La Forêt des insoumis
de André Marois

critiqué par JulesRomans, le 5 novembre 2014
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Au Mont-Laurier mais pas pour des lauriers de gloire militaire
"La forêt des insoumis" est un roman historique qui s’inspire d’un journal tenu par René Jolicoeur lorsqu’il se cachait autour du troisième trimestre 1918 dans la région de Mont-Laurier (au sud de la province de Québec). Au Canada ce n’est qu’en janvier 1918 que la conscription générale s’appliqua rigoureusement dans le pays. Les Canadiens francophones furent réticents en grand nombre à partir dans un régiment où ils seraient commandés en anglais pour défendre une Angleterre qui était leur puissance coloniale et une France qui les avait abandonnés.

Cet ouvrage montre la vie de trois puis cinq "insoumis" dans une forêt à plus de deux cent kilomètres de Montréal. Ceux-ci sont des êtres d’une grande foi catholique du charbonnier mais le romancier ne donne dans aucun manichéisme et montre que l’un des parents des cinq qui est jésuite, et donc dispensé de service militaire, choisit de s’enrôler afin d’apporter du réconfort aux soldats.

On suit la façon dont ils s’adaptent à une vie austère et comme ils se tiennent au courant de la vie de l’ensemble des Canadiens, le lecteur approche diverses données historiques comme par exemple le fléau de la grippe espagnole (page 92).

Si les cinq réfractaires sont évidemment majeurs, le jeune frère de l’un d’entre eux prend une part non négligeable dans une certaine dramatisation de l’action. En résumé voilà le seul roman historique francophone pour les jeunes qui prend ses héros chez des insoumis et réussit de plus à décrire de façon très sensible leur vie quotidienne.