Cosmopolis de Don DeLillo

Cosmopolis de Don DeLillo
(Cosmopolis)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Nothingman, le 5 octobre 2003 (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 13 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (24 445ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 7 190  (depuis Novembre 2007)

En quête de sens

Eric Packer est un jeune financier new-yorkais de 28 ans à qui tout réussit. Un personnage suffisant qu'on dirait tout droit sorti d'un roman de Brett Easton Ellis. Il souffre d'insomnie et se réveille un matin avec comme principal but de spéculer sur le yen et se faire couper les cheveux. Le seul problème est que le salon de coiffure se trouve de l'autre côté de New-York. Il lui faut donc traverser la métropole de bout en bout dans sa limousine géante accompagné de sa garde rapprochée et de ses conseillers financiers. Car il est riche ce golden boy! Suffisamment pour posséder une limousine blindée avec un sol en marbre, un bombardier russe,...
Coincé dans sa limousine, il a les yeux rivés sur le cours du yen dont il a parié la chute et qui contrairement à l'attente remonte étrangement, le laissant lui et ses spécialistes boursiers dans l'incompréhension. Tous ils analysent incrédules la folle sarabande des chiffres, le flux continu d'informations qui se déversent sur les écrans. Difficile de ne rien maîtriser quand on est habitué à tout dominer. Tous, ils traversent un New-york cosmopolite noyé dans l'apocalypse: le président des Etats-Unis est en visite et l'on craint pour sa sécurité, une manifestation contre l'ordre financier se déroule avec son cortège de violences, l'enterrement d'un chanteur rap à Soho. Une ville en état de siège!
A travers cette balade agitée dans New-York, on assiste à la quête d'identité d'un homme rongé par le doute. Il sent son monde basculer, ses références s'envoler. Un voyage qui va s'achever par la mort programmée d'un homme et d'un système. A travers ce roman, Don DeLillo dénonce les excès du monde occidental: la mondialisation à outrance avec son cortège de licenciements justifiés uniquement par une logique de profits, la misère qui l'accompagne...Il propose une vision résolument critique du monde dans lequel nous vivons, un monde déshumanisé dans lequel les relations se passeront bientôt par écrans interposés. " En fin de compte, il s'agit d'un système qui est incontrôlable. L'hystérie à grande vitesse, d'un jour à l'autre, d'une minute à l'autre. Dans les sociétés libres, les gens n'ont pas à redouter la pathologie de l'Etat. Nous créons notre propre frénésie, nos propres convulsions de masse, entraînés par des machines à penser sur lesquelles nous n'avons aucune autorité définitive. La plupart du temps la frénésie se remarque à peine. C'est simplement notre façon de vivre."

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Les éditions

  • Cosmopolis [Texte imprimé], roman Don DeLillo trad. de l'américain par Marianne Véron
    de DeLillo, Don Véron, Marianne (Traducteur)
    Actes Sud / Lettres anglo-américaines (Arles)
    ISBN : 9782742744510 ; 18,20 € ; 12/09/2003 ; 222 p. ; Broché
  • Cosmopolis [Texte imprimé], roman Don DeLillo traduit de l'américain par Marianne Véron
    de DeLillo, Don Véron, Marianne (Traducteur)
    Albin Michel / Par ailleurs (Paris)
    ISBN : 9782226155399 ; 12,89 € ; 01/03/2006 ; 190 p. ; Poche
  • Cosmopolis [Texte imprimé], roman Don DeLillo traduit de l'américain par Marianne Véron
    de DeLillo, Don Véron, Marianne (Traducteur)
    J'ai lu / Par ailleurs (Paris)
    ISBN : 9782290349670 ; 5,90 € ; 20/03/2006 ; 190 p. ; Broché
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Les livres liés

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Odyssée vers le vide

8 étoiles

Critique de Fa (La Louvière, Inscrit le 9 décembre 2004, 49 ans) - 16 janvier 2015

Eric Packer a tout. Et encore plus. Il a compris l'algorithme qui préside aux mouvements de l'Economie, cela l'a mené au sommet.

Puis vient le doute, tant en lui même, une fois que le yen lui résiste : pourquoi cette vie, malgré ses avoirs, sa femme, ses maîtresses, son cadre de vie.

Vient aussi une société qui s'écroule autour de lui : violences, destruction dans un New York qui bascule vers Gotham City. Sauf qu'ici il n'y a pas de superhéros pour sauver le monde, il n'y a que le vide, et une odyssée froide et hallucinée vers la mort.

