Demande à la poussière de John Fante
( Ask the dust)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
Moyenne des notes : (basée sur 21 avis)
Cote pondérée : (59ème position).
Visites : 14 626 (depuis Novembre 2007)
Un livre en avance sur son temps
Arturo Bandini est né en Amérique, de parents italiens. Son père était maçon.
Arturo veut à tout prix devenir écrivain et quitte la maison de ses parents pour se rendre à Los Angeles. Là est la vie !… Là il trouvera la matière nécessaire pour écrire.
Il y connaît la misère et y crève surtout de faim ! Mais il aime cette énorme ville, qui vit et qu'il parcourt, à pieds, dans tous les sens. Il va souvent lire à la bibliothèque et regarde la rangée B des écrivains. C’est là que sera son livre, à côté d’Arnold Bennett. Pas terrible, Arnold Bennett, se dit-il, ni l’ensemble de la ligne B, mais il est là pour la remonter la moyenne !.
Il a écrit une nouvelle, " Le petit chien qui riait " et elle a été publiée. Il a reçu une lettre d'un certain Hackmuth, qui dirigeait une revue et qui le félicitait, tout en lui envoyant un petit chèque. Il fait lire la lettre par sa logeuse, montre la revue, et son prestige remonte. Au lieu d'être expulsé pour loyer non payé, son crédit monte et il peut rester encore quelques semaines. Il sillonne toujours la ville, écrit et envoie ses nouveaux textes à Hackmuth, mais un nouveau chèque n’arrive pas. Hackmuth se limite à lui écrire et à dire que c’est bien, qu'il doit continuer. mais pas de chèque !.
Il va vraiment voler dehors quand il reçoit une nouvelle enveloppe : elle ne vient pas de Hackmuth, mais de sa mère. Elle lui dit avoir vendu la police d'assurance et que ces dix dollars sont sa part. Il se rend bien compte du gigantesque effort fait par sa mère, mais sa jeunesse et son optimisme prennent vite le dessus sur le remords. Il doit faire une expérience, il doit s'informer pour écrire, il va dans le quartier des putes et s'en prend une avec laquelle il monte. Il y claque stupidement huit de ses dix précieux dollars, sans rien faire, rien qu'à causer car il n'ose pas, et fuit. En prime, il se jure d’aller à l’église et de ne plus jamais se laisser aller à d'aussi vilains penchants. On est très catholique chez les Fante, en bons Italiens qui se respectent, surtout la mère.
Il fera la connaissance d'une jeune serveuse d’origine mexicaine, dans un petit bistro où il demande un café. Il y mettra du temps, beaucoup de maladresse, mais il en tombera follement amoureux. Et son livre ?. La suite dans le texte !
Ce livre est écrit dans une langue assez révolutionnaire pour l’époque. Elle est directe, sans fioriture, décrit les choses, les gens et les états d'âme comme ils sont, comme ils viennent, sans les embellir par de beaux mots ou de belles phrases. Une pulsion est une pulsion et pas un rêve poétique.
Les éditions
-
Demande à la poussière [Texte imprimé] par John Fante préf. de Charles Bukowski trad. de l'américain par Philippe Garnier
de Fante, John Bukowski, Charles (Préfacier) Garnier, Philippe (Traducteur)
10-18 / 10-18
ISBN : 9782264011534 ; 5,00 € ; 12/09/1999 ; 271 p. ; Poche -
Demande à la poussière
de Fante, John
10-18
ISBN : 9782264033024 ; 7,10 € ; 03/01/2002 ; 271 p. ; Poche
Les livres liés
Pas de série ou de livres liés. Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série
Les critiques éclairs (20)
» Enregistrez-vous pour publier une critique éclair!
Fante, l’homme sans qui, il n’y aurait pas eu Kerouac ou Bukowsky
Critique de Yeaker (Blace (69), Inscrit le 10 mars 2010, 51 ans) - 12 août 2014
« Je croise le portier du Baltimore et aussitôt c’est la haine, immédiatement, lui avec ses passements jaunes et son mètre quatre-vingts et toute cette dignité à la manque ; et voilà qu’une automobile noire s’approche du trottoir et qu’un homme en descend. L’air riche, le type. Et puis une femme descend à sa suite, et elle est belle, du renard argenté comme fourrure, une vraie chanson qui passe sur le trottoir et disparait à travers la porte battante, et c’est là que je me dis, oh boy, dis donc, si seulement tu pouvais t’offrir ça, rien qu’un tout petit peu, rien qu’une journée et une nuit. »
« Il y a une place pour moi aussi sur les étagères (de la bibliothèque), et ça commence par B, Arthuro Bandini dans les B, allez, dégagez un peu dans les B, un peu de place pour Arturo Bandini, un peu de place pour son livre… de la table je restais à contempler l’endroit où serait un jour mon livre, là juste à côté d’Arnold Bennett ; pas terrible Arnold Bennett, mais bon, avec moi les B allaient justement reprendre du poil de la bête. »
Roman d’apprentissage au sujet éternellement moderne, cette œuvre est idéale pour pénétrer l’œuvre de cet auteur majeur qui aurait mérité le même succès que « sur la route » de Kerouac mais les précurseurs sont souvent les oubliés de la littérature. Réparez cette injustice en brandissant haut ce livre partout où vous irez!
