La souveraine
de Nina Nikolaevna Berberova

critiqué par Marvic, le 10 septembre 2019
(Normandie - 66 ans)


La note:  étoiles
La soumission
Sacha a un destin tracé. Quelques mois encore d’études et il sera avocat en droit international.
Exilés russes, Ivan et lui ont été abandonnés par leur mère, partie aux états-unis épouser un riche américain.
Sacha éprouve quelquefois un sentiment de solitude, mais l’affection de son frère et de sa future belle-sœur lui réchauffent le cœur.
Ivan l’aîné, travaille de nuit pour subvenir à leurs besoins ainsi qu’aux études de son jeune frère et attend que ce dernier prenne son indépendance pour épouser sa fiancée Katia, gentille couturière.

Son meilleur ami André vit dans un milieu aisé, ce qui n’a jamais posé de problèmes à l’un comme à l’autre. Sacha étant accueilli comme un fils dans la famille d’André.
Mais André amoureux, désire se fiancer puis se marier avec Génia.
Sacha aperçoit, puis rencontre la sœur aînée de Génia, Léna. Le coup de foudre immédiat le laisse anéanti, souffrant, torturé ; remettant tout en cause, son avenir, son milieu, l’amour de ses proches.
"Qui suis-je ? Qui suis-je ? Je suis pauvre, avec une mère déshonorée, un frère payé à la course, sa Catherine simplette et sortie de sa province..."
"Le voilà l’amour ! soupira-t-il avec un soulagement triste, c’est cela :un endroit secret, une étreinte, l’obscurité."

Nina Berberova décrit avec précision et émotion les tourments amoureux ; analysant l’évolution de la première rencontre, jusqu’à la perte de son libre-arbitre, au reniement de soi. Un roman incroyablement intemporel dans les rapports humains de domination et de soumission, sur la nature humaine avec ses doutes, ses faiblesses...
Merci Saule pour ce livre.