La vacuité d'une réussite-éclair

8 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 31 août 2014

Ce jeune financier arrogant à qui tout réussit finit par avoir une crise existentielle et devient blasé de tout, à seulement 28 ans. Distancié de tous les risques et de toutes les contraintes, il fait le tour de la ville en limousine pour se coiffer, malgré les manifestations et les menaces contre le Président de la République en déplacement. Les anarchistes et les rats qui pullulent dans la ville ne l'effraient pas : il semble bien revenu de tout.
La santé paraît tout de même le tracasser quelque peu, et l'envie de faire l'amour arrive encore à le mouvoir, car même les sommes astronomiques qu'il amasse ne l'impressionnent plus.

Ce roman est un mélange d'or et de crasse, l'un de ces deux éléments constitutifs finissant par prendre le dessus, à la fin. Celles et ceux qui ont vu l'adaptation de David Cronenberg le savent, car elle s'avère vraiment très fidèle, au dialogue prêt.

C'est assez bon, riches en désillusions, en dialogues qui font mouche. L'argent ne fait pas le bonheur, et les facilités qui s'ensuivent ne suffisent pas à éviter de côtoyer le glauque et éviter les ennuis et menaces. C'est donc assez moral, derrière un halo de mystère assez épais, en effet.

société du vide

7 étoiles

Critique de AmauryWatremez (Evreux, Inscrit le 3 novembre 2011, 55 ans) - 15 mai 2013

Les écrivains français actuels parlent beaucoup d'eux, de leur nombril et de ses tribulations, de leurs problèmes de coucheries en milieu bourgeois et libertaire sexuellement et moralement parlant, et finalement ne s'intéressent que médiocrement au monde qui les entoure excepté pour des participations à des causes qui ne font pas trop de mal au cervelet et qui font plaisir à ânonner entre la poire et le fromage pour se donner une contenance.

Don DeLillo, quant à lui parle toujours de lui également en un sens, tous les écrivains partent de ce matériau qui est eux-mêmes, mais son propos devient universel, et d'une lucidité que l'on aimerait retrouver chez d'autres littérateurs qui en restent à un niveau beaucoup plus plat comme s'ils avaient peur en perdant leurs illusions de perdre en somme leur innocence.

Dans « Outremonde », il parvient à raconter des décennies d'histoire américaine dans un roman choral extrêmement densifié, sans asséner de jugements péremptoires, désigner des « bons » et des « méchants », ne voir que du noir et du blanc chez le pitoyable primate humain alors qu'il n'y a que du gris.

Et ce universellement...

Dans « Mao II », il montrait la vacuité des aspirations à l'heure d'un présent permanent imposé par tous les médias, dans lequel il y a peu de places pour les idéaux individuels, dans lequel l'individu de toutes façons n'existe plus perdu dans la masse informe des communautés diverses et variées auxquelles on le somme de s'attacher.

Il écrit des livres denses qui ne moralisent pas, ne jugent mais qui décrivent simplement dans un style sans fioritures que d'aucuns appelleraient sec la société qui est malheureusement la nôtre, marquée par le spectacle et le commerce, ou la virtualisation de tout échange humain réel, et dans laquelle même la contestation fait partie du système spectaculaire, des « flash mobs » civiques aux rassemblements d'« indignés » déguisés qui utilisent les mêmes codes que ceux qu'ils prétendent combattre sans les remettre en question une seule seconde.

Il utilise les codes de la littérature dite « de genre » (polars ou SF) pour cela, car ainsi que le rappelait Jean-Patrick Manchette dans ses fameuses « chroniques » sur le polar pour « Charlie Hebdo » (je parle de l'ancien pas du « Canard enchaîné » bobo actuel) c'est le meilleur moyen de détricoter les hypocrisies sévissant dans notre monde. Et de continuer aussi à écrire de la littérature qui ne soit pas qu'un alibi pour présenter une cause ou la mettre en scène.

« Cosmopolis » suit donc l'errance sans but, dans sa « stretch limo » (sa limousine allongée) d'un « golden boy » de Wall Street, Eric Packer, qui a fait fortune grâce à une « start-up », son avidité, son absence totale de scrupules. Il paye sa réussite par sa déshumanisation, ne sachant plus ressentir quoi que ce soit, sachant très bien que sa vie n'a aucun sens. Il ne sait plus ce qu'il veut, possédant tout ce que la société hyper-matérialiste recommande d'avoir pour montrer sa réussite. Il vit dans l'immédiateté absolue, dans le délire de transparence totale de l'époque, subissant un toucher rectal dans sa voiture sous l’œil de ses assistants et subalternes.

