Histoire et tradition des Européens : 30 000 ans d'identité
de Dominique Venner

critiqué par Vince92, le 27 août 2019
(Zürich - 47 ans)


La note:  étoiles
Le substrat culturel des Européens
Un Européen convaincu. Voilà comment se voyait Dominique Venner, essayiste et historien hors des cadres universitaires et voilà sûrement comment il aurait pu se présenter. Fondateur et dirigeant de la Nouvelle Revue d’histoire jusqu’à sa mort spectaculaire en 2013- Venner a toujours orienté en partie son œuvre vers la compréhension du temps long européen, essayant de saisir les grands mouvements de l’histoire du continent (Le Siècle de 14, Baltikum, articles de la NRH,…).
Dans cet ouvrage, il tente de mettre en avant les fondements de la culture européenne. Souvent taxé de nationaliste, Venner démontre ainsi qu’il dépasse le strict cadre des nations pour reconnaître l’existence d’un socle culturel commun. Cette culture commune commence avec l’héritage tiré de la Grèce antique et au premier plan, celui tiré de l’Iliade et de l’Odyssée. Les deux mythes transmis par Homère constituent pour Dominique Venner la base littéraire et culturelle de la valeur de l’homme européen : honneur, courage, sens du sacré, telles sont les valeurs véhiculées par ce véritable bréviaire.
A côté de la Grèce antique, le mythe de la Table Ronde ou la permanence de l’amour courtois caractérisent cette culture européenne qui a au cours des siècles essaimée au travers le monde. Formant l’identité européenne, cette culture commune puise ses racines dans quelques œuvres que Venner explore en longueur dans son livre. Livre -manifeste, il présente selon moi un défaut majeur : ses convictions païennes font que Dominique Venner minimise outrancièrement l’apport de la religion chrétienne dans la culture européenne, lui faisant endosser le manteau de la romanité du continent qui s’est ainsi transformée pour survivre au déclin.
Ouvrage intéressant, militant, Histoire et Tradition des Européens a le mérite de souligner l’unicité des peuples européens au travers le langage (l’Indo-européen) et la culture. Il vulgarise la question identitaire en insistant sur ces racines culturelles communes, combat essentiel, repris depuis sa mort par l’Institut Iliade notamment.