Assassins sans visages, tome 1: Le mort aux quatre tombeaux
de Peter May

critiqué par Tanneguy, le 15 novembre 2014
(Paris - 85 ans)


La note:  étoiles
Où est passé l'Homme de Lewis ?
Quand on voit le nom de Peter May sur une couverture, on a tendance à penser à l'Homme de Lewis dont les histoires étaient passionnantes !

Rien de tel dans le cas présent ; ce roman est banal et plutôt mal écrit. L'intrigue est invraisemblable;assez naïve, voire puérile. Les personnages sont convenus et politiquement corrects. On croise de nombreux énarques qui paraissent fasciner l'auteur (?). Le héros est écossais, de mère italienne : il s'est établi en France après un déboire amoureux en abandonnant -outre une fille en bas âge- une brillante carrière dans la police à Glasgow. Après un pari stupide il va chercher à élucider une disparition vieille de dix ans ! Son enquête va le mener dans de multiples endroits en France. Chaque fois l'auteur estime nécessaire de décrire par le menu les lieux traversés, sans doute pour montrer son érudition et sa conscience professionnelle ! Cela finit par lasser.

Oui, les "Hommes de Lewis" étaient d'une autre qualité, mais soyons honnête, ce livre se laisse lire facilement et maintient un certain suspense, surtout sur la fin.
énarcologique 8 étoiles

Un Peter May bourré d’énigmes, qui ravira les nostalgiques des aventures du "Club des Cinq", ces détectives en culottes courtes qui firent découvrir la lecture aux vétérans d’aujourd’hui, si l’on excepte toutefois le côté macabre pas vraiment adapté à la jeunesse. Cette enquête d’Enzo Macleod, héros récurrent de la série des "Assassins sans visage", nous emmène à la recherche des restes démembrés de Jacques Gaillard, chaque découverte d’une partie de son corps étant accompagnée d’objets censés orienter l’enquête vers la récolte suivante, dans une logique implacable mais mettant en surchauffe les neurones. L’auteur s’en prend délibérément à la méritocratie à la française, en la personne de l’École Nationale d’Administration (ENA), pépinière de politiciens et hauts fonctionnaires, brillants et formatés mais à la morale parfois terriblement élastique. On y croit, ou pas, mais ça fait froid dans le dos. Frissons garantis…

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans - 8 juin 2024


Pas si mal... 7 étoiles

C'est vrai que j'ai préféré la "trilogie" écossaise, mais je n'ai pas trouvé que ce roman -ci avait tant de défauts!
L'histoire est distrayante, on ne s'ennuie pas, et n'est ce pas la première chose que l'on demande à un livre? Bien sûr il ne restera pas "marqué" comme "L'homme de Lewis", mais je l'ai apprécié quand même.

Palmyre - - 62 ans - 8 mai 2016


Le macchabée se fait la malle 5 étoiles

Intéressé par la trilogie de Lewis de Peter May, j’ai voulu prolonger l’expérience au travers de cette intrigue . Bon, ça se lit, avec pour piment intimiste, là encore, une histoire de famille et de filiation, mais le souffle des landes écossaises a déserté la plume de notre auteur.

Une célébrité a disparu depuis plusieurs années, sans laisser de trace tangible d’une fuite, d'un accident, ou d'une mort possible ; jusqu’à ce qu’un criminologue anglais en retraite et installé en France n’aille y mettre son nez…

La critique sociale d’une caste (les énarques tout spécialement) ne peut à elle seule constituer, au travers de clichés convenus et de quelques stéréotypes, la substance d’un ouvrage chez un auteur qui nous avait habitués à des enquêtes presque ethnographiques et humainement émouvantes.

On fera un petit tour de France, aidé par le rébus d’une série d’indices accompagnant la dispersion d’un mort ayant été soumis apparemment aux caprices morbides d’une bande de sadiques nécrophages.

Le style est moins nuancé, la peintures des êtres et des choses moins subtile, la trame et le fil de l’histoire un tantinet artificiels, et ce ne doit pas être uniquement une question de traduction/traducteur.

Bref, une certaine déception. Le livre s’avale dans une journée et on en sort sans nostalgie. On me dira que c’est un polar… justement, Peter May m’avait accoutumé à autre chose au travers de ses brumes écossaises.

Radetsky - - 81 ans - 13 août 2015