Du Carmel au bordel
de Thérèse Deschambault

critiqué par Bernard2, le 23 août 2014
(DAX - 75 ans)


La note:  étoiles
Exutoire
On peut regretter ce titre inutilement provocateur pour un livre qui a parfois un certain intérêt. Thérèse Deschambault est née en 1930, près de Montréal. Ses parents sont d'un milieu modeste, où le poids d'une religion étouffante s'oppose à son désir de liberté et d'indépendance. Volontaire et courageuse, elle suit en cachette et avec succès des cours (d'anglais, de peinture, d'art dramatique). Sans raison véritable (elle écrit : c'était un bien mauvais calcul), elle choisit de devenir religieuse.
Bien sûr la vocation n'y est pas. Elle quitte cette vie, beaucoup trop éloignée à ses yeux des principes élémentaires de l'Évangile. Elle se marie avec Aunin, « un bon gars, pas coureur, pas violent », mais « de grande inculture ». Aunin et Thérèse ont des centres d'intérêt trop différents. Ils ont deux enfants, et se séparent après huit ans de vie commune.
Commence alors une période faite de hauts et de bas. Il faudra lutter, changer plusieurs fois de métiers, de lieu de résidence.
Un livre que ressemble fort à un exutoire. Beaucoup trop entière, sans nuances, T. Deschambault a connu de nombreuses difficultés dont certaines sont dues à ses comportements irrationnels. Faut-il afficher un tel mépris pour les personnes avec qui l'on a vécu, et exprimer sur le papier une telle rage, que ça en devient risible ? Chacun pourra juger.
Les derniers chapitres, où elle détaille les pratiques sexuelles de ses amants, selon leur nationalité ou leur métier, sont d'un total inintérêt. On peut aisément s'en dispenser.
Tout comme d'ailleurs la totalité de cet ouvrage qui semble surtout avoir flatté l'ego de celle qui l'a écrit.