Tchoulkatourine... Avec un nom pareil, on pourrait penser qu'Ivan Tourgueniev va nous raconter l'histoire d'un de ces grands héros russes...
Et puis, non...
A trente ans, Tchoulkatourine se morfond dans son lit et attend la mort... La maladie l'emporte doucement. Aussi décide-t-il d'écrire sa vie pour tromper son ennui.
De sa fenêtre il observe la nature, les éléments, attentif au moindre détail.
Quand il prend la plume, il se rend compte, par un constat amer, que sa vie est... vide... Que rien ne restera de lui, une fois parti, ni fait héroïque, ni grande chose. Alors...
Alors il raconte son enfance, ses parents, les villes ou villages où il a vécu. Arrivé à ce stade, il entreprend de nous parler de la seule chose qui lui soit arrivée dans cette triste existence, le seul fait marquant, doutant toutefois fortement de l'intérêt du lecteur pour son histoire. Mais, puisqu'il n'y a que cela...
A la lecture de ce journal, on découvre un homme doutant extrêmement de lui. Et on déplore qu'il ne puisse prendre plus d'assurance, à l'avenir, puisqu'il est déjà au terme de sa courte vie.
Ses interrogations, ses désirs, ses réactions, sont communs à chacun(e). Si l'exercice se répétait pour les lecteurs, peut-être auraient-ils aussi du mal à trouver les grandes choses qui auraient comblé leurs vies et leur permettraient de paraître irremplaçables aux yeux de tous !
Cet être authentique ne paraissait pas vivre là où il fallait, à la bonne époque, on ressent comme un flottement dans son existence, un manque de quelque chose, un décalage.
Le manque d'audace, sûrement, l'a empêché d'arriver à ses fins, les illusions l'ont bercé et l'ignorance en certains domaines aura eu raison de lui.
Tchoulkatourine, un nom qui sonne pourtant si bien, peut-être pas un héros, mais un homme attachant, qui aura connu, malgré son jeune âge, mille choses que peut offrir la vie, qui aura senti son coeur battre et qui a su rêver...
Nathafi - SAINT-SOUPLET - 58 ans - 31 octobre 2013 |