Les coeurs déchiquetés
de Hervé Le Corre

critiqué par Ayor, le 9 août 2014
( - 52 ans)


La note:  étoiles
Captivant mais dur
Ce titre, fort bien choisi, correspond parfaitement à l'histoire proposée par Hervé Le Corre avec ces deux personnages centraux dont les vies ont été dévastées, et les âmes amputées d'une indispensable présence. Deux évènements de vie traumatisants qui vont bien évidemment influer leurs comportements, leurs décisions et donc leurs destinées.

L'auteur partage son récit entre Pierre Vilar, commandant de police, et Victor, un adolescent dont la mère vient d'être sauvagement assassinée. Ces deux parcours de vie que l'on suit alternativement d'un chapitre à l'autre, se révèlent passionnants et nous font partager des moments d'une grande tristesse, voire de mélancolie, mais également de tendresse (surtout concernant Victor).
Mieux vaut avoir le moral quand même car certains passages sont franchement sombres, difficiles, et même si l'étincelle d'espoir perdure, on n'en reste pas moins sonné par les mots couchés sur le papier de cet excellent auteur.

Victor découvre le corps sans vie et atrocement mutilé de sa mère avec laquelle il entretenait une relation fusionnelle. L'enquête est confiée au commandant de police Pierre Vilar marqué par l'enlèvement de son fils il y a plusieurs années de cela, et qu'il tente, en vain pour le moment, de retrouver.
faut qu'ça saigne… 4 étoiles

Hervé Le Corre n’a pas compris, ou n’a pas voulu savoir, que les images les plus fortes ne sont pas celles que l’on décrit par le menu, mais celles qui sont suggérées, évoquant chez le lecteur des sensations en rapport avec sa propre expérience. Hélas, les descriptions à longueur de pages de plaies profondes, de cadavres en putréfaction, avec l’odeur qui va avec, ne compensent pas la faiblesse d’un scénario où rien n’est laissé à l’imagination de celui ou celle qui recherche dans un roman policer autre chose qu’un rapport d’autopsie. On devine dès les premières pages pourquoi l’enquête sur l’assassinat sauvage de la mère du jeune Victor s’avère aussi difficile, l’assassin ayant toujours une longueur d’avance sur le commandant Pierre Vilar, escorté de son "fidèle" adjoint Laurent Pradeau. Aucun effet de surprise, aucun jeu de pistes dans lequel se perdre. Aucun message social ou politique non plus, sauf si l’auteur veut nous faire croire que le Mal est en chacun de nous, ce qui n’ouvre guère de perspectives quant à l’avenir de l’humanité. À ne (surtout) pas lire dans un moment de déprime, mais tous ceux qui ont dans l’idée de commettre un meurtre sanglant y trouveront néanmoins de savoureuses recettes…

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans - 13 janvier 2018