Meurtre à l'Assemblée nationale
de Jean-Marie Roy

critiqué par Libris québécis, le 12 décembre 2014
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
Le Grenouillage dans la Maison du peuple
L’auteur est un fonctionnaire à la retraite. Il profite de son expérience à l’Assemblée nationale pour concocter des polars très révélateurs du monde politique qui semble s’inspirer des méthodes de la mafia. La vie est une denrée très périssable quand il s’agit de s’arroger le pouvoir, voire même de devancer sa péremption quand le passage des rênes d’un chef de parti à un autre engendre une rivalité indésirable.

Le roman plonge dans les eaux troubles de la politique québécoise des années 1960. Cette décennie n’appartient pas à un passé révolu. Encore aujourd’hui, la Commission Charbonneau tenue récemment (2012-2014) a mis à jour le grenouillage sévissant derrière les murs du magnifique édifice d’où l’on oriente la destinée de l’État en faveur des pontes qui gouvernent un peuple tenu à l’écart de ce qui se magouille dans son dos. Avec ce polar, l’auteur ne craint pas de recourir au meurtre pour éliminer les prétendants au trône du salon de la nation. Au 17e siècle, on faisait appel au duel pour dénouer ce genre de dilemme.

Comme polar, c’est plutôt réussi. La narration court avec vigueur vers le dénouement pour le plus grand plaisir de ceux qui s’intéressent aux rouages politiques. Ça s’adresse à un vaste public, qui tirera profit de cette œuvre éclairante.