Vongozero
de Yana Vagner

critiqué par Reginalda, le 18 novembre 2014
(lyon - 57 ans)


La note:  étoiles
Une épure hypnotique
Un délice. Il est rare et délectable de pénétrer dans un livre dont le projet apparaît à la fois limpide et complexe, et d'autant plus complexe qu'il est plus limpide. Je m'explique: Yana Vagner a clairement voulu reprendre la base d'un roman post-apocalyptique en l'épurant du folklore du genre, pour imaginer de façon psychologiquement réaliste ce qu'une situation de fin du monde pourrait produire chez des êtres banals. Une tâche périlleuse dont elle a évité tous les pièges pour aboutir à une épure aussi hypnotique que les immenses plaines enneigées de la Russie.
Le monde est décimé par une épidémie mystérieuse qui oblige les villes à la quarantaine, réduit à néant tous les circuits de distribution et oblige la narratrice, Anna, ainsi qu'une dizaine de personnes de son entourage, à fuir vers le lac Vongozero en Carélie.
La tension qui pousse le lecteur à tourner sans relâche les pages de ce roman tient certes à la mise en oeuvre de cette quête, mais tout autant aux rapports compliqués, parfois généreux, mais souvent mesquins, entre les personnages. Cela révèle en Yana Vagner une romancière capable de peindre sans concession, et dans une langue remarquable, la complexité des rapports humains.
Roman à multiples facettes 9 étoiles

Vongozero est d’abord un roman catastrophe. L’intrigue est basée sur la pandémie qui frappe non seulement la Russie mais aussi tous les continents. Vongozero est un road movie dans l’immensité blanche de la Russie. Vongozero est aussi un thriller psychologique. La tension est permanente. À l’angoisse de la panne ou du manque de carburant s’ajoutent la fatigue, le manque de sommeil, la faim et le froid.
Roman à multiples facettes, Vongozero est un roman réussi qui maintient l’attention et le suspense de bout en bout.
Ce roman a une suite qui s’intitule Le lac, aux mêmes Éditions Mirobole.

RayUnion - - 66 ans - 28 août 2016


La mayonnaise ne prend pas 6 étoiles

L'histoire est un brin classique : menacée par une épidémie qui décime la population, l'héroïne s'enfuit avec sa famille et quelques amis, vers une destination où la vie est censée être plus calme.
Assez loin des codes du genre (catastrophe) et de ceux du road-movie, cet ouvrage nous propose davantage un voyage presque initiatique, au cours de laquelle la narratrice expose tout autant ses problèmes de survie que ses problèmes intérieurs.
C'est très bien écrit, et les premiers chapitres laissent augurer d'un très bon livre. Pour ne rien gâcher, l'histoire se déroule en Russie (il s'agit d'une traduction du russe), et la découverte de la géographie et des mentalités locales présente un côté très intéressant.
Cependant, rien à faire, on se lasse rapidement au but du quart du bouquin : la mayonnaise ne prend pas. Le scénario est assez répétitif, le style et le contenu ne varient pas, ou guère, d'un chapitre à l'autre, laissant parfois l'impression de lire le même chapitre que le précédent. Et la fin, comme souvent (il est difficile de terminer un livre), laisse à désirer. Et moi, je reste sur la mienne, de faim;

Menhir - - 53 ans - 13 août 2015