Si c'est un homme de Primo Levi
(Se questo è un uomo)
Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone , Littérature => Biographies, chroniques et correspondances , Sciences humaines et exactes => Histoire
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Un monde absurde !
Primo Lévi a été fait prisonnier en 1943 et a été déporté à Auschwitz. Il était Italien et ingénieur chimiste de formation. Né en 1919 il s'est suicidé en 1987. Il a écrit plusieurs livres. Je ne vais pas ici vous décrire ce qu'étaient les horreurs de la vie quotidienne dans les camps de concentrations allemands et à Auschwitz en particulier. Il y fallait une solide volonté de vivre pour surmonter les épreuves que l'on y subissait. La moindre défaillance et les coups pleuvaient. Primo Levy y participera à des travaux de force, comme de construire des voies de chemins de fer, puis travaillera dans une usine à côté du camp. Un minimum d’entraide existait parfois entre prisonniers, mais la faim et le dénuement transformaient aussi bien des hommes en bêtes. Dans ce livre, l’auteur ne juge pas, il observe. C’est d’ailleurs à se demander comment il était possible de ne pas juger !.Mais juger aurait pu faire que l’on se révolte et cela c’était la mort immédiate. Il ne me reste qu'à me taire et à laisser Primo Levy raconter ce qu'il a vécu. A titre de renseignement, je vous conseille de regarder sur ce site la critique du livre écrit par des historiens et qui s'appelle « Le siècle des camps ». Ce livre est des plus édifiant !.
Les éditions
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Si c'est un homme [Texte imprimé] Primo Levi trad. de l'italien par Martine Schruoffeneger
de Levi, Primo Roth, Philip (Postface) Schruoffeneger, Martine (Traducteur)
R. Laffont / Pavillons (Paris. 195?)
ISBN : 9782221084199 ; 19,67 € ; 03/10/1996 ; 301 p. ; Broché -
Si c'est un homme [Texte imprimé] Primo Levi trad. de l'italien par Martine Schruoffeneger
de Levi, Primo Schruoffeneger, Martine (Traducteur)
Pocket / Presses pocket (Paris).
ISBN : 9782266022507 ; 6,50 € ; 01/01/1988 ; 213 p. ; Poche -
Se Questo E'un Uomo - La Tregua
de Levi, Primo
Einaudi / Tascabili
ISBN : 9788806116057 ; 20,00 € ; 02/01/1996 ; 362 p. ; Paperback -
Si c'est un homme [Texte imprimé] Primo Levi trad. de l'italien par Martine Schruoffeneger
de Levi, Primo Schruoffeneger, Martine (Autre)
Julliard
ISBN : 9782260005285 ; 2,44 € ; 01/10/1987 ; 265 p. p. ; Broché -
Si c'est un homme
de Levi, Primo Schruoffeneger, Martine (Traducteur)
R. Laffont
ISBN : 9782221097069 ; 3,33 € ; 28/03/2002 ; 308 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (85)
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Dans l'antre de la déshumanisation nazie !
Critique de Anonyme11 (, Inscrit(e) le 18 août 2020, - ans) - 19 août 2020
L’auteur témoigne des horreurs qu’il a subies avec ses codétenus dans cet « enfer terrestre »…
Par chance, il fut libéré en janvier 1945, et en plus de son métier de Chimiste, Primo Levi devint un grand écrivain, dont ce formidable ouvrage publié dès 1947, puis d’autres par la suite.
Mais tristement, il se suicida en 1987…
Pour cette réédition, Primo Levi rajouta en 1976 à la fin de ce livre, un appendice d’une profonde réflexion, dans le but de répondre aux multiples questions essentielles que lui posèrent les lycéens lors de ses interventions en classes, ainsi que ses lecteurs, sur le fondamental sujet de : la NATURE HUMAINE.
Un livre-témoignage primordial pour notre Mémoire Universelle.
Confer également les précieux témoignages sur le thème du Totalitarisme, de :
– Alexandre Soljénitsyne (L’archipel du Goulag) ;
– Alexandre Soljénitsyne (Une journée d’Ivan Denissovitch) ;
– Jacques Rossi (Qu’elle était belle cette utopie !) ;
– Jacques Rossi (Le manuel du Goulag) ;
– Evguénia S. Guinzbourg (Le vertige Tome 1 et Le ciel de la Kolyma Tome 2) ;
– Margarete Buber-Neumann (Déportée en Sibérie Tome 1 et Déportée à Ravensbrück Tome 2) ;
– Iouri Tchirkov (C’était ainsi… Un adolescent au Goulag) ;
– Boris Chiriaev (La veilleuse des Solovki) ;
– Malay Phcar (Une enfance en enfer : Cambodge, 17 avril 1975 – 8 mars 1980) ;
– Sergueï Melgounov (La Terreur rouge en Russie : 1918 – 1924) ;
– Zinaïda Hippius (Journal sous la Terreur) ;
– Jean Pasqualini (Prisonnier de Mao) ;
– Kang Chol-Hwan (Les aquariums de Pyongyang : dix ans au Goulag Nord-Coréen) ;
– Aron Gabor (Le cri de la Taïga) ;
– Varlam Chalamov (Récits de la Kolyma) ;
– Lev Razgon (La vie sans lendemains) ;
– Pin Yathay (Tu vivras, mon fils) ;
– Ante Ciliga (Dix ans au pays du mensonge déconcertant) ;
– Gustaw Herling (Un monde à part) ;
– David Rousset (L’Univers concentrationnaire) ;
– Joseph Czapski (Souvenirs de Starobielsk) ;
– Barbara Skarga (Une absurde cruauté) ;
– Claire Ly (Revenue de l’enfer) ;
– Primo Levi (Les naufragés et les rescapés : quarante ans après Auschwitz) ;
– Harry Wu (LAOGAI, le goulag chinois) ;
– Shlomo Venezia (Sonderkommando : Dans l’enfer des chambres à gaz) ;
– Anastassia Lyssyvets (Raconte la vie heureuse… : Souvenirs d’une survivante de la Grande Famine en Ukraine) ;
– François Ponchaud (Cambodge année zéro) ;
– Sozerko Malsagov et Nikolaï Kisselev-Gromov (Aux origines du Goulag, récits des îles solovki : L’île de l’enfer, suivi de : Les camps de la mort en URSS) ;
– François Bizot (Le Portail) ;
– Marine Buissonnière et Sophie Delaunay (Je regrette d’être né là-bas : Corée du Nord : l’enfer et l’exil) ;
– Juliette Morillot et Dorian Malovic (Evadés de Corée du Nord : Témoignages) ;
– Barbara Demick (Vies ordinaires en Corée du Nord) ;
– Vladimir Zazoubrine (Le Tchékiste. Récit sur Elle et toujours sur Elle).
"Porter au monde (...) la sinistre nouvelle de ce que l'homme, à Auschwitz, a pu faire d'un autre homme"
Critique de Myrco (village de l'Orne, Inscrite le 11 juin 2011, 75 ans) - 26 novembre 2016
On sent chez l'auteur, une préoccupation didactique constante qui lui fait volontiers, assez souvent, casser la linéarité du récit pour le structurer par thèmes afin de mieux expliciter tel ou tel aspect de la réalité des camps s'inscrivant dans la durée. Ainsi le passage sur les trafics et combines plus ou moins complexes pour aboutir à l'obtention d'une ration supplémentaire de pain pourra paraître fastidieux, mais ce n'est qu'un des multiples aspects de ce terrible combat pour la survie entre phases du désespoir le plus profond et éclairs d'espérance.