Les « Gymnopédies » d'Erik Satie ne sont pour lui qu'une musique d'ascenseur, l'art ne lui sert que pour l'entretien de son hygiène mentale, du « coaching » intellectuel en quelque sorte qui le conforte dans sa situation.

Il rencontre sa femme, une poétesse sans talent, qu'il n'aime pas, s'étant marié avec elle pour un nom et s'intégrer ainsi à la « bonne » société.

Des manifestants déguisés en rats manquent de détruire sa voiture. Et vers le crépuscule, il se mêle à des participants à une « performance artistique » censée démontrer la perversité du capitalisme en montrant en les filmant en vidéo des centaines de corps nus étendus dans la rue, toutes choses qui participent du système dont il est un des profiteurs opportunistes.

Il s'enrichit un peu plus encore et perd tout pendant la même journée.

Bientôt, averti par son garde du corps, Torval, il apprend que quelqu'un rôde en ville pour le tuer. Il ressent enfin quelque chose face au danger, a envie de vivre ce moment seul, raison pour laquelle il tue Torval, se préparant à affronter son assassin face à face, après s'être enfin fait couper les cheveux dans un quartier déshérité et après avoir retrouvé un peu de lien avec le reste de l'humanité en ayant mangé un dernier repas avec le coiffeur et son chauffeur.

Il rencontré enfin son éventuel meurtrier, Benno Levin, un déséquilibré pour qui les banques sont des édifices religieux, qui a parfaitement intégré tous les codes de la société spectaculaire lui, et qui explique ses actes de violence et ses meurtres sur des milliers de feuillets sans queue ni tête comme un certain Anders Breivik, ou un Mohammed Merah.

futur et néant

4 étoiles

Critique de Lectio (, Inscrit le 16 juin 2011, 75 ans) - 15 mai 2013

L'art de DON DE LILLO c'est de tremper sa plume dans un encrier vide et d'en sortir un livre sur le néant. Car l'histoire d'Eric Packer, spéculateur financier, riche virtuel qui roule en limousine bourrée d'électronique, c'est bien celle du néant. "l'argent falsifie le temps", si bien que coincé dans les embouteillages de New York, l'argentier déshumanisé erre entre manifestation, visite présidentielle, travaux... pendant qu'à bord de sa forteresse roulante, encadré de ses gardes du corps et conseillers, il spécule névrotiquement sur le yen, baise et se fait tâter sa prostate asymétrique ! Pour lui ces évènements ne représentent rien, " la rue était une offense à la vérité du futur". L'auteur est féroce sur cette satire de notre monde financiarisé et virtuel mais il démontre bien la déshumanisation et la violence du milieu financier :"ton cerveau se nourrit de la malveillance à l'égard des autres". La mort de Packer n'en est pas une, il vivait déjà dans le néant. Le récit bien construit donne un peu de suspense à cette vie sans intérêt ni sens de Packer. Néanmoins je ne considère pas ce livre comme le plus intéressant de DON DE LILLO.

Le spleen du golden boy

6 étoiles

Critique de Kabuto (Craponne, Inscrit le 10 août 2010, 64 ans) - 15 janvier 2012

Au début j’ai presque eu l’impression de lire un roman d’anticipation. Un environnement totalement déshumanisé et gouverné par le profit, un personnage froid, sans aucun sentiment humain, qui consulte ses innombrables écrans pour analyser et décrypter le monde. Eric Packer a tout, pourtant sa vie est vide ! Il ne fait plus partie du monde réel, il appartient à un futur électronique. Alors qu’Holden Caulfield dans l’Attrape-cœurs se demande où les canards de Central Park passent l’hiver, le héros de Cosmopolis se demande où les limousines blanches passent la nuit. Tout un symbole ! Mais un jour, Packer quitte sa tour de verre pour se faire couper les cheveux dans le quartier de son enfance. Il monte à bord de sa voiture blindée ultra moderne et décide de traverser New York. A partir de ce moment, Eric bascule dans la vraie vie. La misère, la violence, la mort, la crasse, les autres. Il devient plus vivant, plus dense mais cela entrainera sa chute. Prise de conscience ou suicide ? Je ne sais pas. En tout cas ce roman est impressionnant. En grande partie grâce à son style percutant. Même si je me suis parfois senti un peu perdu dans cet étrange voyage, au point de ne pas toujours comprendre où l’auteur voulait en venir, je reste séduit par Cosmopolis.

