Ceux de Ker-Askol
de Hervé Jaouen

critiqué par DE GOUGE, le 6 novembre 2014
(Nantes - 68 ans)


La note:  étoiles
Ca fait mal !
1904, une enfant de 10 ans, lourde d'un passé douloureux, échappe à la violence de la mendicité par une voie toute tracée : la môme bretonne va partir dans un couvent en Haute Savoie, pour devenir religieuse.
La peur de l'inconnu et la perte de son unique sœur : peu de prix pour la paix dans un monde où on mange à sa faim, où on a même une amie, et où on est en sécurité !
Mais Maï- Yann est une petite fille un peu attardée qui se laisse séduire par le nouveau jardinier..
Et sa vie bascule : Il faut réparer.
Étrange livre où le bon et le méchant est bousculé...
L'histoire passe alors par l'approche de l'enfant illégitime, conçu dans un milieu où son existence n'est pas envisageable, mais où il faut bien qu'il vive.
Pas de jeune fille maltraitée par les bonnes-sœurs, pas de méchant mari imposé/ beau-père violent, c'est avant tout une histoire triste, une mauvaise coordination de vie et un échec pour Maï- Yann. Échec qu’elle fait violemment partager...
Malgré la souffrance et même le cauchemar qu'est cette lamentable histoire de vie, c'est une apologie au droit à exister, même si on est différent que ce livre souligne.
Cet ouvrage est violent, profondément dérangeant, mais c'est quand même une ode au droit à exister.
Superbement écrit, magnifiquement documenté, ne jouant à aucun moment le jeu classique du bon et du méchant, profondément humain, c'est de la belle ouvrage que je vous invite à visiter.
Vous ne regretterez pas ce détour : promis !
J'ai aimé, mais beaucoup moins que ce nouvel ouvrage, de ce même auteur "Les filles de Roz-Kelenn".