Mais bien au-delà de ces aspects informatifs, c'est à une véritable plongée dans l'âme humaine que nous sommes confrontés. Levi parvient à nous faire comprendre ce processus de déshumanisation élaboré par la froide machine nazie et qui aboutit à "un homme vide réduit à la souffrance et au besoin, dénué de tout discernement, oublieux de toute dignité (...) ce sera un homme dont on pourra décider de la vie ou de la mort le cœur léger, sans aucune considération d'ordre humain." Parallèlement, il nous livre une fine analyse des mécanismes psychologiques de défense mis en œuvre chez l'individu projeté au cœur d'un tel système concentrationnaire, éclairant notamment "la nature complexe de l'état de malheur."
Et pourtant, cet enfer vécu (Levi fait ouvertement référence à l'Enfer de Dante), il nous le raconte sans pathos, au prix sans doute d'un effort sur lui-même, un choix délibéré à la lumière de l'objectif qu'il s'est fixé et justifie dans son appendice: "J'ai délibérément recouru au langage sobre et posé du témoin plutôt qu'au pathétique de la victime ou à la véhémence du vengeur: c'est dans ces conditions seulement qu'un témoin appelé à déposer en justice remplit sa mission, qui est de préparer le terrain aux juges. Et les juges, c'est vous." On ne peut être plus clair.
A lire et surtout à faire lire aux jeunes (ou moins jeunes) d'aujourd'hui afin que l'on ait toujours à l'esprit ce dont "l'humanité" est capable, que ce soit du côté des bourreaux ou de celui des victimes.
Essentiel
Critique de Gabri (, Inscrite le 28 juillet 2006, 38 ans) - 21 mai 2016
Vous qui vivez en toute quiétude Bien au chaud dans vos maisons..."
Critique de Provisette1 (, Inscrite le 7 mai 2013, 12 ans) - 8 octobre 2015
"Beaucoup d'entre nous, individus ou peuples, sont à la merci de cette idée, consciente ou inconsciente, que "l'étranger, c'est l'ennemi". Le plus souvent, cette conviction sommeille dans les esprits, comme une infection latente; elle ne se manifeste que par des actes isolés, sans lien entre eux, elle ne fonde pas un système. Mais lorsque cela se produit, lorsque le dogme informulé est promu au rang de prémisse majeure d'un syllogisme, alors, au bout de la chaîne, il y a le Lager; c'est-à-dire le produit d'une conception du monde poussée à ses plus extrêmes conséquences avec une cohérence rigoureuse; tant que la conception a cours, les conséquences nous menacent. Puisse l'histoire des camps d'extermination retentir pour tous comme un sinistre signal d'alarme."
Dois-je ajouter que ce témoignage est bouleversant et plus encore, lorsque l'on vit, au jour le jour et au plus près, cette haine nourrie de l'Autre, "l'étranger"?
ô faites que jamais ne revienne le temps du sang et de la haine...
Critique de Ellane92 (Boulogne-Billancourt, Inscrite le 26 avril 2012, 49 ans) - 8 septembre 2015
C'est horrible, terrible. Si c'est un homme est un témoignage raconté factuellement, de façon presque clinique. Primo Lévi donne la voix à toutes ces victimes de la folie humaine, comme pour s'en libérer, décharger son âme, peut-être comprendre ce qui est au-delà de toute compréhension, pour alerter, et pour apprendre : "Puisse l'histoire des camps d'extermination retentir pour tous comme un sinistre signal d'alarme". Ce récit commencé dans le Lager est un choc, devrait passer entre les mains de tout le monde, et être dans les programmes d'histoire des collèges et lycées.
Au-delà du récit lui-même, qui m'a, comme on dit, chamboulée, retournée, je ressors de cette lecture pessimiste sur le devenir humain. Parce que, si encore l'horreur des camps de torture et de mort, choquant l'humanité, avait servi de leçon aux générations futures, si l'homme apprenait de ses folies, on pourrait peut-être trouver un sens à tous ces morts, toutes ces souffrances. Mais ce n'est pas si simple, bien sûr. Il n'y a qu'à regarder les informations, ça recommence, sous une forme ou une autre, pour une histoire de religion, de lopin de terre ou d'origine.
Ce témoignage est à lire, à relire, à distribuer autour de nous, pour qu'on ne puisse plus avoir la lâcheté de dire : "je ne savais pas"...
Témoignage essentiel, et surprenant par sa froideur objective
Critique de Eric Eliès (, Inscrit le 22 décembre 2011, 50 ans) - 1 février 2015
Ce récit d’une année d’internement au camp d’Auschwitz est écrit de manière neutre et factuelle, comme si Primo Lévi cherchait à se mettre à distance de son passé pour le raconter avec une froideur objective. Il n’exprime pas, sauf occasionnellement, de ressenti émotionnel envers les souffrances infligées ou subies, comme si son empathie avait été partiellement anesthésiée. A ce titre, ce récit m’a moins « remué » que celui de Heinz Heger, jeune autrichien « triangle rose » qui fut déporté en 1939 (j'ai vu qu'il en existait un commentaire de lecture sur CL). Il reste pourtant extrêmement intéressant et porte un éclairage essentiel à la compréhension à la machine de mort de l’Allemagne nazie. Néanmoins, ce livre n'épuise pas le sujet et sa lecture mérite d'être complétée d'œuvres d'historiens. Je regrette également un peu le ton du « poème » liminaire, mélange de prières et d’imprécations qui n’apporte rien et, au contraire, trouble la limpidité du message (on a le sentiment d’un texte rajouté après coup, comme si l’éditeur avait reproché à Primo Lévi une trop grande froideur et lui avait demandé d’épicer le livre d’un peu de haine, à titre de passion « bon marché »).
L’installation au camp est cauchemardesque. Les prisonniers, dénudés, mis à l’attente dans le froid puis rhabillés de haillons après une douche désinfectante, découvrent l’invraisemblable mélange d’arbitraire et de méticulosité bureaucratique des Allemands, dont Lévi se moque à plusieurs reprises comme s’il s’agissait d’une tare psychopathologie. Privés de tous les biens de leur vie antérieure et de leur nom, remplacé par un numéro tatoué sur leur poignet, les prisonniers n’ont plus que leurs souvenirs, qui les assaillent la nuit ou leur donnent une raison de se battre pour survivre…
Le camp est divisé en baraquements, où la pénurie est sciemment organisée par l’organisation du camp (les prisonniers sont deux par lit, etc.), et en équipes de travail. Les responsabilités sont réparties entre les prisonniers, selon leur origine. Elles sont recherchées car elles permettent d’obtenir quelques avantages. Les prisonniers d’origine germaniques sont privilégiés et assument le rôle de « Kapo », ie petit chef. Chaque matin, tous partent, en marchant au pas au son de la fanfare et reviennent le soir harassés. D’après ce que suggère Lévi, les Allemands faisaient travailler les prisonniers à la construction d’une usine de production de caoutchouc synthétique et de ses servitudes (voies de chemin de fer, etc.). L’obsession commune est de travailler en économisant ses forces pour tenir jusqu’à la soupe du midi et du soir (en espérant avoir une louche du fond et non une louche d’eau chaude vaguement parfumée…). Il existe un commerce parallèle florissant (pour obtenir des menus services, des lacets, une cuillère, etc.) dont la monnaie est la louche de soupe et le quart de pain. La vie au camp est un curieux mélange d’individualisme forcené d’hommes luttant pour leur survie et d’alliances, plus ou moins intéressées. En effet, un homme seul s’épuise, ne parvient pas à obtenir de nourriture supplémentaire et n’a aucun secours contre les vols, notamment lorsqu’il doit aller à l’infirmerie (le prisonnier n’a pas le droit d’y amener ses affaires). Les rapprochements sont souvent fondés sur la nationalité et la langue. Primo Lévi, qui souligne la grande cohésion du groupe des Grecs, parviendra à lier connaissance avec des Italiens (à l’intérieur et à l’extérieur du camp), qui lui seront d’un grand réconfort matériel et psychologique, et lui donneront les clefs de sa survie en tant qu’être vivant et en tant qu’homme (cf l'épisode où il récite de mémoire des passages de La divine Comédie).
