La symphonie de Leningrad de Sarah Quigley
(The conductor)
Catégorie(s) : Littérature => Romans historiques
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La symphonie de Leningrad
En juin 1941, à la brutale rupture du pacte germano-soviétique, Leningrad se retrouve encerclée par les troupes allemandes.
Peu à peu, la pénurie s’installe dans la cité de Pierre le Grand et provoque une effroyable famine. Manquant de nourriture, de bois et de médicaments, harcelés par les bombardements incessants, les habitants sont décimés.
À Leningrad vivent de nombreux artistes, notamment Chostakovitch, en disgrâce depuis l'échec cuisant de Lady Macbeth de Mzensk. Ne voulant pas quitter Leningrad, il travaille sur sa 7ème symphonie.
A la fin du mois de septembre 1941, les autorités ordonnent l’évacuation de Chostakovitch et de sa famille vers Moscou, puis Kouïbychev (aujourd'hui Samara). Le compositeur termine sa partition et la symphonie est créée, le 5 mars 1942, par Samuel Samossoud et l'orchestre du Bolchoï. Le concert est retransmis dans toute l'Union soviétique. Le succès est immense.
Après la création moscovite de l’œuvre, le 29 mars, la partition est transmise à l'Ouest sur microfilms, dans une boîte de conserve, via Téhéran et Le Caire. Le 19 juin, elle est créée à New York par Toscanini et l'orchestre symphonique de la NBC. Le succès est retentissant et dès le lendemain, Chostakovitch fait la une du Time, revêtu du casque de pompier avec lequel il participait chaque jour à l’effort de défense de Leningrad.
Le 9 août 1942, dans une ville toujours assiégée, Karl Eliasberg et l’orchestre de la Radio de Leningrad (seul orchestre à être resté dans la ville pendant les hostilités) jouent la symphonie. Les membres de l’orchestre, pour la plupart malades et affamés, se voient octroyer par les autorités des rations alimentaires supplémentaires, tandis que des musiciens sont recrutés parmi les soldats pour pallier l'absence de ceux qui sont morts.
Afin de montrer à l’ennemi qu’une ville encore capable de faire de la musique n’est pas près de se rendre, Staline ordonne que le concert soit retransmis dans toute la ville et que des haut-parleurs soient installés au plus près des lignes allemandes. Un coup de génie qui porte ses fruits, car quelques semaines plus tard, le siège de la ville est levé. Il aura duré 900 jours.
La symphonie est surtout connue pour son premier mouvement au cours duquel on entend le thème dit "de l'invasion", une marche un peu vulgaire, répétée crescendo une douzaine de fois, comme dans le Boléro de Ravel. Le thème de cette marche est l'un des airs de La Veuve Joyeuse, une des œuvres préférées de Hitler. Le message ne peut pas être plus clair.
Sarah Quigley, jeune romancière néo-zélandaise installée à Berlin, s’est emparée avec beaucoup de talent et de sensibilité de cette extraordinaire histoire.
Bien construit, son livre dresse une série de portraits pleins de tendresse et d'humanité. Pratiquement tous ses personnages ont réellement existé, notamment le héros de l’histoire, Karl Eliasberg, le fragile chef d’orchestre qui doit faire travailler ses musiciens dans des conditions épouvantables (le titre anglais du livre est The conductor).
Chostakovitch est évidemment très présent, dans de beaux passages imaginant la genèse de la symphonie, de la naissance des premiers embryons de thèmes dans la tête du compositeur jusqu'aux répétitions finales.
Les éditions
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La symphonie de Leningrad [Texte imprimé], roman Sarah Quigley traduit de l'anglais (Nouvelle-Zélande) par Sylvie Cohen
de Quigley, Sarah Cohen, Sylvie (Traducteur)
Mercure de France / Bibliothèque étrangère (Paris)
ISBN : 9782715232952 ; 25,80 € ; 12/09/2013 ; 496 p. ; Broché
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