Les Bleus de Prusse de Gérard Landrot
Catégorie(s) : Littérature => Romans historiques
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Superbe fresque...
Pour cause d'anniversaire, il existe de nombreux romans sur la Grande Guerre mais tous nous parlent du front ou de la France.
La spécificité des « Bleus de Prusse » est de nous emmener de l’autre côté, à l’Est de ces tranchées qui séparent deux mondes, un univers germanique qui n’est jamais décrit par aucun écrivain français.
Dans sa langue très vivante, Gérard Landrot, auteur du très remarqué «Tout autour des Halles quand finissait la nuit » et de « la Rose et le Patchouli » nous conte les aventures de Eugène, le peintre parisien que nous avions laissé dans le quartier de Montmartre dans la Rose et le Patchouli.
L’artiste rejoint pendant l’été 1914 l'Allemagne pour réaliser dans le château du comte von Zeppelin une fresque. Il tombe amoureux de la nièce du comte, la belle Pauline aux yeux de louve et se retrouve du mauvais côté de la frontière au moment où l’Archiduc François Ferdinand est assassiné à Sarajevo par Gavrilo Princip.
Eugène va devoir vivre caché avant d’âtre dénoncé. Il est alors interné en camp sans nouvelles de sa belle compagne Pauline. Les aventures de ces personnages attachants vont se succéder pendant que les orages d'acier transforment le front en boucherie humaine à ciel ouvert et que l’arrière souffre de mille sacrifices. Berlin devient alors non seulement une ville hostile et sombre mais également un lieu ravagé par la misère, l'antisémitisme et l’agitation des futurs spartakistes.
J’ai dévoré ce court roman en un week-end pluvieux. Prenez le prochain Zeppelin pour Berlin pour voir la parade des Bleus de Prusse, ces troupes de Guillaume II sous la Porte de Brandebourg. Un voyage à travers le temps dans cette Allemagne qui déjà voit grandir en son sein ce qui deviendra la Bête.
Les éditions
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Les Bleus de Prusse [Texte imprimé]
de Landrot, Gérard
l'Éditeur
ISBN : 9782362010835 ; 17,00 € ; 09/10/2014 ; 240 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (2)
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14-18 de l’autre côté du Rhin.
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 13 septembre 2018
Eugène, artiste peintre parisien dont la renommée a traversé les frontières est invité en juillet 1914 chez le Baron Von Zeppelin pour réaliser une fresque dans la résidence de l’ingénieur aéronautique. Peu après, la guerre éclate et les frontières se ferment, obligeant l’artiste à vivre dans la clandestinité chez la nièce de son commanditaire, la splendide Pauline qui entre temps est devenue sa maîtresse et avec qui il vit le grand amour.
Imprudent et ne maîtrisant pas la langue, il se fait arrêter et est condamné à travailler dans les usines Siemens à Berlin tandis que Pauline, enceinte, est considérée comme une espionne et séparée de son compagnon.
Au cours de sa captivité, il rencontre pas mal de personnalités qui vont l’aider, le soulager et lui permettre de survivre dans cette Prusse affamée qui au fil des mois s’évertue à perdre la guerre.
Sans être un grand roman, j’avoue avoir été pris par ce récit, bien construit mais qui semble à certains moments s’essouffler et chercher un nouvel élan pour arriver à la fin. Dommage aussi qu’on éclipse la vie de Pauline pendant quatre ans, en la considérant d’office comme un personnage secondaire.
L’auteur est un expert en peinture contemporaine, ce qui l’aide dans l’évocation du contexte artistique de cette époque, mais j’émets des réserves sur le réel contexte historique de cette histoire qui exploite sans les approfondir la mise en place des corps francs, la grippe espagnole et l’émergence du communisme.
Requiem pour une louve
Critique de Noir de Polars (PARIS, Inscrit le 28 mai 2011, 56 ans) - 8 septembre 2017
Le troisième opus de Gérard Landrot confirme le talent qu’il possède à nous faire partager des personnages et des histoires extraordinaires.
C’est dans le Reich de la première guerre mondiale que se déroule l’aventure peu commune d’Eugène, peintre sur commande d’une fresque désirée par le Comte von Zeppelin.
Jamais la fresque ne sera terminée, les hostilités germano-françaises se chargent de l’interruption. Jamais l’amour d’Eugène pour Pauline von Lauterbach ne s’épanouira véritablement, la captivité puis la maladie, enfin la mort passent le fléau.
Eugène, d’abord invité privilégié du Comte se retrouve bientôt prisonnier, mais prisonnier spécial, admis à aider l’ennemi à parfaire ses opérations de camouflage. Je sais, c’est pas vraiment bien, mais je voudrais t’y voir, quand il faut manger un peu moins mal ! Déjà que leurs kartoffeln et saucisses sont difficilement digestives en temps de paix, je te laisse imaginer le calvaire d’un franzose prisonnier.
Lorsqu’on demande à Eugène de pousser son talent pour devenir faux-monneyeur, il se révolte néanmoins et se fait la belle.
Cette “belle” nous donne les plus belles pages du livre. Ruses d’apprenti survivant durant la tentative spartakiste de prise de pouvoir. Un Berlin perdu, affamé, veuf du rêve impérial, déchiré entre espérance vaine d’un avenir rouge et la crainte d’un non-futur.
Si j’avais éprouvé une certaine tendresse pour la “Mimine” de “Tout autour des halles, quand finissait la nuit”, son premier roman, je n’éprouve certes pas la même empathie pour le nommé Eugène, qui me semble suivre et accepter les évènements. Le personnage fort du roman, c’est pour moi la femme-louve d’Eugène, c’est Pauline l’amante, Pauline l’indomptée, Pauline la tragique. C’est elle l’homme du livre, qui incarne amour, dignité et sacrifice.
Le style de Gérard Landrot n’évolue pas, fort heureusement. Lecture facile, pas d’ennui, précision des traits, envie de connaître la fin, tout le plein d’ingrédients nécessaires à ta pause réparatrice du wikainde !
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