La fin du monde a du retard
de J. M. Erre

critiqué par Hamilcar, le 2 juin 2014
(PARIS - 69 ans)


La note:  étoiles
Profitons de rire tant qu'elle a ce retard
Alice et Julius sont tous deux internés. Lui parce qu'amnésique, elle aussi dans l'oubli du passé, mais de plus dépourvue de toutes sensations. Il faut dire que derrière elle les cadavres se sont accumulés.
Julius est convaincu d'un complot mondial mené par Tirésias, sorte d'hiérarque qui tiendrait la planète dans sa paume. Il convainc Alice de le suivre dans sa quête.
Et l'aventure commence, pleine de mouvements et de rebondissements, et surtout des rires que le lecteur aura du mal à contenir. Car ce livre est drôle, très drôle. Outre nos deux justiciers un peu frappés, on y croise un commissaire jeté au placard avant retraite, un jeune flic débonnaire et irrévérencieux, un rat nommé Jean-René et un pigeon borgne et unijambiste. Tout ça dans une spirale de bonne humeur et de dérision totale. Même Platon est à l'honneur.
J'ai lu ce livre secoué de spasmes, car je le répète, c'est drôle. N'allons pas y chercher le politiquement correct, juste un instant B.D. qui m'a rappelé Gotlib et sa coccinelle. Et ça fait du bien.
Et en plus, une véritable intrigue, une enquête qui tient assez bien la route en dehors des sentiers battus, et une chute finale que ne renieraient pas tous les amateurs de polars. Bravo Mr J.M. Erre!
Archi loufoque et total foutraque ! 6 étoiles

Une histoire archi loufoque et totale foutraque !

Deux amnésiques s'évadent d'un établissement psychiatrique avec pour ambition de sauver l'humanité de l'aveuglement . Une course poursuite pleine de surprises et de rebondissements s'engage pour les retrouver. S' y croisent paparazzis, policiers, geeks, curés et autres personnages pittoresques.

Parodie du roman d'aventures au comique constant, qu'il soit de situation, de caractère, de répétition, ou de mœurs, le récit épique de leurs tribulations s'interrompt parfois pour laisser place aux réflexions de l'auteur qui, se référant au mythe de la caverne de Platon , traite des rapports entre le réel et sa fiction romanesque .

L'ensemble peut distraire, éblouir ou aussi dérouter, voire agacer.
J'avoue que j'ai alterné sourires et soupirs, jubilation et lassitude .
En effet, l'univers de BD, dans lequel baigne l'ouvrage se trouve alourdi , ralenti par la nécessité de traduire en mots, en phrases, ce qui se trouve apporté dans l'immédiat par la perception du contenu d'un dessin ou d' une vignette. .

J'ai davantage goûté la fantaisie de l'écriture que celle de l'intrigue . Par bonheur, certaines trouvailles de langage, certaines comparaisons savoureuses, sortes d'étincelles jalonnant le texte m'ont réveillée, sortie de l'ennui et permis de terminer ma lecture .

Alma - - - ans - 25 mars 2019


De la trouvaille au système 5 étoiles

Autant j'avais vraiment apprécié les trouvailles et le ton de "Prenez soin du chien", autant ce dernier roman m'a fatigué. Outre l'intrigue, qui ne m'a pas vraiment convaincu, l'écriture m'a fatigué. Ce qui était sympathique devient répétitif, automatique, attendu. On ne compte plus les parenthèses métadiscursives, les commentaires de l'intrigue, les répétitions de passages.
L'auteur s'est fabriqué un code d'écriture qui fonctionne, mais qui m'est lassant et qui a perdu en créativité. C'est bien dommage. Je ne peux que renvoyer au Premier opus de M. Errre, mais aussi à Série Z. Il me reste Sherlock à lire : nous verrons bien !!

Cecezi - Bourg-en-Bresse - 44 ans - 16 juillet 2014