Après Charlemagne, figure tutélaire occidentale, j'ai lu la biographie de Jean Jaurès, figure du socialiste français dans cette collection "ils ont fait l'histoire" des éditions Glénat et Fayard.
Les auteurs ont fait le pari de raconter ce personnage mythique de l'histoire de France dans un laps de temps très court, un mois avant le déclenchement du Premier conflit mondial et donc de la mort de Jean Jaurès. En effet, le parti pris de l'album est de décrire la pacifisme forcené de Jaurès, les efforts qu'il a déployés pour éviter une déflagration qu'il jugeait effroyable, et ce, jusqu'aux derniers moments. L'histoire lui a donné raison, et, alors que ses adversaires lui faisait endosser le costume du traître, l'album précise les intentions de Jaurès... loin de vouloir capituler face au militarisme allemand, Jaurès voulait unir les ouvriers des deux côtés de la frontière pour s'opposer à une guerre qu'il jugeait téléguidée par les puissances d'argent. Malheureusement, provoquer une grève générale aurait immanquablement eu des répercutions sur l'appareil productif national... difficile paradoxe... impossible à dénouer.
Les auteurs malheureusement présentent un récit par trop hagiographique selon moi, sans mettre en reliefs les zones d'ombres du personnage. Jaurès apparaît toujours comme la figure positive de l'époque au point que le lecteur habitué aux nuances ne croira pas à un portrait d'une telle monochromie. Par ailleurs, la multiplication des scènes de discours aux différentes assemblées en publics, aux réunions politiques rendent le récit peu didactique, intéressant certes, mais dans le cadre d'une bande dessinée, c'est sans doute un peu trop... trop statique, l'ensemble perd de sa force. Peut-être que le sujet, in fine ne se prêtait pas à l'exercice?
Vince92 - Zürich - 47 ans - 15 juillet 2015 |