combats de tanks à Stonne (entre Sedan et Vouziers) dans les Ardennes avec Émile Berger au volant d'un char d'assaut. Il est fort génialement mis en mémoire, en vingt-cinq pages, la bataille de Stonne où, selon Hermann Hoth un général allemand:

«les Français manquèrent une occasion favorable; cette contre-attaque, menée de façon résolue, eût pu changer la défaite en victoire».

Nous retrouverons plusieurs des personnages acteurs au même moment dans un lieu proche, pour le même camp ou pas, lors des tomes suivants. Voilà une série de fiction historique, au graphisme fouillé et réaliste, qui devrait rencontrer du succès.