A intervalles réguliers, les Allemands visitent les baraquements pour procéder à une sélection des individus malades. Le test est sommaire : on fait défiler les prisonniers nus devant un médecin qui statue en quelques secondes et sépare ceux qui peuvent continuer à travailler de ceux qui seront éliminés… Malgré le côté abject de la situation, les mots les plus durs de Lévi sont pour un prisonnier qui, à l’issue des sélections, remercie Dieu dans l’avoir épargné alors que son voisin de lit est absent…
La pression sur les prisonniers s'intensifie tandis que l’Allemagne et la Pologne sont soumises aux bombardements alliés. Le camp est finalement évacué en urgence : tous les prisonniers sont rassemblés pour une marche forcée dans la neige à laquelle très peu survivront. Lévi y perdra notamment son meilleur ami, avec qui il avait pu former un binôme connu dans tout le camp. Outre le soutien dont il a pu bénéficier de la part de quelques Italiens, Primo Lévi a en fait survécu grâce à un double concours de circonstances :
• En tant qu’ingénieur chimiste, il est recruté, après un entretien d’embauche surréaliste, avec une demi-douzaine d’autres prisonniers pour travailler en laboratoire ; les conditions de travail restent pénibles mais il a la chance d’échapper partiellement à la rigueur de l’hiver ; en outre, les produits qu’il parvient à subtiliser sont une précieuse monnaie d’échange. En revanche, il est davantage humilié par la fréquentation quotidienne des Allemand(e)s qui le méprisent avec ostentation.
• Il est interné à l’infirmerie juste avant l’évacuation du camp. Les Allemands décident de ne pas s’occuper des malades et des blessés et de les abandonner à leur sort. Certains, terrifiés à l’idée d’agoniser au milieu des baraquements vides, quittent l’infirmerie pour tenter de rejoindre la colonne, ce que Lévi considère comme une grave erreur (les Allemands élimineront ceux qui ne suivent pas). Lévi va donc rester dans l’infirmerie et parvenir à organiser, jusqu’à l’arrivée des Soviétiques, la survie de sa chambrée qu’il a la chance inouïe de partager avec des malades à peu près sains (un néanmoins périra de dysenterie) et avec deux français, récemment arrivés et encore plein de force. Cet épisode est dantesque : en visitant les baraquements abandonnés, ils parviennent à se procurer un poêle et à trouver de la nourriture ainsi que de la chaux pour purifier leur chambre. Dans un camp déserté, jonché de cadavres et d’ombres errantes grelottantes, ils se protègent sans pitié contre les autres prisonniers attirés par la chaleur, qui les supplient de les laisser entrer. Lévi et ses camarades monnayent leur aide : ils échangeront ainsi de la nourriture contre des vêtements chauds confectionnés par un tailleur parisien déporté, qui utilise des couvertures récupérés dans les baraquements !
L’édition est complétée de quelques annexes dans lesquelles Lévi, qui a présenté son livre à de nombreux collégiens et lycéens en Italie, répond aux questions qui lui sont le plus fréquemment posées. Dans ses réponses, qui sont longues et détaillées, il insiste sur le devoir de mémoire des générations pour éviter la résurgence du fascisme, qui n’a pas été totalement éradiqué par la 2ème GM. Pour Primo Lévi, il faut impérativement se défier des idéologies et des idéologues au fort charisme, car leur pouvoir d’aveuglement des masses est tel qu’il est impossible d’y distinguer le bien et le mal. L’intolérance, qui peut aller jusqu’à la haine envers l’étranger, est un trait commun à tous les peuples, qu’on retrouve également chez tous les animaux sociaux, et le fascisme était en germe dans la civilisation occidentale, où l’antisémitisme existe depuis des siècles. Le nazisme est né du fascisme mais le peuple allemand a, par désir de revanche et idéologie nationaliste, versé dans un fanatisme que leur esprit méthodique a décuplé avec une puissance inouïe et que ne peut à lui seul expliquer l’ascendant d’Hitler sur le peuple allemand. Avec le recul, l’adhésion du peuple allemand au nazisme présente un caractère irrationnel et incompréhensible. Primo Lévi insiste sur le caractère ordinaire et la médiocrité des hommes qui ont inventé et mis en place la solution finale : sa préface à la réédition des mémoires de Rudolf Höss, commandant du camp d’Auschwitz (qui fut condamné à mort et exécuté), est éloquente. Höss, qui a eu une enfance difficile et aspirait à une reconnaissance sociale, ne fut qu’un fonctionnaire zélé, qui s’est acquitté au mieux des responsabilités qu’on lui a confiées sans se poser aucune question morale. La discipline et l’obéissance furent ses vertus cardinales, comme à l’ensemble de la population allemande, qui a peu résisté et, surtout, a cherché à ne pas savoir pour ne pas être en devoir de résister…
Bouleversant.
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 12 décembre 2014
Quel a été le moteur de leur force ? C'est tout simplement ahurissant.
Ce texte est "brut", comme le disent les critiques. Primo Levi a sans doute voulu livrer un texte "non poli" qui laisse au lecteur des interrogations béantes.
Un texte fondateur trop distancié
Critique de Elko (Niort, Inscrit le 23 mars 2010, 48 ans) - 19 novembre 2014
Ces éléments sont dorénavant bien connus du grand public. Si ce texte fut un témoignage fondamental sur la prise de conscience de la réalité des camps nazis au lendemain de l'après-guerre, il manque aujourd'hui pour moi de sensibilité pour poursuivre le devoir mémoriel.
Il n'en reste pas moins des réflexions sur la nature humaine d'une grande profondeur et une réelle admiration pour un homme qui a su traverser l'enfer.
A lire, à relire, et à faire lire
Critique de Paofaia (Moorea, Inscrite le 14 mai 2010, - ans) - 17 octobre 2013
Qu'il ne faudrait jamais que ces témoignages tombent dans l'oubli?
Elie Wiesel a dit je ne sais plus où, ni quand, que Primo Levi était mort à Auschwitz 40 ans plus tôt.
Je ne crois pas..
