Force noire
de Guillaume Prévost

critiqué par JulesRomans, le 4 septembre 2014
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Distinguer "amulette" et "allumette", même si Mangin brûlait du désir de mettre ses noirs au charbon
Peu de romans historiques pour les jeunes choisissent comme héros un tirailleur sénégalais, même si parfois leur personnage principal en rencontre un. Toutefois dès 2003 Yves Pinguilly avait publié "Verdun 1916 Un tirailleur en enfer", un récit qui se base sur un parcours individuel d’un natif d’un village près de Conakry.

Ici, on est avec un enfant de Farako (non loin de Bamako) dans le Mali d'aujourd'hui. Ce qui me semble particulièrement intéressant c’est que l’on essaie de rendre avec "Force noire", avec un narrateur interne vivant en 1984, la façon dont un tirailleur vécut la guerre et les difficultés que pouvaient rencontrer à l'époque de la Grande Guerre, un homme noir et une femme blanche à se fréquenter lorsqu’ils s’aimaient.

L’histoire de sa vie, il la confie à une adolescente parisienne qui découvrira tardivement qu’elle est indirectement liée au destin de ce vétéran de la Première Guerre mondiale. Ici au départ la Force noire est un talisman qu’un fonctionnaire indigène lui avait vendu afin qu’il survive aux batailles futures comme avait pu le faire son grand-père lorsqu’il s’opposait à la progression des soldats français dans sa région à la fin du XIX e siècle. Guillaume Prévost explique par la suite que l’idée dès avant-guerre du général Mangin était d’envoyer en métropole des soldats africains afin de contrer les armées allemandes, l’ouvrage où il expose ces idées-là est intitulé "La Force noire".

Un des passages les plus intéressants pour le jeune lecteur est celui qui court des pages 228 à 230 parce que le héros est non seulement victime des gaz, mais que aussi il croit voir son grand-père revenu pour le guider afin d’échapper enfin au danger que courent ces poumons.