La ligne bleue de Ingrid Betancourt

La ligne bleue de Ingrid Betancourt

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Papyrus, le 17 août 2014 (Montperreux, Inscrite le 13 octobre 2006, 64 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (12 048ème position).
Visites : 3 370 

Plongée poignante dans la dictature argentine

Par une série d'allers retours, des années 70 à nos jours, Ingrid Betancourt dévoile par touches successives l'histoire de Julia, une jeune argentine aux dons de médium hérités de sa grand-mère, Mama Fina.
Aux côtés de Théo, l'homme qu'elle aime, Julia va vivre les événements dramatiques liés au retour de Péron en Argentine et voir son destin de jeune révolutionnaire "Montoneros" basculer dans le cauchemar des exactions des Escadrons de la Mort, mis en place par la dictature militaire. Capturé, privé de liberté, torturé, le couple sera, avec d'autres militants, soumis aux pires épreuves. Il réussira à s'évader, en partie grâce aux dons de médium de Julia mais le chemin sera long avant de se retrouver et tenter d'effacer les fantômes destructeurs d'un passé aussi douloureux. L'amour peut-il résister à de telles épreuves imprimées au plus profond de la chair, la reconstruction est-elle possible?

Courage individuel, idéalisme, lâcheté collective, soif de vengeance, sentiment de culpabilité et espoir en l'avenir sont les thèmes centraux de ce roman poignant dont certaines pages terriblement réalistes étreignent le cœur du lecteur.

L'écriture d'Ingrid Betancourt est belle, lyrique mais souvent elliptique au point de nuire parfois à la compréhension de certains chapitres dans lesquels le lecteur est contraint à un travail de mise en perspective. C'est le bémol que je formulerais à l'endroit de ce texte qui par ailleurs m'a beaucoup intéressée et permis de mieux comprendre cette période obscure de l'histoire argentine.

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Nous ne sommes pas comme eux

10 étoiles

Critique de Pascale Ew. (, Inscrite le 8 septembre 2006, 57 ans) - 11 novembre 2014

Comment répondre à la violence qu’on a subie ? Qu’est-ce qui nous démarque des tortionnaires quand le désir de vengeance nous submerge ? Ce sont les questions auxquelles tente de répondre Ingrid Betancourt dans ce roman qui me rappelle « Luz ou le temps sauvage » d’Elsa Osorio. Ca commence par un zeste de surnaturel à la Isabel Allende et ensuite, l’auteure nous plonge dans l’horreur des tortures en Argentine dans les années 70.
Julia et Theo ont tout pour vivre une belle vie de jeunes amoureux qu’ils sont, mais la dictature va arrêter leur destin et les séparer. Le lecteur sait qu’ils vont se retrouver puisque l’histoire débute en 2006 avec Theo et Julia réunis. Pourtant le périple sera long...
Or, en 2006, Theo espère toujours retrouver son bourreau, El Diablo.
Les passages décrivant les nombreuses tortures sont très éprouvants et durs, même si l’auteure ne s’attarde nullement sur des détails sordides, mais le livre est magnifiquement bien écrit, très riche et plein d’imagination. Le récit passe d’une période à l’autre en alternance et ne laisse aucun répit au lecteur.
MAGNIFIQUE !

Les régimes dictatoriaux et la torture

8 étoiles

Critique de Ddh (Mouscron, Inscrit le 16 octobre 2005, 83 ans) - 6 octobre 2014

Bleue comme la mer, ligne comme l’horizon. Julia, l’héroïne du roman recherche un absolu qui fuit comme la ligne d’horizon, mais qu’elle poursuit pour échapper au quotidien qui pourrait la détruire.
Ingrid Betancourt, personnage politique colombien important, fut enlevée en 2002 par le FARC alors qu’elle allait se présenter à l’élection présidentielle. Elle fut libérée en 2008. Sa personnalité reste une énigme car elle est controversée : victime, héroïne ou égocentriste.
Julia a un « troisième œil » qui, à différents moments de sa vie, lui donne des visions cauchemardesques de l’avenir. Julia dévoile les horreurs commises par le gouvernement argentin dans les années 70, tortures affreuses pour les opposants au régime. Theo et Mama Fina comptent le plus dans son univers. Theo est son compagnon de combat politique mais surtout son amour pour toujours. Mama Fina, sa grand-mère, a, comme elle, le « troisième œil ».
Le lecteur porte un intérêt particulier en explorant les chapitres qui virevoltent de 1976 à 2006, avec des retours en arrière. Ce qui est écrit est tellement extraordinaire, impensable, fiction ou réalité ? Beaucoup de talent chez Ingrid Betancourt qui termine ses chapitres à la guillotine, un couperet inattendu.

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