Les enfants perdus de l'Empire
de R. N. Morris

critiqué par Koolasuchus, le 15 juillet 2014
(Laon - 35 ans)


La note:  étoiles
Au son de Kalinka
Saint-Pétersbourg, automne 1870, plusieurs enfants travaillant dans des usines disparaissent. Tous fréquentaient l'école fondée par Maria Petrovna, fille du directeur de la police secrète du tsar, afin de donner une chance à des défavorisés d'avoir accès à l'éducation. Cette dernière fait appel au juge d'instruction Porphiri Pétrovitch, le même que celui de « Crime et Châtiment » de Dostoïevski, pour qu'il enquête. Mais le meurtre d'une femme de la haute société, proche d'ailleurs de Maria Petrovna va l'entraîner dans une double enquête bien plus complexe qu'il n'y paraît. En ce début d'hiver russe le juge d'instruction aura fort à faire pour découvrir une vérité bien masquée par les obstacles et les faux-semblants.

Je l'avoue, je n'ai pas encore lu « Crime et Châtiment » , Porphiri Pétrovitch était donc pour moi un illustre inconnu, surtout que je n'ai pas non plus eu l'occasion de découvrir les deux précédentes enquêtes du juge d'instruction écrites par R.N Morris. Je me doutais donc bien que j’allais passer à côté de plusieurs références à cette œuvre de la littérature russe ou bien des romans déjà parus mais je me suis quand même lancé et je ne le regrette absolument pas. En effet je me suis retrouvé totalement transporté dans ce Saint-Pétersbourg du XIXème siècle, que ce soit dans ces usines où de pauvres malheureux triment du matin au soir ou dans le faste des palais princiers où tout n'est que jeux de pouvoir. J'ai également beaucoup aimé le personnage de Porphiri Pétrovitch qui, malgré un fort caractère, peut être drôle et parfois même touchant. Les personnages secondaires ne sont pas en reste non plus avec notamment l’acolyte du juge, Pavel Pavelovitch Virginski qui se fait bien souvent tourner en bourrique ainsi que Maria Petrovna, femme exceptionnelle alliant la sensibilité et la force de caractère. Malgré quelques longueurs et certains passages un peu superflus l'enquête tient bien en haleine et on est très régulièrement surpris par la tournure des événements. Je ne sais donc pas si ce Porphiri Pétrovitch correspond bien à celui de Dostoïevski mais en tout cas celui-ci m'a bien plu !