Rues barbares - Survivre en ville
de Piero San Giorgio, Vol West

critiqué par Vince92, le 22 avril 2015
(Zürich - 47 ans)


La note:  étoiles
Survivre à l’effondrement de la normalité en milieu urbain.
Pour qui a déjà lu le précèdent livre de Piero San Giorgio, Survivre à l’effondrement économique, cette « suite » dédiée à l’effondrement de la normalité en milieu urbain n’aura qu’un intérêt limité. San Giorgio, associé pour cet ouvrage à Vol West, le pape du survivalisme francophone, reprend en effet la trame de son premier livre en tentant de décliner de façon spécifique les particularités de la survie en ville.
Or, et c’est ma principale -sinon unique- critique, cet aspect de l’ouvrage n’est pas assez développé selon moi. San Giorgio décline les principe d’une survie et d’une résilience familiale selon les six chapitres habituels, eau, nourriture, santé/hygiène, connaissance, défense et lien social mais n’apporte parfois aucune différence par rapport à ce qu’un lecteur informé et averti sait déjà. Ainsi, le chapitre connaissance est-il une réplique presque identique à ce qui était déjà présenté dans le volume précédent, celui sur la défense également. Des matériels sont présentés, je ne pense pas que cela soit nécessairement l’endroit pour ce faire.
Au rayon des points positifs, un chapitre « évacuation » très utile avec des conseils pertinents et détaillés (ceux qui suivent le blog de Vol West reconnaitront aisément sa contribution.

En conclusion, un livre très utiles si vous ne connaissez ni le premier livre de San Giorgio et si vous débutez dans le survivalisme. Pour les autres (qui doivent se compter sur les doigts d’une main sur ce site), dépensez ce temps à approfondir certaines questions sur vos blogs favoris, lire un manuel de premiers soins ou un livre sur la permaculture :)
Et si tout s'effondrait ? 9 étoiles

Dans notre réalité mondialisée et ultra-sophistiquée, il suffit d’une crise économique grave, d’une pandémie, d’un séisme, d’une éruption volcanique, d’un cataclysme naturel quelconque, d’un conflit ou d’une guerre civile pour que notre quotidien en vienne immédiatement à basculer dans le chaos. Comment réussir à survivre dans ces conditions surtout lorsqu’on habite en ville ? Que faire si l’eau potable qui coule à robinets n’est plus qu’un filet marron à l’odeur repoussante ? Que manger si toutes les supérettes et tous les hypermarchés ont vu leurs rayons vidés dès les premiers jours de l’effondrement et si tous les circuits de distribution sont désorganisés faute de carburant ? Comment pallier le manque d’énergie si le gaz et l’électricité sont coupés de temps en temps ou définitivement ? Comment se soigner si cliniques et hôpitaux sont sinistrés ou simplement hors service par manque d’énergie ou de personnel ?
C’est à toutes ces questions et à quelques autres que tente de répondre « Rue Barbares » qui se présente comme une suite de « Survivre à l’effondrement », autre manuel de survie et de résilience du même auteur. Le lecteur y trouvera bien des similitudes en particulier sur la création d’une base autonome durable (BAD), du sac de survie, de diverses listes de provisions, de matériel médical ou de moyens de défense. Hé oui, le monde des Bisounours et de l’état-providence ne sera plus qu’un lointain souvenir. La loi de la jungle, le règne des gangs et le marché noir seront là pour le remplacer. Quasiment tous les aspects de la survie sont évoqués depuis le stockage et la purification de l’eau jusqu’au troc en passant par la production de fruits et légumes, la conservation, le stockage, la chasse, la pêche, mais aussi l’hygiène et la santé tout comme l’énergie et l'importance du clan. Les simples piles de nos appareils seront rares et chères. Elles pourraient même servir de monnaie d’échange. Certains pourront ne voir que délires anxiogènes dans ce genre d’ouvrage. D’autres y verront une belle illustration de des adages « Prévoir c’est gouverner » ou « Un homme averti en vaut deux ». Raisonnable (sur le chapitre des armes, il préconise de bien respecter la législation du pays), bien écrit (facile à lire et passionnant comme un roman tant il nous fait découvrir de choses), ce livre peut aisément être classé comme un ouvrage de référence sur un sujet aussi délicat que clivant.

CC.RIDER - - 66 ans - 13 juin 2022