Journée man.

8 étoiles

Critique de Hexagone (, Inscrit le 22 juillet 2006, 53 ans) - 23 janvier 2009

Une découverte très plaisante. Le rythme de l'écriture m'a happé dès les premiers mots. L'ambiance par moment m'a fait pensé à american psycho ( désolé, je suis fan), notamment certaines visions du protagoniste par rapport au monde qui l'entoure. Une journée de cet homme résume la vie contemporaine à certains endroits de la planète. Des hommes doivent vivre et appréhender la vie à la manière du protagoniste, surtout à la période actuelle. Atteindre la quintessence de la vie sur support numérique, décrypter l'ADN des monnaies et des marchés, désarticuler les cycles économiques, tout cela au nez et à la barbe du reste du monde. J'apprécie lorsque je lis un livre d'yassocier un film; une musique ou un tableau, en l'occurence ici j'ai souvent pensé à la chanson de Noir déisr " l'homme pressé".Un roman ténébreux, des séquences d'une grande beauté littéraire jalonnent cette découverte. Si j'en crois les autres CLiens, il ne s'agit pas du meilleur Don Delillo, diantre qu'est-ce que cela doit être alors.

Chorégraphie funèbre

4 étoiles

Critique de Jlc (, Inscrit le 6 décembre 2004, 81 ans) - 26 juillet 2006

Ce roman pourrait être mis en musique et dansé tant le mouvement y est présent. Mouvement de la traversée de la ville, mouvement des personnages rencontrés qui se heurtent parfois à l’immobilité dramatique de certains (l’homme qui se fait brûler), mouvement des foules (l’enterrement d’un chanteur), flux financiers totalement erratiques, mouvements de l’amour qui n’est jamais ici un sentiment mais une mécanique nécessaire, mouvements inéluctables du personnage principal vers son destin. Mais ces mouvements n’ont en fait aucun sens, ils ne chorégraphient pas une fuite.

Ce livre m’a paru désespérant tant il est déshumanisé.

C’est mon premier Delillo et j’avoue ma déception. L’histoire m’a paru manquer de chair alors que j’ai trouvé le style remarquable et c’est lui qui m’a poussé à aller au bout du roman. Certaines descriptions, certaines scènes, ces dialogues qui n’en sont pas, ces mots superbement choisis qui se heurtent sont signés d’un grand écrivain.

Si je suis passé à côté d’un livre, j’ai découvert un écrivain.

Cette recherche d’une nouvelle théorie du temps où même le doute du futur serait dominé, « Cet immense flux rapace où la volonté physique de la ville, les fièvres de l’ego, les affirmations de l’industrie, du commerce et des foules façonnent l’anecdotique dans chacun de ses moments » est peut-être la description du monde dans lequel nous entrons et c’est funèbre..

Subversif

7 étoiles

Critique de Guigomas (Valenciennes, Inscrit le 1 juillet 2005, 55 ans) - 6 octobre 2005

Ce roman est décapant, pas seulement sur le fond mais aussi sur la forme. Un voyage d’une journée à travers New York dans une limousine au plancher de marbre, avec un œil sur le spectacle du monde via une multitude d’écrans dans la voiture. Un monde qui s’écroule tranquillement dans une extrême violence, et un passager, Eric Packer, archétype du golden boy insensible à tout ce qui n’est pas sonnant et trébuchant, qui assiste (impuissant ?) à cet écroulement. Certaines scènes sont carrément surréalistes, comme une manifestation avec rat géant en carton ou l’enterrement d’un rappeur.
Saine lecture.


Quelle journée!

5 étoiles

Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 10 juin 2004

New-yorkais pure souche, De Lillo a affirmé un jour que la vraie Amérique n'existe pas. Il nuance ensuite en disant que si elle existe, elle est introuvable et qu'on cherche des images qui sont des clichés qu'on s'en fait mais ne collent pas à la réalité. Il me semble que dans la plus grande partie de l'oeuvre de De Lillo, on retrouve cette quête de l'Amérique, via ses héros ou ses loosers, via ses scènes de vie ou ses mécanismes. Comme si l'écrivain contemporain qu'il est devait dénoncer le système et s'opposer aux dérives sociales et politiques. Parfois à l'excès, en utilisant des métaphores théâtrales ou futuristes.

