Pipo, chien de guerre
de Marie de Salle, Sandrine Place (Dessin)

critiqué par JulesRomans, le 16 juin 2014
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Chien de piotte pour guerre de chiottes
Le titre "Pipo chien de guerre" est un hommage au "Flambeau, chien de guerre" de Benjamin Rabier sorti durant la Première Guerre mondiale et c’est d’ailleurs me 150e anniversaire de la naissance de cet auteur.

Contrairement à Flambeau, Pipo ne joue pas des tours pendables aux Allemands. Non mais de façon bien plus réaliste il souffre comme eux et nous rapporte tout ce qu’il voit de cette guerre, que ce soient des moments de combats ou des périodes de calme.

L’essentiel et même plus de ce que doit savoir un enfant de 7-10 ans est dans cette fiction et l’enfant retiendra la plupart des informations données dans cette fiction. Il sera frappé de voir son héros avec un masque à gaz (on en mettait aussi aux chevaux), il sera attentif au fait que le maître du chien confectionne une bague pour sa fiancé avec des débris d’obus, il se rendra compte de ce qu’était une tranchée par d’habilles cadrages…

L’action se passe sur le front de l’Yser et les jeunes Belges engrangeront des connaissances supplémentaires car par exemple la présence de la reine Élisabeth à l’hôpital de La Panne leur parlera. Une carte pleine page permet d’ailleurs de voir la progression des combats ente août et novembre 1914, avec les inondations stratégiques une bonne partie de la trentaine de km du front belge ne bougera plus et c’est seulement (mais avec une rare intensité) dans la région d’Ypres que seront tentées des offensives. Le graphisme plaira aux enfants car c’est un alliage entre des décors réalistes proche de ceux de la peinture d'histoire pour les couleurs parlants et des physionomies d’hommes et d’animaux qui peuvent être assez proches de ce que pourrait faire un jeune de dix ans doué en dessin. Rajoutons que nombre d’écoles de l’hexagone gagneraient à acheter ce livre, surtout celles très nombreuses à avoir un rue (avenue ou quai) des Belges de l’Yser, d’Ypres, de Liège ou Albert Ier. Le piotte est l'équivalent du poilu pour les Belges et rappelons que l'idée de boue est liée à celle des toilettes. Cet ouvrage trouve un heureux complément dans le documentaire pour les jeunes "La guerre 14-18 en Belgique" de Alain Le Clercq, David P. (présentation sur Critiqueslibres).