Célestin Louise, flic et soldat dans la guerre de 14-18
de Thierry Bourcy

critiqué par JulesRomans, le 28 juillet 2014
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Un poulet mouillé dans les tranchées de mars 1915
Le premier tome de "Célestin Louise flic et soldat dans la guerre de 14-18" débute avec le choix que firent très peu de policiers et gendarmes, à savoir quitter leur poste pour partir se battre comme soldat. Incorporés au hasard des affectations dans divers régiments, ils ne mirent guère en avant leurs spécificités, contrairement à notre héros.

Célestin Louise est affecté au 134e régiment d’infanterie d’Orléans. Dans les premiers combats il se retrouve à côté de Béraud, qu’en tant qu’inspecteur de police parisien, il avait arrêté quelques années auparavant à Paris ; ils font face au déchaînement de l‘artillerie allemande. Dans un de ces premiers engagements le lieutenant Paul de Mérange est tué (page 85) ; cependant il semblerait que le coup de feu ait pu venir des rangs français.

Célestin part pour la campagne mancelle, il a obtenu de ses supérieurs trois jours pour éclaircir l’affaire. Il apprend que le mort avait détourné de l’argent du patrimoine industriel familial. Si le crime n’a pas été exécuté par un membre de la famille, il a du moins été commandité par celui-ci. On notera le récit , non d’une scène de fraternisation, mais d’un accord entre Français et Allemands pour organiser une présence alternée autour d’un point d’eau qui permet d’éviter de se tirer dessus. Les conditions de vie, certainement les pires dans les tranchées, sont celles de mars 1915 avec leurs très fortes pluies ; elles sont exposées à la page 223.

Sont réunies dans ce volume d’autres enquêtes menées par le héros. L’une l’amène à démanteler un réseau d’espionnage allemand qui a mis les mains sur les plans du char Renault. Un hôpital provisoire dans un château, appartenant à une famille dont on découvre le très lourd passé dramatique, voit se dérouler divers meurtres de soldats. C’est l’occasion d’évoquer un déserteur venu des rangs des chasseurs alpins. Si le Maine est bien présent globalement, on trouve dans un volume " Les traîtres" l’essentiel de l'action ayant pour cadre la Franche-Comté et plus précisément Luxeuil où est présente une base aérienne.

Avec "Le gendarme scalpé" c’est un aviateur célèbre que le héros rencontre non loin d’Amiens. Ce sont aussi des travailleurs chinois qu’il trouve sur son chemin (page 925). Ces derniers sont largement évoqués dans " Le planqué des huttes" chez l’éditeur Pôle nord ; les deux titres évoquent chacun une attaque de banque dans l’avant-guerre. Il est à noter que le héros de la série de BD "Notre mère la guerre " est un gendarme qui réussit à résoudre l’énigme d’une série de meurtres de femmes près du front.