Alger la Noire
de Maurice Attia

critiqué par Jfp, le 17 août 2014
(La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans)


La note:  étoiles
la fin d'un monde
Bâb-el-Oued, un quartier "pied-noir" d’Alger la Blanche, dans les mois qui ont précédé l’indépendance de l’Algérie. Au milieu des attentats de l’Organisation de l’Armée Secrète (OAS), qui refuse de céder l’Algérie aux Algériens, l’inspecteur Paco Martinez va mener son enquête sur le meurtre de deux jeunes "amants", retrouvés enlacés sur la plage de Padovani. En compagnie de son acolyte Maurice Choukroun et de sa "fiancée" Irène, Paco va se trouver embringué dans une sombre affaire où les morts s’accumulent en toute impunité, profitant du climat de guerre civile qui règne dans les derniers mois de l’Algérie "française". Sur fond d’événements réels Maurice Attia brosse un portrait de cette communauté désorientée, qui a vu en De Gaulle un sauveur avant de le vouer aux gémonies. C’est tout un monde oublié qui revit sous la plume de Maurice Attia, sans fausse pudeur, sans rien cacher des ressorts secrets des haines, parfois fratricides, générées par le sentiment d’avoir été "oublié". Polar "pied-noir", certes, mais polar tout court, et des meilleurs…