On ne voyait que le bonheur de Grégoire Delacourt

On ne voyait que le bonheur de Grégoire Delacourt

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Pascale Ew., le 29 novembre 2014 (Inscrite le 8 septembre 2006, 57 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (12 806ème position).
Visites : 4 189 

Peut-on se dépêtrer d'un manque d'amour ?

Le titre fait référence aux photos : sur celles-ci, on ne montre jamais que les moments heureux et des personnes souriantes.
Le livre se divise en trois parties : une lettre du père (Antoine) à son fils (Léon), un monologue du père à son psy et le journal de la fille (Joséphine).
Antoine a été profondément blessé par une mère d’abord indifférente et puis qui a fini par le laisser seul avec son père et sa sœur Anna, après un drame. Son père manquait également d’amour envers lui et la communication était inexistante entre eux. Une fois adulte, alors que son couple se délite et qu’il perd son emploi, Antoine disjoncte...
La fin est très forte et bouleversante et heureusement qu'elle rachète le reste, parce que le ton devenait vraiment trop noir ! Le tout est empreint de beaucoup de psychologie et d’idées noires sur l’amour conjugal, l’amour filial/parental, tentant de démontrer combien le manque d’amour reçu par un enfant peut détruire sa vie et se répercuter sur les générations suivantes.

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amour et folie

10 étoiles

Critique de Jfp (La Selle en Hermoy (Loiret), Inscrit le 21 juin 2009, 76 ans) - 27 novembre 2024

Plein d’ironie, le titre est trompeur, attention à celles et ceux qui cherchent un livre qui fait du bien sur la base de son seul titre. Et pourtant, même si le malheur est le thème central, il s’agit bien de la quête désespérée du bonheur, hantant les personnages de ce roman profondément émouvant et attachant, doté d’une grande qualité d’écriture comme on en a maintenant l’habitude avec cet auteur. Une histoire de père et de fils, sur trois générations, avec les non-dits habituels au sein de la famille. Des femmes absentes, laissant des hommes désemparés, thème peu courant dans la littérature française, si empreinte de latinité. La mort, comme seul remède au manque d’amour lorsqu’on commence à perdre pied et sombrer dans la folie, tel a failli être le destin d’Antoine, un destin funeste dans lequel il a voulu entraîner aussi ses enfants. Fort heureusement, au bout d’un long chemin de croix, une embellie apparaît au cours des secondes et troisièmes parties du récit, empreintes d’humanisme et faisant oublier le côté sombre, très sombre, de la première partie.

Noirceur et désespoir

9 étoiles

Critique de Anna Rose (, Inscrite le 3 octobre 2006, 52 ans) - 31 décembre 2014

Un enfant malheureux ne peut que rendre malheureux son enfant. Le héros du livre ne semble pas pourvoir vivre autrement que dans le conflit et le désespoir. Malgré le chemin parcouru, adolescent puis adulte, malgré la réussite personnelle et professionnelle, il réussit à tout faire voler en éclat, de façon terrible et définitive.
L'auteur nous entraine dans un tourbillon funèbre mais avec une écriture vivante, sensible. Les états d'âme y sont décortiqués avec brio et justesse, assez pour être en empathie avec le héros et sa fille.
C'est un roman merveilleux, un peu noir peut-être, à lire un jour de soleil.
J'y ai retrouvé le questionnement permanent de Grégoire Delacourt sur le bonheur et son rapport douloureux à l'enfance.

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