Le grand monde, tome 2 : La trahison
de Guy Des Cars

critiqué par CC.RIDER, le 19 décembre 2014
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Plus enlevé que le premier tome
Toujours à la recherche du fameux document révélant l'emplacement du plus important gisement d'uranium au monde, Jacques Fernet, le peintre aveugle et Serge Martin, l'antiquaire, poursuivent leur mission à Saïgon. Jacques file le parfait amour avec Maï, la jolie taxi-girl qui a décidé de venir habiter avec lui et de lui consacrer sa vie. Maï est la fille d'un riche mandarin chinois. Après la mort de son père et l'assassinat de son frère par les troupes japonaises, elle s'est enfuie avec sa mère dans le nord du Viet-Nam alors qu'elle était encore une enfant. Sa mère est morte de chagrin peu après et Maï s'est retrouvée seule et sans ressources. Recueillie par un oncle, elle a poursuivi de bonnes études dans un internat tenu par des religieuses françaises. A sa majorité, elle est partie vers Saïgon pour fuir l'avancée des troupes communistes et a commencé à travailler au « Grand monde », lieu où elle a rencontré son premier amant, un homme d'affaires japonais impliqué dans l'histoire du document lequel lui a permis d'assouvir sa vengeance.
« La trahison » est la seconde partie du diptyque « Le grand monde ». Le lecteur y fait plus intimement connaissance de Maï, personnage ambigu, aussi tendre que violente, aussi amoureuse que haineuse et aussi fragile que redoutable. L'intrigue évolue entre l'espionnage et le roman sentimental ce qui n'est pas trop gênant car le dosage entre les genres est bien équilibré et l'histoire suffisamment intrigante et extraordinaire pour susciter l'intérêt jusqu'à la fin. S'il ne s'attarde pas sur certaines invraisemblances ou combinaisons peu réalistes dans le contexte géopolitique particulier de l'époque, le lecteur ne boudera pas son plaisir à la lecture de ce tome nettement plus enlevé que le premier. Divertissant et quasiment un document historique lu aujourd'hui plus d'un demi-siècle après parution.