Voilà ce que dit Bukowsky dans sa préface :
« J’ai continué de marcher autour de la grande salle (de la bibliothèque municipale), tirant les livres des étagères, lisant quelques lignes, quelques pages et les reposant. Un jour j’ai sorti un livre, je l’ai ouvert et c’était ça. Je restai planté un moment, lisant et comme un homme qui a trouvé de l’or à la décharge publique. »
Bonne lecture
Une délectation
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 3 août 2014
La solitude et la misère constituent le décor dans lequel il vit son rêve américain à la sortie de la grande dépression où la violence et le sordide accompagnent le quotidien du héros et des quelques personnages avec lesquels il évolue, en particulier Camilla, une serveuse mexicaine, qui hante son esprit.
Encore une fois, la recette de l’écrivain qui se raconte et sans doute des touches autobiographiques donnent un résultat remarquable.
Ce roman est à ranger parmi les grands classiques de la littérature américaine du 20ème siècle et contrairement à l’œuvre d’autres compatriotes, sa lecture reste encore un grand plaisir grâce à un style très contemporain et un excellent équilibre entre le fond et la forme de l’œuvre.
A lire ou à relire absolument.
Le vent l'emportera
Critique de Sundernono (Nice, Inscrit le 21 février 2011, 41 ans) - 12 avril 2013
D'ailleurs à vrai dire John Fante m'a vraiment bluffé, au départ jamais je n'aurai imaginé éprouver l'envie de lire d'autres oeuvres de cet auteur, pourtant tel est mon désir.
A découvrir!
Un des grands romans du 20ième siècle.
Critique de Grégoire M (Grenoble, Inscrit le 20 septembre 2009, 49 ans) - 31 mars 2013
Le deuxième très grand mérite de John Fante est d’oser tout nous révéler de ses tourments, de ses contradictions, de ses bassesses, de sa mégalomanie, ce qui donne toute la force de ses récits.
Dans Demande à la poussière, on retrouve Bandini, l’adolescent perturbé du roman homonyme, quelques années plus tard (la lecture préalable de Bandini est souhaitable car elle permet de mieux appréhender la psychologie du personnage). Il a quitté son Colorado natal pour la banlieue de Los Angeles, vit misérablement dans un hôtel bas de gamme en se rêvant grand écrivain. Bandini est un auteur immense qui n’a publié qu’une unique nouvelle, c’est un athée qui ne peut s’empêcher de craindre le châtiment de Dieu, c’est un homme viril dont la peur des femmes le contraint à être toujours puceau.
Demande à la poussière nous compte sa vie de misère et de débrouille, ses rencontres dans les bars et les hôtels miteux. Il nous compte aussi une triste histoire d’amour (ou de non-amour) entre Bandini et Camilla. Terrifié par le pouvoir que celle qu’il aime exerce sur lui, par la peur de souffrir lui-même, il ne peut s’empêcher de la blesser. Quant à elle, elle ne peut s’empêcher d’en aimer un autre, qui la rend malheureuse, Bandini correspond si peu à l’idée qu’elle se fait d’un homme...
Un très grand roman, un des piliers de la littérature du 20ième siècle.
Une poésie Fante-astique
Critique de Rafiki (Paris, Inscrit le 29 novembre 2011, 33 ans) - 21 février 2012
Tous les livres de John Fante sont formidables, sans exception. Et c'est là le signe d'un talent inné pour l'écriture: pas de raté, tout les livres se valent et sont à la fois uniques. Et on ne se livre surtout pas à un concours de loterie en espérant tomber sur un "bon" de la part de l'auteur, comme c'est le cas de nos jours.
La valeur sûre Fante pose ainsi un monde désenchanté, sans pitié mais des plus réaliste. Il nous livre par ailleurs l'histoire d'un écrivain soi-disant raté, John Fante, qui ne se sent pas à sa place dans la société américaine. Aucun attrait pour l'argent, don de sa vie à l'écriture, initialement misanthrope Fante est en effet le reflet même de cette Amérique qui ne se retrouve pas dans le fonctionnement occidental. John Fante apparait donc comme tourmenté et il nous le rend à travers son écriture, sans détour mais s'attardant sur toutes les pensées de l'antihéros qu'est Bandini, exposant ainsi ses malaises et ses bouleversements émotionnels dus à l'arrivée de Camilla dans sa vie, cette dernière étant la seule personne à détenir un pouvoir quasi-magnétique sur Bandini.
