Deep, tome 1 : Alpha prédateurs
de Stéphane Betbeder (Scénario), Federico Pietrobon (Dessin)

critiqué par Septularisen, le 28 septembre 2014
( - - ans)


La note:  étoiles
ET LE RÈGNE ANIMAL SE MIT À ATTAQUER L'HOMME...
Au début de l’histoire ce qu’on pense être un astéroïde entre en collision avec la terre et s’enfonce dans l’océan. Quelques semaines plus tard, et de façon très mystérieuse les animaux vivant sur terre, se mettent à agresser les humains de façon très violente. Le tout semble organisé de façon coordonnée de sorte à faire un maximum de victimes humaines. Ainsi des milliers d’oies sauvages entrant en collision avec des avions, provoquant la chute de plus de 400 d’entre eux, et ensuite tombent mortes au sol.

Très vite, les militaires américains repèrent une fréquence sonore, un signal perçu seulement par l’oreille animale, si intense qu’il affecte le comportement des espèces animales. Ces signaux de faible amplitude et qui ne correspondent à aucune fréquence connue, viennent du fond de l’Océan Pacifique dans la fosse du Tonga, un lieu réputé inaccessible.

La société Innerspace, spécialisée en technologie des grandes profondeurs, qui possède une base expérimentale sur la plaine abyssale juste à côté de la fosse hadale, d’où proviennent les signaux, est chargée par le Pentagone de trouver l’origine exacte du signal.

Trois jeunes scientifiques, Nathan O’Boyle, Andy et Lorraine, sont envoyés sur place par M. Wallace, le patron d’Innerspace. Ils doivent y rejoindre Bruce Wallace, le propre fils du patron d’Innerspace et Madison, la scientifique qui vit recluse seule dans la base à plus de 4.000 mètres de profondeur.
Celle-ci n’est autre que l’ancienne petite amie de Nathan…

Cette BD est difficile à classer, disons qu’il s’agit ici plus d’un thriller d’anticipation, plus que d’une simple BD de SF. Des clins d’œil très appuyés sont rendus à certains films notamment « Les oiseaux » d’Alfred HITCHCOCK ou « Jaws » de Steven SPIELBERG, et le scénario de Stéphane BETBEDER, ressemble très fort à celui du film « Abyss » de James CAMERON (1989). On y retrouve les mêmes thèmes que dans le film, notamment des préoccupations écologiques, un huis clos étouffant au fond de la mer sans aucune chance de s’en échapper, des anciens compagnons qui maintenant se détestent… etc. etc.

Ce premier volume est surtout une longue introduction, (la série compte trois volumes), on nous présente les personnages, leur psychologie, leur situation, leur passé, leur passif… Le scénario, de M. Stéphane BETBEDER est typiquement du style catastrophe avec mystère, suspense et angoisse en « crescendo »). Rien à redire, c'est du solide, au début calqué sur le scénario du film de M. CAMERON, il devient toutefois après très inventif, avec notamment le descriptif de plusieurs attaques très violentes des animaux sur l’homme, ce que je dois avouer n’avoir jamais vu dans une BD.

Les dessins de Federico PIETROBON sont d’un style graphique très réaliste et absolument admirables. Bien sûr, certains détails sont parfois inexacts, comme la ferme à saumon au large de l’Écosse, (pg 9), qui généralement n’ont pas la forme carrée mais dans l’ensemble le dessin est exceptionnel. Les couleurs de Mme. Marta MARTINEZ, sont vraiment très belles, souvent dans les tons noirs et bleus sombres, normal puisque une grande partie de la BD se passe au fond de la mer dans la zone aphotique, ou dans des lieux clos.

Mention spéciale aux découpages et aux cadrages, avec des dessins pleine planche sur les deux pages agrémentés de petits dessins pour compléter l’action (Pgs. 22-23), ou encore divisés en tiers également sur les deux pages (Pgs. 32-33), ou sur deux pages qui complètent l’action et l’expliquent (Pgs.12-13) qui donnent un effet absolument géant !

Comme toujours, à la fin du volume de nombreuses questions restent sans réponse. Je n’en dirai pas plus pour ne pas révéler plus que nécessaire l’histoire, mais je dois dire avoir passé un excellent moment de lecture, et vouloir lire la suite avec impatience !...