Un nom de torero
de Luis Sepúlveda

critiqué par Folfaerie, le 5 octobre 2003
( - 56 ans)


La note:  étoiles
Quand le destin ne tient qu'à un fil...
Autant avouer tout de suite, j'aime beaucoup Luis Sepulveda. J'ai découvert, comme tout le monde, cet écrivain chilien avec son premier roman, le vieux qui lisait des romans d'amour, qui m'avait beaucoup plu. Chronologiquement, Un nom de torero est son troisième bouquin, mais il en a écrit bien d'autres depuis. Si j'ai choisi celui-ci, c'est pour évoquer un peu l'Amérique latine et ses dictatures, qui ne font pas souvent l'objet de romans.
Mais je résume brièvement le livre : le principal protagoniste de cette sombre histoire se nomme Juan Belmonte, ancien guerillero chilien, mercenaire au lourd passé, qui vit maintenant à Hambourg. C'est dans ce Hambourg glauque et paranoïaque qu'il est recruté, de force, par un mystérieux infirme, Kramer, désireux de s'approprier un trésor : des pièces d'or du XIVème siècle connues sous le nom de Croissant de Lune Errant. Mais voilà, Kramer n'est pas le seul à s'intéresser à ce fabuleux trésor, détenu par un vieil allemand anti-fasciste, retiré quelque part en Terre de Feu. Une course contre la montre va alors s'engager entre Belmonte et un ex-agent de l'ex-RDA Franck Galinsky... C'est ainsi qu'au gré de ce voyage en Terre de Feu, Sepulveda nous plonge dans la période suivant la chute du mur de Berlin, nous permettant de croiser ainsi une galerie de personnages pittoresques pour certains,glauques pour d'autres, tels que d'anciens nazis établis dans une colonie au Chili, d'ex-tortionnaires devenus fonctionnaires au sein du gouvernement chilien, des aventuriers, et même des braves gens.
La plupart des personnages ne sont que des marionnettes dont on tire les ficelles, des hommes ayant perdu leurs illusions, dont fait partie ce Juan Belmonte, en quête de rédemption.
Un changement de ton et de décor pour Sepulveda, un style sobre compensé par cette chaleur humaine typiquement sud-américaine, et un bon sujet qui a le mérite de nous interpeller sur la dictature chilienne. Bref, un court roman qui mérite d'être lu et qui devrait faire découvrir Sepulveda à ceux qui hésitent encore. A noter que Sepulveda a lui-même été emprisonné durant la dictature de Pinochet, (c'est maintenant un exilé), et que son dernier livre est un recueil d'articles tous consacrés au sinistre général.
Une belle histoire 8 étoiles

Sepulveda est un écrivain d'une grande richesse. Il sait inventer une histoire, la rendre crédible et la faire vivre avec nombre de péripéties et de rebondissements. Les personnages, souvent hauts en couleurs, sont attachants et il règne une sorte de mélancolie faite d'amour et de désenchantement qui crée une atmosphère très prenante. L'histoire, bien résumée par Folfaerie, est intéressante de bout en bout.

Falgo - Lentilly - 85 ans - 27 mars 2013


Quel est le nom du torero 6 étoiles

Belle histoire qui nous prend là où il faut et nous donne envie d'aller jusqu'au bout. On visite le Chili et il y a plein de retournements. Selon moi, ce n'est pas le meilleur Sepulveda mais du bon, du très on quand même. A conseiller, facile à lire.

Avanni - - 60 ans - 17 septembre 2009