M. Flux
de Matte Stephens (Dessin), Kyo Maclear (Scénario et dessin)

critiqué par JulesRomans, le 23 mai 2014
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
En 1963 le Fluxus déferle sur Nice, en 2014 il se rue sur la littérature de jeunesse
"M. Flux" est un très joli album qui a été sélectionné en 2014 pour ses qualités dans le cadre des meilleurs ouvrages pour la jeunesse diffusés par les libraires du Québec (donc à côté de titres produits par des maisons d'édition européenne).

L'ouvrage ouvre sur un petit garçon qui vit dans un lotissement aux maisons uniformes et qui n'aime pas le changement. Arrive dans ce quartier M. Flux qui se dit artiste quoique l'on ne sache pas ce qu'il crée. En fait, adepte du changement, il transforme les choses ou l'usage qui en est fait. Sous son impulsion, des transformations se réalisent dans le quartier à la surprise puis avec l'acceptation de ses habitants. On a un récit un peu dans l'esprit de certains films de Tati et M. Flux a des côtés un peu de M. Hulot dans son aspect et dans sa façon de faire face à certains objets. Le livre précise que le récit est un hommage au mouvement artistique Fluxus, dont un des créateurs Georges Macianus fut un des promoteurs.

Le graphisme est bien en phase avec la note onirique du récit, il s'attache plus à rendre le caractère symbolique qui permet d'identifier l'objet ou l'animal que de donner une vision réaliste de la forme choisie. Les couleurs renvoient à celle du style Premier Empire, où l'on pouvait rencontrer ceux que l'on appelait les Incroyables, à savoir des jeunes gens qui, dès l'époque du Directoire, faisaient preuve d'excentricité dans leur habillement tout comme M. Flux mais dans un autre registre.