En relisant ses réponses aux questions posées dans la postface, je ne crois pas. Bien au contraire. C'est un homme qui s'est battu pour pouvoir témoigner ( même si bien sûr les mots ne peuvent pas retranscrire ce qu'il a vécu) et il n'a jamais arrêté. Il fait partie des 5% des déportés italiens qui sont revenus et il dit:
" Le fait que je sois encore vivant et que je sois revenu indemne tient, selon moi, à la chance. Les facteurs préexistants,comme mon entrainement à la vie de montagne et mon métier de chimiste qui m'a valu quelques privilèges dans les derniers mois de détention, n'ont joué que dans une faible mesure. Peut-être aussi ai-je trouvé un soutien dans mon intérêt jamais démenti pour l'âme humaine, et dans la volonté non seulement de survivre ( c'était là l'objectif de beaucoup d'entre nous) mais de survivre dans le but précis de raconter les choses auxquelles nous avions assisté et que nous avions subies. Enfin, ce qui a peut-être également joué, c'est la volonté que j'ai tenacement conservée, même aux heures les plus sombres, de toujours voir, en mes camarades et moi-même, des hommes et non des choses, et d'éviter ainsi cette humiliation, cette démoralisation totales qui pour beaucoup aboutissaient au naufrage spirituel.".
Un extrait?
Quand il pleut, on voudrait pouvoir pleurer. C'est novembre, il pleut depuis dix jours et la terre ressemble au fond d'un étang. Tout ce qui est en bois a une odeur de champignon.
Si je pouvais faire dix pas sur la gauche, là, sous le hangar, je serais à l'abri; je me contenterais bien d'un sac pour me couvrir les épaules, ou même de l'espoir d'un feu où me sécher; ou à la rigueur d'un bout de chiffon sec à glisser entre mon dos et ma chemise. J'y pense , entre deux coups de pelle, et je me persuade qu'un morceau de tissu sec serait un pur bonheur.
Au point où nous en sommes, il est impossible d'être plus trempés; il ne reste plus qu'à bouger le moins possible, et surtout à ne pas faire de mouvements nouveaux, pour éviter qu'une portion de peau restée sèche n'entre inutilement en contact avec nos habits ruisselants et glacés.
Encore faut-il s'estimer heureux qu'il n'y ait pas de vent. C'est curieux comme, d'une manière ou d'une autre, on a toujours l'impression qu'on a de la chance, qu'une circonstance quelconque, un petit rien parfois, nous empêche de nous laisser aller au désespoir et nous permet de vivre. Il pleut, mais il n'y a pas de vent. Ou bien: il pleut et il vente, mais on sait que ce soir on aura droit à une ration supplémentaire de soupe, et alors on se dit que pour un jour on tiendra bien encore jusqu'au soir. Ou encore, c'est la pluie, le vent, la faim de tous les jours et alors on pense que si vraiment ce n'était plus possible, si vraiment on n'avait plus rien dans le coeur que souffrance et dégoût, parfois dans ces moments où on croit vraiment avoir touché le fond, et bien, même alors, on pense que si l'on veut, quand on veut, on peut toujours aller toucher la clôture électrifiée, ou se jeter sous un train en manoeuvre. Et alors, il ne pleuvrait plus.
Émotion
Critique de Bernard2 (DAX, Inscrit le 13 mai 2004, 75 ans) - 9 octobre 2013
Et pourtant, dans cet univers d'horreur, un semblant d'organisation se met en place entre les détenus, avec de la solidarité parfois, de la haine et de la violence souvent.
Les ouvrages décrivant ces conditions où des individus ont osé se transformer en montres sont nombreux. Et ils sont indispensables pour que s'exerce le devoir de Mémoire. Mais celui-ci apporte une dimension supplémentaire. L'auteur a réussi malgré ces souffrances à réfléchir, analyser, et conserver une part de philosophie. Ceci est rendu avec beaucoup d'intensité dans l'appendice du livre. Sans pardonner - c'est impossible - il a cherché à comprendre l'incompréhensible. Il y a là une force et un courage qui forcent l'admiration et le respect.
D'utilité publique
Critique de Junos2005 (, Inscrite le 12 mars 2013, 34 ans) - 11 juin 2013
Primo Levi adopte un ton somme toute neutre pour ce faire reporter des horreurs qu'il a vécu. On ne sombre donc jamais dans la peur ou l'apitoiement mais on ressent sans conteste l'atmosphère d'oppression et d’abattement du camp nazi. Avec des nazis totalement dépersonnalisés on a l'impression que le Mal n'a pas de visage et peut prendre celui de chacun. J'ai trouvé le chapitre consacré aux dix jours passés seuls par les prisonniers au camp avant la libération particulièrement prenant; la solidarité qui renaît peu à peu tranche avec l'atmosphère morne et individualiste de la vie quotidienne des victimes. Bref une réflexion sur la vie et la nature de l'homme capable du pire comme du meilleur. On ne peut qu'admirer le courage et le mental de ces hommes qui s'accrochent à la vie.
Ma première lecture de l'oeuvre m'avait énormément marquée et je dois avouer que la seconde a été en dessous de mes espérances même si cela reste un chef-d'oeuvre. J'ai particulièrement aimé l'entretien de Primo Levi à la fin de l'ouvrage qui nous donne une belle leçon de vie. Un regard neutre qui ne tente ni d'expliquer, ni d’accuser, ni de pardonner et qui a des résonances à faire froid dans le dos lorsque l'on voit toutes les inepties sur la Shoah et la constante peur de l'étranger de notre époque. Un texte que chaque homme devrait avoir lu et qui en ferait réfléchir plus d'un sur la haine et le mal. Une leçon d'humanité, un passé à ne pas oublier.
intéressant
Critique de Jaafar Romanista (Rabat, Inscrit le 3 février 2013, 36 ans) - 27 février 2013
J'avoue que dans le début je ne me suis pas accroché, peut être parce que le style est bien différent que celui d'un roman, mais plus que j'avance dans la lecture et plus que je me retrouve à l'aise avec la lecture. Les derniers chapitres du livre je les ai trouvés d'une intensité très forte, et j'ai bien aimé l'appendice écrit en 1976 par Primo Levi dans lequel il répond aux questions les plus posées à propos de l'expérience qu'il a vécu.
A lire évidemment
Critique de FrèreGallagher (, Inscrit le 7 janvier 2013, 36 ans) - 20 janvier 2013
Se souvenir...
Critique de Stanhb (Paris, Inscrit le 17 juin 2010, 40 ans) - 11 mai 2012
Et pourtant je ne le conseillerais pas ; chacun doit faire son chemin vers ce témoignage afin qu'il prenne tout son sens. Indispensable.
Dommage
Critique de Lomegas (, Inscrit le 24 mars 2012, 35 ans) - 24 mars 2012
Je trouve que le style n'était pas très bon, qu'il y avait certaines longueurs, que certains aspects traités étaient trop techniques et je n'ai pas réussi à me plonger dans l'histoire, à accrocher aux personnages.
Par contre la fin (quand le camp est abandonné) m'a plus plu. Peut-être parce que la fin était un peu plus humaine ?
Cependant je ne donne pas plus que 2.5 étoiles pour un livre qui m'a par moment ennuyé.
Nous sommes tous impliqués.
Critique de Boris52 (nice, Inscrit le 3 juillet 2010, 72 ans) - 4 mars 2012
J'ai ressenti un profond chagrin et un malaise poignant durant ce récit " vécu " , écrit d'une manière quasi dépassionnée , presque sans parti pris ni jugement , malgré l'horreur .
Je pense que cette attitude de l'auteur accentue l'impact des images effrayantes , de ce que l'humain peut faire subir à son semblable pour des idées .