Dans le cas présent, les repères moraux ou émotionnels n'existeraient plus, tout serait régi par les lois du marché, la violence et l'argent (et aussi un peu de sexe, malgré tout...). Au centre de cet univers, un golden boy qui ne dort pas ou peu, le non-besoin de sommeil étant le signe absolu qu'on se maîtrise à la perfection mais qu'on peut également dominer le monde. Et pour économiser encore davantage le temps gagné en ne dormant pas, il suffit de transformer une limousine en bureau - salle de bain - garçonnière et le tour est joué. Il faut une ville, aussi, bien sûr et là, qu'imaginer d'autre que Big Apple, la ville de tous les délires. Ceux-ci pouvant prendre l'apparence d'écrans d'ordinateur ou de télévisions reliées à tous les centres d'information de la terre et concentrés dans cette fameuse limousine blanche qui fait aussi office de cuisine.
Tout semble régulé, ordonnancé, calculé, répondant à une logique implacable jusqu'au moment où un grain de sable enraie la mécanique et provoque inéluctablement la chute d'Eric, encore triomphant quelques heures plus tôt.

Je reconnais volontiers du talent à De Lillo, même si il ne fait pas partie de mes favoris. Sa leçon futuriste interpelle (un peu à l'image de celle de Somoza dans "Clara et la pénombre"), on se dit que c'est de la fiction mais en y regardant de plus près, il suffirait de changer quelques éléments pour que le cauchemar se transforme en réalité.

pas le meilleur mais déjà largement au dessus de la mêlée

6 étoiles

Critique de B1p (, Inscrit le 4 janvier 2004, 51 ans) - 4 janvier 2004

J'ai bien l'impression que Don Delillo est mon auteur vivant préféré (avec Michel Houellebecq). C'est dire si j'ai lu sa nouvelle livraison avec intérêt ! Et bien, en ce qui me concerne, il faut bien dire que ce n'est pas le meilleur de ses romans (en tout cas à mon avis) :

La suite des événements est trop mécanique, trop prévisible, pour tout dire, très caricaturale (le youpee dans sa bagnole), alors que Delillo m'avait plutôt habitué à des récits chaotiques, presque sans début ni fin, sans morale à en retirer.
Ici, Delillo surligne en gros ce qui lui semble caractéristique de l'époque pour illustrer ce qui se retrouve dans tous ses romans : la sensation de vide que produit la société moderne, mais ici il brode exagérément pour rendre le message intelligible. Inutile, Don, définitivement inutile. Ici, les intentions de Delillo se repèrent à 100 mètres, et l'excellent dénouement (écriture magistrale) n'y changera rien.

Enfin tout de même, pour terminer sur un touche positive, Cosmopolis reste tout de même bien meilleur que la moyenne des romans qui encombrent les étagères chaque année, et c'est déjà pas si mal.

Un roman ardu et plein de confusion

6 étoiles

Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 29 octobre 2003

Don Delillo est mon auteur américain préféré. Pourtant ce dernier roman m'a déçu, et ça avait été le cas du précédent aussi. Ici je me suis carrément embêté. Et puis surtout ce roman souffre de la comparaison avec "Bruit de fond" et "Americana", deux romans à part pour moi.
Comme d'habitude avec Delillo je n'ai pas compris grand chose à ce qu'il voulait me dire. Mais alors que ça passait très bien dans Americana ou le style et l'humour transcendait l'histoire, ici son discours est au service d'une histoire finalement banale d'un prodige de la finance et son style devient un peu énervant. Il y a bien quelques passages forts : l'immolation en direct d'un manifestant anti-mondialiste et les réactions qu'elle suscite par exemple. Des descritions de la solitude et de l'anonymat dans la ville et la foule font mouche. Mais c'est peu. J'ai trouvé la fin hautement improbable et un peu burlesque.

Temps qui passe

6 étoiles

Critique de Tentation (Asnieres sur seine, Inscrit le 12 octobre 2003, 56 ans) - 12 octobre 2003

Une réflexion originale sur la perception du temps à notre époque: le temps se mesure, se découpe en nano-secondes et devient finalement vide. De l'humour Grisant par l'hyperpuissance du personnage principal et effrayant par son égoïsme

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  Cosmopolis : Robert Pattinson est Eric Packer 16 B1p 31 août 2014 @ 18:26

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