Roman américain
de Antoine Bello

critiqué par Jan, le 15 juillet 2014
( - 47 ans)


La note:  étoiles
Du capitalisme triomphant
Il est beaucoup question du capitalisme dans ce livre d'Antoine Bello qui se passe - est-ce un hasard ? - aux Etats-Unis. Le marché de la revente de polices d'assurance-vie symbolise à lui seul l'inventivité mais aussi les dangers du capitalisme. Bello en montre tellement bien les facettes, les tenants et aboutissants, qu'à l'instar de son narrateur, nous peinons à nous déterminer. Faut-il interdire une pratique qui permet à des milliers de personnes âgées ou de grands malades de finir leur vie dans la dignité ? Ou l'interdire au nom du caractère sacré de l'existence humaine ? Méfiez-vous de ceux qui ont une réponse toute faite : ils ont bien souvent un intérêt direct à vous convaincre…
Livre très maîtrisé, le meilleur peut-être de Bello, aussi profond mais plus dense (et plus drôle) que les Falsificateurs.
Trop c'est beaucoup. 4 étoiles

Et bien le sujet est très intéressant : le principe de rachat des assurances décès. En plus ça se déroule aux "States", continent de l'argent-roi.
La pratique du life settlement est ici décrite avec finesse et intelligence.
La lecture de ce livre est instructive et j'irais même plus loin édifiante pour un novice des jeux de la finance comme je le suis.

Pour faire une critique qui n'engage que moi je dirai que c'est un bon ouvrage... mais un mauvais roman.
On pourrait classer trois séquences qui se croisent et se décroisent :
- Les publications de Vlad Eisinger dans "The Wall Street tribune"
- Le journal de Dan Siver
- La correspondance électronique entre Dan et Vlad.

En fin de compte j'ai trouvé la chose assez indigeste.

Monocle - tournai - 64 ans - 28 novembre 2014


:-( 6 étoiles

A mon grand regret, je ne serai pas aussi positif que Jan.

L'idée de départ est excellente : la présentation de la pratique du life settlement et ses conséquences sur les habitants d'une résidence en Floride permettant d'évoquer du même coup le capitalisme, les libertés, etc. Enfin c'est ce que j'aurai aimé lire. On y parle en fait surtout beaucoup d'écriture avec une opposition un peu lourde il faut bien le dire entre le travail du journaliste et celui de l'écrivain. Je suis resté sur ma faim.

Sinon l'auteur s'amuse pas mal : clin d'oeil à ses précédents livres, incrustation de dessins, anagrammes d'auteurs, 3 versions d'une même nécrologie, articles de presse, longue correspondance par mails... Un peu, ça va, trop... Au global ça remplit la majeure partie du livre et c'est là pour moi le problème : Bello passe à côté de ce qui aurait pu être un grand roman.

Botchman - - 52 ans - 5 août 2014