En tant que soignant , je côtoie depuis de longues années la souffrance sous toutes ses formes , avec le combat quotidien pour la soulager ; ma révolte est d'autant plus forte en lisant Primo Levi .
La lutte contre la barbarie est une nécessité de tous les instants pour nous tous : nous sommes tous impliqués .
J'ai bien aimé ce livre car dans le roman de Primo Levi "Si c'est un homme" l'auteur raconte sa vie dans un camp de concentration à Auschwitz. A l'intérieur de ce récit , l'auteur nous fait part de sa vision des "êtres humain" au camp et de leur moyen d
Critique de Marvine35 (, Inscrit le 31 janvier 2012, 35 ans) - 31 janvier 2012
Savoir et ne pas oublier
Critique de Scruggs (, Inscrit le 10 décembre 2011, 36 ans) - 10 décembre 2011
Si c'est pas chiant...
Critique de Arold kiery (, Inscrit le 30 octobre 2011, 42 ans) - 31 octobre 2011
alors voilà, Primo Levi, "si c'est un homme"...
Ce n'est pas un roman, ce n'est pas une biographie romancée, c'est ici un pur témoignage du calvaire qu'a dû être la vie dans le "Lager" et la perception "objective" (?) d'un prisonnier/esclave sur les camps de concentration et de travail durant la seconde guerre mondiale.
D'abord le style :
c'est mou, c'est lent, c'est fade et inintéressant ( je parle bien du style là !!); je n'ai pas été pris aux tripes et Primo Levi n'a pas réussi à me faire "vivre" la misère qu'il a vu et vécu (si tel était son but).
ensuite "l'histoire" :
et bien là pas véritablement "d'histoire"; c'est un document "technique" sur les différents mécanismes des différents niveaux hiérarchiques du microcosme d'un camps; pour ma part, j'ai vu ressortir le cliché du "juif avare" et "sournois", celui-là même que je trouvais stupide et infondé (le cliché bien-sûr !!!) mais ouf! comme c'est Primo Levi qui l'écrit inutile de polémiquer...
mais finalement :
déjà je commence le livre et voici ce que je lis :
"Vous qui vivez en toute quiétude,
bien au chaud dans vos maisons,
vous qui trouvez le soir en rentrant,
le table mise et les visages amis,
Considérez si c'est un homme,
Que celui qui peine dans la boue,
Qui ne connait point de repos,
Qui se bat pour un quignon de pain,
Qui meurt pour un oui ou pour un non,
Considérez si c'est une femme
Que celle qui a perdu son nom et ses cheveux
Et jusqu'à la force de se souvenir,
Les yeux vides et le sein froid
Comme une grenouille en hiver.
N'oubliez pas que ce fut,
Non, ne l'oubliez pas:
Gravez ces mots dans votre coeur.
Pensez y chez vous, dans la rue,
En vous couchant ,en vous levant;
Répétez le à vos enfants.
Ou que votre maison s'écroule,
Que la maladie vous accable,
Que vos enfants se détournent de vous."
les trois dernières phrases me perturbent quelque-peu (à noter, comme on me l'a notifié dans un mail que ce "poème" faisait référence à un poème/texte juif; si l'on en croit wikipédia, se ne sont que les trois vers qui précèdent les trois dernières phrases du "poème" qui seraient tirés du "Shema Israël", la fin provenant bien de la plume et de l'invective de Primo Levi...mais contester la référence wikipédia sera facile donc bon, passons.)
ensuite il y a toutes ces maladresses textuelles comme l'emploi du terme "musulman" pour définir, je cite l'éditeur : "c'est ainsi que les ANCIENS DU CAMP surnommaient, j'ignore pourquoi, les faibles, les inadaptés, ceux qui étaient voués à la sélection" (j'ai mis en majuscule les "ANCIENS DU CAMP" car aucune précision vient conforter l'idée que ce serait un "surnom" généré par les nazis, mais bien par les "anciens du camp"...comprend qui veut...).
et que dire de ce passage :
"Celui qui tue est un homme, celui qui commet ou subit une injustice est un homme. Mais celui qui se laisse aller au point de partager son lit avec un cadavre, celui-là n'est pas un homme. Celui qui a attendu que son voisin finisse de mourir pour lui prendre un quart de pain, est, même s'il n'est pas fautif, plus éloigné du modèle de l'homme pensant que le plus FRUSTE DES PYGMEES et le plus abominable des sadiques."
alors quoi ? un homme soumis à une "hiérarchie" débile, trainé dans la boue, considéré comme moins que rien, poussé à devenir un animal et plus un homme ne retire aucune "sagesse" de tout ça ? lui même considérant qu'un "pygmée" est un animal en soit, avant d'être un homme ?
on en revient à la question de départ "si c'est un homme"...oui monsieur Levi, mais...qu'est-ce donc pour vous..un homme ?
Un devoir de présent
Critique de Tim (Limas, Inscrit le 3 août 2011, 30 ans) - 3 septembre 2011
Le larmoyant n’est donc jamais là, mais c’est bien plus que vos yeux qui sont pris à partie, ce sont vos tripes, racontée de la sorte, la captivité dans les camps met en relief la valeur du véritable homme, celui qui n’est plus alors rattaché à sa condition mais qui retourne à l’état d’animal. Cet état originel de non-culture dont chacun pensait qu'il n'existerait plus jamais s'est mis à refaire surface, les accidents sur l'homme lui ont volé son essence, sa véritable nature. L’auteur dresse bien plus qu’un témoignage, mais une mise en garde. Un avertissement qu’il veut à jamais fixer en chacun de nous.
C’est donc cela, on ressort de ce livre avec un sentiment étrange teinté d’horreur, de mépris et de lâcheté concernant l’Homme. Beaucoup disent sortir de ce livre changés, j’en fais évidemment partie, mais contrairement à la majorité je pense juger ce changement d’un découlement de ce que le monde représente réellement pour nous, sans son éducation, son respect et ses codes. Au-delà de la question historique on arrive à une question bien plus massive, celle de la vie, du comment et du pourquoi de celle-ci. Je n’ai pas changé en ce qui concerne l’Histoire, je la savais horrible, mais j’ai changé mon regard sur les gens, observé telle ou telle personne retrouvant en lui soit Ziegler, soit Alex soit le Pikolo. Comment nous hommes civilisés réagirions-nous face à ce que ces gens ont vécu ? Et si le devoir de mémoire résidait dans le fait de transposer cette expérience dans notre quotidien, nous faisant dépasser bien plus l’idée originelle du livre alors , sans doute, l’humanité se porterait mieux.
Plus qu'un homme
Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 27 mars 2011
Mais j'ai fini par tomber dessus par hasard, alors je me suis dit pourquoi pas. Et j'ai bien fait.
"Nous voudrions dès lors inviter le lecteur à s'interroger : que pouvaient bien justifier au Lager des mots comme "bien", "mal", "juste" et "injuste" ? A chacun de se prononcer d'après le tableau que vous avons tracé et les exemples fournis ; à chacun de nous de dire ce qui pouvait bien subsister de notre monde moral en deçà des barbelés."
Primo Levi a visé juste. Plus que le récit du quotidien affreux qu'il a subi comme des millions d'hommes, c'est les réflexions que soulève ce roman qui marquent. La réalité vécue est trop abjecte pour y penser, et l'on préfère se concentrer sur les capacités de défenses de l'homme : des capacités morales, intellectuelles, physiques ? Non, c'est autre chose de beaucoup plus fort, d'inconcevable qui a permis à ces hommes de survivre ou de mourir.
