Fusillé à l'aube: Première Guerre mondiale, Allan McBride, France, 1917
de John Wilson

critiqué par JulesRomans, le 4 septembre 2014
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Pour les jeunes, autour de la Première Guerre mondiale, un héros venant de la Colombie-britannique ça n'existe pas, ça n'existe pas. Eh ! Pourquoi pas ?
"Fusillé à l'aube" démarre en août 1918 devant Amiens juste après et juste avant un événement fort grave, puisque à chaque fois un soldat canadien doit être exécuté par ses pairs. Pour le premier, on ignore les raisons mais pour le second on aura droit au récit de toute la vie d'Allan Mc Bride depuis sa décision de s'engager une fois atteint 17 ans ; on est alors semble-t-il au tout début de 1917.

« Je veux voir du pays, ai-je dit. La villa Nicola est trop petite, et je ne veux pas devenir cow-boy ni travailler dans les mines de charbon » (page 6)

Le chapitre suivant nous projette dans le camp militaire britannique d'Étaples (dans le sud-ouest du Pas-de-Calais), largement évoqué à la fois dans le roman "Le planqué des huttes" et la BD "La Grande guerre de Charlie". Nous sommes en septembre 1917, les soldats ont appris que les Russes ont cessé le combat et que des soldats français se sont mutinés depuis quelques mois. Toutefois ils colportent des rumeurs sur les conditions de la répression (page 16) et le jeune lecteur va avoir du mal à trier le vrai du faux, ceci alors que dans les notes historiques qui couvrent vingt pages, on aurait pu glisser un mot sur la question. Lorsque éclate à ce moment-là une mutinerie, Allan lui alors franchement hostile.

Toutefois après une attaque où il va voir périr plusieurs de ceux qui l'entourent, un choc psychologique va l'amener à vagabonder une dizaine de jours.

« Il m'a défendu avec passion en cour martiale. Il a expliqué que j'étais en état de choc, confus, et que je n'avais aucunement l'intention de déserter quand j'ai quitté mon unité et m'étais mis à errer » (page 175)

On voit que ce récit est tout-à-fait en phase avec le fait qu'on met aujourd'hui très souvent en avant, dans la fiction pour adultes et pour les jeunes, des soldats en conflit avec leur hiérarchie. La partie documentaire comprend des photographies (dont celle d'un régiment canadien composé de francophones) et traite en particulier assez longuement de la prise de la crête de Vimy le lundi de Pâques 1917 par les soldats canadiens.

En matière de roman historique pour les collégiens autour de la Grande Guerre les éditions Scholastic proposent d'autres ouvrages d'auteurs anglophones différents, même si la traduction est toujours de Martine Faubert. Nous chroniquerons bientôt "Combats en plein ciel", on regrettera peut-être que les autres ne trouvent pas leur présentation ici par nous-mêmes...