On trouve également dans ce livre la base de l'écriture de Bukowski. Par essence résignée et totalement désenchantée, elle transparait fortement dans cet ouvrage avec notamment la présence insupportable de la poussière, qui progresse inexorablement comme le ferait nos vies. Ces dernières sont ici incontrôlables et avançant irrémédiablement vers la mort comme le laisse supposer la fin du livre avec la fusion, l'abandon au sable, à la mort, image d'une poésie infinie.
Pour Camilla Lopez.
Critique de Monde Vrai (Long Beach, Inscrit le 6 décembre 2011, - ans) - 6 février 2012
Enfin des épisodes avec la taulière parvenue accompagnée de son groupe de petits cafteurs minables en passant par ces "détails" révélés le long du récit, jusqu'à celui du cabriolet que se paye afin de séduire, Bandini, cet auteur devenu soudain successful et reconnu, Demande à la poussière contient en filigrame de cette crudité débordante qu'on aime tous quelque part quoiqu'on en dise et qui appartient de toute façon toujours à la réalité, tout en faisant également la part belle à l'étranger, aux outsiders contre tous ces affreux possédants -ce qui est très appréciable. Enfin si le livre est aussi représentatif d'une époque, avouons qu'il reste empli de vérité sinon d'optimisme, tout en étant aussi totalement dénué de toute mesquinerie ou bien de cette gloriole aisée et bidouilleuse qu'on ne verra d'ailleurs que davantage dans beaucoup d' oeuvres d'aujourd'hui ! John Fante est un immense écrivain.
(P 159:) "Tous autant qu'on était, Bandini, Hackmuth, Camilla, Vera, on ne faisait que passer; après ça on réussit ailleurs. On n'était pas vraiment en vie; on s'en approchait, mais on n'y arrivait jamais. On allait mourir. Tout le monde allait mourir. Même toi, Arturo..."
Aussi percutant que Joe DiMaggio !
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 3 novembre 2011
Jugez vous-même !
" Humour et douleur mélangés avec une superbe simplicité " .
" Un homme qui a changé l'écriture " .
" Un roman écrit avec les tripes et le coeur "
Et bien , je confirme... c'est du " très lourd " ! Exceptionnel !
Arturo Bandini est un Rital , un Wop , un Macaroni. Né pauvre, en cavale pour fuir la pauvreté et sa ville natale du Colorado.
Un égo démesuré pour que la littérature lui fasse un peu de place à la lettre B !
Il vit une existence de crève-la-faim dans une chambre de l'hôtel Alta Loma sur la crête de Bunker Hill à Los Angeles .
Los Angeles, triste fleur dans le sable , sa jolie ville adorée.
Ce sable omniprésent jusque sur le clavier de sa machine à écrire.
Il rencontre Camilla Lopez , serveuse au Columbia Buffet . Sa petite mexicaine , sa princesse maya. Une voix qui parle à son sang et lui passe près de l'os ! Camilla qui , comme lui, est une " métèque " ... pas véritablement américaine.
Je ne vous raconterai pas la fin, ensorcelante,magnifique de poésie et de symbolique .
" Le monde n'est que poussière et retournera à la poussière " ... ça vous rappelle quelque chose ?
Le vent du Mojave est très présent , porteur du sable , de la vie et de la mort.
Ma 1ère expérience J.FANTE , Grandiose !
Bandini ou Los Angeles ?
Critique de Tanneguy (Paris, Inscrit le 21 septembre 2006, 85 ans) - 13 août 2011
Un regret, voir le nom de Bukowski, cet alcoolique exhibitionniste, associé par la préface à un ouvrage sérieux qui fera date dans la tradition nord-américaine.
Nous sommes tous des Arturo Bandini.
Critique de Soldatdeplomb4 (Nancy, Inscrit le 28 février 2008, 35 ans) - 28 janvier 2011
C'est une prose fabuleuse, pleine de poésie, qui nous parle de la vie, si simplement et si justement !
Et cette fin, qui ne pouvait être autre... Merveilleux.
Un roman magistral !
Une petite merveille
Critique de Chene (Tours, Inscrit le 8 juillet 2009, 54 ans) - 12 mai 2010
Triste et drôle à la fois. Avec une écriture moderne, poétique et touchante. Un trés beau livre sur la pauvreté, l'écriture et l'amour qui donne envie de lire les autres ouvrages de cet auteur trop peu connu à mon sens.