"Mais ici, au Lager, il n'y a pas plus de criminels qu'il n'y a de fous : pas de criminels puisqu'il n'y a pas de loi morale à enfreindre ; pas de fous puisque toutes nos actions sont déterminées et que chacune d'elles, en son temps et lieu, est sensiblement la seule."
"Les personnages de ce récit ne sont pas des hommes. Leur humanité est morte, ou eux-même l'ont ensevelie sous l'offense subie ou infligée à autrui. Les SS féroces et stupides, les Kapos, les politiques, les criminels, les prominents grands et petits, et jusqu'aux Häftlinge, masse asservie et indifférenciée, tous les échelons de la hiérarchie dénaturée instaurée par les Allemands sont paradoxalement unis par une même désolation intérieure."
C'est si bien dit. C'est exactement ce que l'on ressent à la lecture du livre et plus généralement lorsque l'on pense à cette période : ces hommes, ces nations ont été pris dans un engrenage terrible, et finalement, plus personne n'était directement maître de rien. Mais ce n'est pas pour autant une excuse, loin de là.
Un livre vraiment très fort et qui raconte si bien l'homme dans un territoire pourtant si déshumanisé.
Effrayant et à la fois touchant!
Critique de Woody94 (, Inscrit le 17 mars 2011, 30 ans) - 17 mars 2011
A lire...
Critique de Gaeldorozario (, Inscrit le 14 décembre 2010, 45 ans) - 14 décembre 2010
Gael do rozario
Une oeuvre d'une grande humanité dans un univers déshumanisé
Critique de Nina2010 (Bordeaux, Inscrite le 12 septembre 2010, 47 ans) - 12 septembre 2010
Un autre regard sur l'horreur
Critique de Antalarion (Thuillies, Inscrit le 20 août 2010, 33 ans) - 28 août 2010
Poignant
Critique de Nb23 (Bruxelles, Inscrite le 26 août 2010, 57 ans) - 26 août 2010
Temoignage et littérature
Critique de Yeaker (Blace (69), Inscrit le 10 mars 2010, 51 ans) - 28 juillet 2010
si c'est un homme
Critique de Clyne (, Inscrite le 3 juillet 2010, 39 ans) - 3 juillet 2010
L'horreur racontée
Critique de Lalie2548 (, Inscrite le 7 avril 2010, 39 ans) - 6 mai 2010
SE QUESTO E UN UOMO
Critique de Pat (PARIS, Inscrit le 21 mars 2010, 60 ans) - 25 avril 2010
Tant mieux, car il n'y en aura jamais assez.
Une pierre de plus pour construire le monument de l'histoire, pour nous souvenir de ce que l'homme est capable de faire à un autre homme.
Bouleversant
Critique de Mazal (, Inscrite le 15 avril 2008, 29 ans) - 17 avril 2010
Un témoignage précieux
Critique de Boitahel (Paris, Inscrite le 27 janvier 2010, 40 ans) - 27 janvier 2010
Quel que soit le chapitre, on s'enfonce toujours plus dans l'horreur et la désolation. On a peine à croire que l'humanité ait pu tomber si bas.
Ce qui m'a également surpris à la lecture de ce libre, c'est la pudeur dont l'auteur fait part...la haine ne semble venir que d'un côté...
Poignant !
Critique de Bouiboui (, Inscrit le 14 décembre 2009, 34 ans) - 14 décembre 2009
Primo Levi prend soin de montrer l'étonnement des personnages enfermés et de (re)tracer l'impeccable organisation des nazis dans le camps . Une cruauté planifiée , construite et très bien élaborée.
"Si c'est un homme " est un témoignage hors pair . Très bien écrit et très bien raconté. Un des plus complets témoignages du génocide organisé lors de cette Seconde Guerre Mondiale. Un livre poignant et sans aucun doute très courageux . Il n'a pas dut être facile de se remémorer de tels évènements pendant l'écriture de cet ouvrage.
Un livre pour ne pas oublier
Critique de Alexis92 (, Inscrit le 31 mai 2008, 32 ans) - 7 août 2009
L'écriture n'est pas spécialement belle, mais elle colle bien au récit. Tout le temps neutre, parfois teintée de philosophie, elle n'envoûte pas, mais informe. Pour ce genre de roman, cela suffit.
Primo Lévi rend un bel hommage aux victimes de l'holocauste. Un livre pour ne pas oublier l'un des événements les plus tragique de l'histoire.
un chef d'oeuvre
Critique de Lebowskijeff (paris, Inscrit le 19 mai 2009, 50 ans) - 22 mai 2009
Un seul livre à lire sur la période de la deuxième guerre mondiale, je dirais que c'est celui-ci.
Pourquoi?
Tout a été dit dans les nombreux commentaires.
Ma raison principale est que jamais un livre ne m'a autant permis de comprendre la chance que l'on a de ne pas avoir vécu ce qu'a vécu Primo Levi et des millions de juifs exterminés ou survivants (les naufragés).
Sur le style de l'écriture, je voulais juste ajouter qu'il est merveilleux de simplicité.
Je ne l'ai lu qu'en français mais la traduction est vraiment formidable.
Genre : Drame réel et autobiographique
Critique de Elouan.A (, Inscrit le 31 décembre 2008, 32 ans) - 3 janvier 2009
Un témoignage instructif, qui a sa place dans tout homme. Une sincérité offerte en même temps que le déchirement moral face à cette réalité historique et abominable.
Une leçon
Critique de Kenzy Malone (, Inscrite le 28 décembre 2008, 44 ans) - 28 décembre 2008
Témoignage d’un passé pas si lointain
Critique de Ketchupy (Bourges, Inscrit le 29 avril 2006, 44 ans) - 27 décembre 2008
Je le recommande à tous.
Oui mais
Critique de Smokey (Zone 51, Lille, Inscrite le 12 août 2008, 38 ans) - 5 septembre 2008
Mais ( et oui il y a toujours un "mais"), ce n'est pas le plus véridique, le plus représentatif des camps de concentration.
Pourquoi? Et bien Levi était avant tout un humaniste, son récit sent l'humanisme à plein nez! Loin de moi l'idée de juger les protagonistes de l'histoire, mais il arrive souvent qu'on en veuille à ceux qui nous ont fait souffrir. L'auteur a trop de recul par rapport à ce qui c'est passé, il analyse trop, ce qui rend le récit moins vivant.
Cependant,on ne peut pas nier que c'est un des témoignage les plus important sur les camps (car probablement le plus souvent lu) et incontournable.
Choqué par les propos de Gooner et Vitalic
Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 30 mai 2008
Par contre, les critiques des deux internautes cités dans le titre de ma critique-éclair sont ahurissantes de stupidité.
Me laisse un goût âcre dans la bouche...
Critique de Gooneur (TOULOUSE, Inscrit le 14 janvier 2008, 41 ans) - 10 avril 2008
Il faut faire entendre Primo Levi !
Critique de Débézed (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 77 ans) - 4 mars 2008
Le témoignage fait la force de ce livre mais ce qui lui donne toute sa dimension c'est la froideur avec laquelle les faits sont rapportés. Primo a tu toutes ses émotions, a voilé sa haine, a masqué son désir de vangeance - s'il en avait un - il a décrit sans passion, sans émotion pour être simplement entendu et peut-être écouté. Et tous n'ont pas écouté et certains n'ont même pas entendu !
