La bête
de Catherine Hermary-Vieille

critiqué par Pascale Ew., le 7 juillet 2014
( - 57 ans)


La note:  étoiles
Colère et frustrations
Qui était vraiment la bête du Gévaudan, qui sévissait au XVIIIème siècle ? Catherine Hermary-Vieille nous raconte sa version : Jean Chastel, le guérisseur, avait deux fils, Pierre et Antoine. Le cadet était sauvage, solitaire et ombrageux. Un jour, il quitta son village sans prévenir et se dirigea vers le sud. Lorsqu'il réapparu, Antoine se réfugia dans les bois, vivant comme un animal et dû trouver un exutoire à sa colère.
Ce roman est très sombre. Il explore le mal en nous et ne laisse pas grand-chose pour alléger le tout, mais c'est très bien raconté et cela se lit très agréablement.
Version crue. 4 étoiles

Voici une version crue de la "bête du Gévaudan". Il y a quelques entorses à la vérité historique comme l'explique très justement Oraison.
Je n'ai pas vraiment été séduit par ce livre. Les grands flots de sang et l'usage du présent donnent vraiment une froideur toute singulière à ce roman.

Monocle - tournai - 64 ans - 17 février 2015


précisons 5 étoiles

Si la qualité de la plume de Mme Hermary-Vieille n'est plus à démontrer et qu'elle nous présente très certainement là l'un de ses meilleurs romans, il faut cependant faire attention au mélange des genres. En effet, l'utilisation du terme ''roman-historique '' semble inusité dans le cas de son livre. Il aurait fallu pour cela que ses écrits respectent un minimum la trame de l'histoire, ce qui n'est absolument pas le cas. Mme Hermary-Vieille nous parle de dragons du roi envoyés en Gévaudan par Louis XV pour chasser la Bête : les travaux de recherches des meilleurs historiens militaires ont prouvé sans conteste aucun que le roi n'a jamais envoyé le moindre dragon pour chasser la Bête du Gévaudan. On employa à ces fins des cavaliers légers d'un régiment étranger qui étaient en caserne dans une ville de la région déjà bien avant le début des évènements. Elle nous dit que Louis XV envoya ensuite son Grand Louvetier en Gévaudan : le Grand Louvetier du roi était le comte de Flamarens et il n'est à aucun moment allé là-bas . En réalité c'est son porte-arquebuse, le sieur François Antoine, que Louis XV expédia en Gévaudan. Il s'occupait des chasses à tirs pour le gibier volant et les lapins. Cela aussi a été démontré sans détour possible par les historiens de la chasse. Elle nous dit que le jeune Antoine Chastel avait connu maintes aventures en Afrique et ailleurs : au début de l'affaire de la Bête, en 1764, ce n'était qu'un adolescent comme l'a prouvé l'historien Guy Crouzet. Il aurait donc connu ces aventures outre-mer à un âge bien juvénile. Il a été prouvé dernièrement que le comte de Morangiès n'avait jamais mis les pieds sur l'île de Minorque et n'avait évidemment pas été en mesure d'y rencontrer Antoine Chastel et de le faire revenir au pays avec sa bête. Pour ses aventures exotiques, ceci tient certainement à la même nature de mystification. Mme Hermary-Vieille oublie forcément que les premières attaques de la Bête du Gévaudan ont eu lieu sur le secteur du Vivarais puis de Langogne, c'est à dire dans un lieu bien éloigné de la Besseyre pour que le fils ou le père Chastel soit capable de courir à pied aussi loin en compagnie de leur bête et que leur absence prolongée ne soit pas remarquée dans leur région. Alors, en récapitulant, un magnifique roman certes, très agréable de lecture, mais pas historique le moins du monde car il contient bien trop d'erreurs en ce domaine qu'il serait trop exhaustif d'énumérer ici dans leur globalité.

Bien à vous

Jean Auraison

Oraison - - 70 ans - 27 juillet 2014