Une véritable claque
Critique de Janiejones (Montmagny, Inscrite le 20 avril 2006, 39 ans) - 9 mai 2007
Bandini, le retour
Critique de Dalania (Dijon, Inscrite le 25 octobre 2006, 38 ans) - 20 janvier 2007
Poussières d'ennui
Critique de Sparkling Nova (Paris, Inscrite le 6 juillet 2005, 41 ans) - 6 mars 2006
D'une magnifique violence, voici une fable sur l'ambition, la création, la faiblesse, l'ennui, la lâcheté, l'amour... Des thèmes universels et intemporels, paradoxalement abordés avec un style d'une réalité percutante.
Vraiment, ce livre fut pour moi un électrochoc ! Bandini appartient à ces héros détestables qui vous hantent tant ils vous ressemblent.
Etonnant !
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 11 février 2005
Je ne me l'explique qu'en me disant: "Peut-être, les Hemingway, Scott Fizgerald, Faulkner, Steinbeck, Erskine Caldwell et autres ont monopolisé toute l'attention que le public européen pouvait donner à des auteurs américains.
En outre, les premiers noms cités ci-dessus avaient de profondes attaches avec la France et cela a peut-être aidé aussi.
Ce n'est pas le cas pour Fante.
Elle ne répond pas. J'ai essayé.
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 11 février 2005
Il en aime une. Il ne sait pas l'aimer (comme s'ils étaient dans 2 mondes parallèles). Et elle en aime un autre, qui sait (au sens ; avoir la connaissance de) l'aimer, mais ne l'aime pas. Evidemment. Elle est pas belle la vie?
Beau roman. Qui laisse sa trace. Je vais continuer les FANTE.
Vieilli peut-être ... mais efficace.
Critique de Léonce_laplanche (Périgueux, Inscrit le 22 octobre 2004, 88 ans) - 20 janvier 2005
Arturo Bandini est un jeune homme qui rêve de devenir écrivain ; Il a publié une nouvelle dans une revue de seconde catégorie, mais il tire le diable par la queue.
John Fante a connu à peu de choses près, les mêmes aventures que son héros ! Les lieux décrits sont sordides, les personnages ont tous des personnalités compliquées, des existences difficiles, et ne sont pas forcément sympathiques.
On ne s'ennuie pas à la lecture, il y a beaucoup d'autodérision.
L'écriture est précise et enlevée, presque turbulente !
C'est tout de même un peu déprimant tous ces personnages de paumés, et l’on cherche en vain un petit rayon de soleil.
Génèse d'un écrivain
Critique de CCRIDER (OTHIS, Inscrit le 10 janvier 2004, 76 ans) - 24 décembre 2004
Pas mégalo du tout Bandini, t'es simplement le meilleur !!
Critique de Ena (Le Gosier, Inscrit le 25 octobre 2004, 62 ans) - 25 octobre 2004
Arturo Bandini à son sommet
Critique de Clara (, Inscrite le 21 juillet 2004, 40 ans) - 22 juillet 2004
Ses phrases sont simples, directes, elles coulent et nous emportent dans la tête d'Arturo Bandini (l'alter ego de Fante), fils d'immigrés italiens, qui essaie de vivre de ses écrits à Los Angeles et qui a une manière vraiment très personnelle de draguer une serveuse mexicaine.
Vous aurez compris que je recommande chaudement ce livre, considéré comme le chef d'oeuvre de Fante. C'est un livre plein d'émotion mais jamais mièvre, avec des touches d'humour, et la fin... la fin m'a mis les larmes aux yeux, ce qui est plutôt rare.
Et si vous en voulez encore, il y a trois autres livres avec Bandini pour héros: La route de Los Angeles, Rêves de Bunker Hill, et, surtout, Bandini (sur son enfance) que je trouve aussi excellent que Demande à la poussière.
Et Dieu dans tout cela
Critique de Chapolisa (, Inscrit le 31 mars 2004, 54 ans) - 1 avril 2004
Hackmuth est ce Dieu lointain, objet des prières.
Une femme (stigmatisée ?) lui révélera.....
Un tremblement de terre.
Dans un désert. Des relations et des désirs inachevés.
Cet amour (mais aime-t-on et comment et mal) est celui de la mauvaise personne.
Justement ce don de soi à l'autre, ce don simple et inutile, malgré soi, violent, c'est celui de l'écrivain au lecteur.
Mais le silence (de la poussière) se fera par la parole (du livre).
Un bien beau livre d'ailleurs et d'ailleurs.
Forums: Demande à la poussière
Il n'y a pas encore de discussion autour de "Demande à la poussière".