Un livre qu'il faut faire lire !
rien à rajouter
Critique de Dudule (Orléans, Inscrite le 11 mars 2005, - ans) - 12 février 2008
Entrée dans les camps
Critique de Soleada (, Inscrite le 21 janvier 2007, 35 ans) - 6 novembre 2007
Il y'a peut être mieux à lire sur les camps de concentrations, des livres plus choquants et plus violents...Mais dans ces lieux la violence et la haine étaient sans bornes.
Bémol
Critique de Witchboy (, Inscrit le 2 août 2007, 37 ans) - 2 août 2007
Ne pas oublier
Critique de PA57 (, Inscrite le 25 octobre 2006, 41 ans) - 16 juillet 2007
et cependant
Critique de Attentif (, Inscrit le 15 novembre 2006, 92 ans) - 28 novembre 2006
Sans doute, intellectuellement, il faut vivre, mais le fait d'avoir vécu cette horreur indicible rend cette "survie" impossible... comme s'il n'y avait, peut-être, aucun espoir
une claque en pleine figure!
Critique de Bibou379 (, Inscrite le 26 mai 2005, 40 ans) - 30 octobre 2006
témoignage majeur
Critique de Soili (, Inscrit le 28 mars 2005, 52 ans) - 8 septembre 2006
Voici un extrait de "la trêve" du même Primo Levi qui pour moi est très puissante : " Ici, ce n'est pas un hôpital. C'est un camp allemand, il s'appelle Auschwitz et on n'en sort que par la cheminée. C'est comme ça; si ça ne te plaît pas, tu n'as qu'à aller toucher les fils électriques"
Autopsie du génocide
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 19 août 2006
Ce qui m'a frappé a été la répartition des détenus par "type" d'internement, par origine géographique et pour les raisons, les entr'aides au quotidien, bien sûr la dévitalisation des prisonniers et la manière de se raccrocher au moindre détail pour résister.
Primo Levi a eu la "chance" de pouvoir travailler au laboratoire de chimie du camp, ce qui lui a permis de se réchauffer un peu.
L'écrit en lui-même est suivi des réponses aux questions qu'on lui a le plus posées, épilogue que j'ai trouvé passionnant.
Indispensable pour son devoir de mémoire.
Déresponsables
Critique de Pablito (, Inscrit le 16 août 2005, 70 ans) - 5 juillet 2006
Un passage au début du livre m’a particulièrement frappé. La scène décrit l’arrivée à Auschwitz.
"Une dizaine de SS, plantés sur leurs jambes écartées, se tenaient à distance, l'air indifférent. A un moment donné ils s'approchèrent, et sans élever la voix, le visage impassible, ils se mirent à interroger certains d'entre nous en les prenant à part, rapidement : " Quel âge? En bonne santé ou malade ? " et selon la réponse, ils nous indiquaient deux directions différentes. "
Tout baignait dans un silence d'aquarium, de scène vue en rêve. Là où nous nous attendions à quelque chose de terrible, d'apocalyptique, nous trouvions, apparemment, de simples agents de police. C'était à la fois déconcertant et désarmant. Quelqu'un osa s'inquiéter des bagages. Ils lui dirent " bagages, après "; un autre ne voulait pas quitter sa femme ils lui dirent " après, de nouveau ensemble " ; beaucoup de mères refusaient de se séparer de leurs enfants : ils leur dirent " bon, bon, rester avec enfants ".
Sans jamais se départir de la tranquille assurance de qui ne fait qu'accomplir son travail de tous les jours; mais comme Renzo s'attardait un peu trop à dire adieu à Francesca, sa fiancée, d'un seul coup en pleine figure ils l'envoyèrent rouler à terre : c'était leur travail de tous les jours."
On ne peut pas mieux parler et plus sobrement de la déresponsabilisation. Aujourd’hui encore, sur un mode certes moins tragique, nous souffrons des maux qui nous sont infligés par nos frères déresponsables. Tous les jours nous croisons des individus, qui à l’instar de ces SS, se réfugient derrière un devoir, une mission (ou une démission), une règle du jeu ou que sais-je et s’abandonnent en toute innocence à l’opium de la déresponsabilisation.
comment dire et lire l'indicible
Critique de Vda (, Inscrite le 11 janvier 2006, 49 ans) - 22 juin 2006
Comment Primo Levi aurait-il pu écrire un livre dans lequel il nous impliquerait ? cela aurait signifié pour lui revivre ce qu'a été cet épisode de sa vie, comment aurait-il pu survivre à cette plongée dans un cauchemar si réel pour lui, il en serait mort. D'ailleurs, il en est mort !
Un peu d'empathie, Elyria, moins de sécheresse de coeur, les camps de concentration sont une réalité, ils ne sont pas là pour qu'on s'y "implique" (quel terme odieux!)
Si tu as besoin de spectacle, de scénarisation pour être émue, il reste La liste de Schindler.
Ce n'est pas un roman mais un témoignage, Primo Levi ne cherche pas à distraire un lecteur, mais couche sur le papier ce qu'il a vécu, et cette atonalité est non seulement glaçante, mais selon moi, elle était le seul moyen pour lui de raconter son expérience des camps.
un style qui n'est pas assez personnel
Critique de Elyria (, Inscrite le 25 mars 2006, 33 ans) - 22 juin 2006
se questo è un uomo
Critique de Prouprette (Lyon, Inscrite le 5 février 2006, 40 ans) - 8 mai 2006
C'est un livre tellement poignant, tellement réel et tellement tragique!!! Voilà enfin un livre qui parle des camps sans en faire trop, avec des mots simples, des gens vrais et qui relate pourtant une situation tellement atroce!
J'ai lu, j'ai pleuré, j'ai ri, j'ai repleuré...et je l'ai relu en italien cette fois, suivi de La Tregua, bien plus poignant encore en italien selon moi!
Merci Primo!!!
mode d'emploi pour déshumaniser un homme...
Critique de Estel (Briançon, Inscrite le 9 février 2006, 36 ans) - 17 mars 2006
L'instinct de survie devient alors indispensable dans le camp et je n'ai rien d'autre à rajouter à part que ce récit est terriblement bouleversant et qu'il donne une description des camps de concentration aussi précise que possible grace au fait que l'auteur fait un témoignage sur les camps et la souffrance et non pas sur lui même...
Un témoignage terrible, une histoire bouleversante et une marque indélébile, cette autobiographie de Lévi est une véritable source d'informations et nous pourrions le considérer comme un chef-d'oeuvre révélant la véritable nature humaine et comment la détruire simplement par la haine envers une "race" autre que la sienne...
......
Critique de Valentina (, Inscrite le 10 février 2006, 33 ans) - 10 février 2006
Récit historique
Critique de Francois jean (ROUBAIX, Inscrit le 23 mars 2005, 71 ans) - 3 février 2006
Un livre à lire à conseiller pour ne pas oublier
L'espoir
Critique de Le rat des champs (, Inscrit le 12 juillet 2005, 74 ans) - 27 novembre 2005
N'oubliez pas que cela fut...
Critique de Manon (Paris, Inscrite le 31 juillet 2005, 35 ans) - 26 novembre 2005
Levi a écrit un témoignage bouleversant, poignant qui raconte l'indicible avec des mots si justes.
A lire.
Dur mais nécessaire
Critique de Lileene (, Inscrite le 5 mai 2004, 40 ans) - 19 octobre 2005
Emotion
Critique de Clairesrc (, Inscrite le 5 avril 2005, 39 ans) - 7 septembre 2005
Pour répondre à certains commentaires, je pense que s'il s'est suicidé après tout cela, c'est qu'il ne devait pas être facile de vivre en se souvenant de tout cela. Il a essayé, il y est arrivé, mais ce genre d'expérience marque à vie! (ce n'est que mon opinion)
Enfin, Vitalic trouve Primo Lévi arrogant.... je ne crois pas, qui n'a pas pensé que les nazis ont essayé de transformer les hommes en animaux?? N'oublions pas que certains nazis prenaient des hommes pour des chiens et eux étaient heureux car cela leur assurait un repas et un place au chaud pour dormir!!!
Et je ne pense absolument pas que le passage cité soit raciste... Pour pygmées, aller voir dans un dictionnaire!!
chef d'oeuvre
Critique de Azerty61 (normandie, Inscrite le 3 août 2005, 37 ans) - 5 août 2005
UN LIVRE QUI VOUS PREND AUX TRIPES
Critique de Septularisen (, Inscrit le 7 août 2004, - ans) - 23 juin 2005
Quand à VITALIC, cité plus bas, je suis scandalisé par ta critique...il est évident que tu N'A PAS lu lce livre... sinon comment oserais tu traiter LEVI de raciste, alors qu'après tout le mal (et le mot est faible) que les nazis lui ont fait, tu ne trouvera nulle part dans ce livre une remarque déplacée, un juron, un mot raciste, un reproche quelconque contre non seulement les nazis, mais même contre le peuple Allemand...
Tous ceux qui ONT LU ce livre peuvent te le dire...
Nous sommes en train de parler là d'un des plus grands livres jamais écrits sur l'holocauste, crois tu vraiment ne fut-ce-que qu'un instant que ce livre aurait une telle renommée, une telle réputation, plus de 50 ans après sa parution, s'il contenait des propos racistes...
LIS LE LIVRE et tu feras une idée par toi-même, ne juge pas le livre sur une simple citation sortie de son contexte...
ferme les yeux
Critique de Julius (, Inscrit le 24 novembre 2004, 51 ans) - 17 juin 2005
"Pour rentrer à la Buda, il faut traverser un terrain vague encombré de poutres et de treillis métalliques empilés les uns sur les autres. Le câble d'acier d'un treuil nous barre le passage ; Alex l'empoigne pour l'enjamber, mais, Donnerwetter, le voilà qui jure en regardant sa main pleine de cambouis. Entre-temps je suis arrivé à sa hauteur : sans haine et sans sarcasme, Alex s'essuie la paume et le dos de la main sur mon épaule pour se nettoyer ; et il serait tout surpris, Alex, la brute innocente, si quelqu'un venait lui dire que c'est sur un tel acte qu'aujourd'hui je le juge, lui et Pannwitz, et tous ses nombreux semblables, grands et petits, à Auschwitz et partout ailleurs."
Sous-traitance à Auschwitz
Critique de Julie D (Paris, Inscrite le 15 juin 2005, 63 ans) - 17 juin 2005
Ce qui frappe, c'est l'organisation souterraine du camp, avec son marché noir vaguement toléré, les ruses pour échapper aux sélections, à la fatigue quand elle devient mortelle; le fait que les catégories qui ont survécu aient eu leur utilité : le cordonnier, l'homosexuel, le cuisinier, le fou marrant... (Primo Lévi était chimiste - d'où, peut-être, cette écriture efficace et concise, pas larmoyante)
Comme dans "Shoah" de Lanzmann, le plus éprouvant à soutenir, c'est ce quotidien plein de petits détails qui banalisent l'épouvantable. Pire qu'un carnage.
N'oublions pas !
Critique de Ice-like-eyes (nantes, Inscrite le 26 mars 2005, 40 ans) - 3 juin 2005
Quel témoignage!!
Critique de Nousikamibo (Bruxelles, Inscrite le 9 novembre 2004, 50 ans) - 31 mai 2005
Un témoignage captivant...
Critique de Teardrop (, Inscrite le 25 mai 2005, 36 ans) - 25 mai 2005
Comment expliquer tant d'horreur, tant de souffrance dans un seul livre ?
Primo Levi s'y attelle quand même, et son témoignage est à ne pas manquer.
Pour celui ou celle qui a posé la question "pourquoi s'est-il suicidé", certaines horreurs ne s'oublient pas. Et je pense qu'il a été hanté par les horreurs de la guerre tout le reste de sa vie.
Qui peut m' aider...SVP
Critique de Thierrychayo (, Inscrit le 7 mai 2005, 66 ans) - 7 mai 2005
Martin Grey avait lui aussi été tenté par l' idée de se donner la mort....Mais on peut comprendre pourquoi...
Mais pour Primo LEVY...qelqu' un sait il???
MERCI!!!
oui, mais...
Critique de Vitalic (, Inscrit le 5 mai 2005, 44 ans) - 5 mai 2005
Kreen78 - Massy - 26 ans - 10 avril 2005
Je pense que pour une victime du Nazisme, Primo Levy est bien arrogant.
C'est quoi des "Pygmées" ?.
Faut que quelqu'un m'explique, je ne comprends le sens de sa citation.
La communauté noire peut se prononcer, moi çà me choque que Kreen78 cite ce passage qui sent le racisme à plein nez.
Un blanc.
Quel témoignage !
Critique de Oxymore (Nantes, Inscrit le 25 mars 2005, 52 ans) - 1 mai 2005
Petit poème d'Aragon qui illustre bien le livre (enfin il s'agit de Dachau)
Critique de Absolution (Quiévy, Inscrite le 5 avril 2005, 35 ans) - 11 avril 2005
Nul ne réveillera cette nuit les dormeurs
Il n’y aura pas courir les pieds nus dans la neige
Il ne faudra pas se tenir les poings sur les hanches jusqu’au matin
Ni marquer le pas le genou plié devant un gymnasiarque dément
Les femmes de quatre-vingt-trois ans les cardiaques ceux qui justement
Ont la fièvre ou des douleurs articulaires ou
Je ne sais pas moi les tuberculeux
N’écouteront pas les pas dans l’ambre qui s’approchent
Regardant leurs doigts déjà qui s’en vont en fumée
Nul ne réveillera cette nuit les dormeurs
Ton corps n’est plus le chien qui rôde et qui ramasse
Dans l’ordure ce qui peut lui faire un repas
Ton corps n’est plus le chien qui saute sous le fouet
Ton corps n’est plus cette dérive aux eaux d’Europe
Ton corps n’est plus cette stagnation cette rancœur
Ton corps n’est plus la promiscuité des autres
N’est plus sa propre puanteur
Homme ou femme tu dors dans des linges lavés
Ton corps
Quand tes yeux sont fermés quelles sont les images qui repassent au fond de leur obscur écrin
Quelle chasse est ouverte et quel monstre marin
Fuit devant les harpons d’un souvenir sauvage
Quand tes yeux sont fermés revois-tu revoit-on
Mourir aurait été si doux à l’instant même
Dans l’épouvante où l’équilibre est stratagème
Le cadavre debout dans l’ombre du wagon
Quand tes yeux sont fermés quel charançon les ronge
Quand tes yeux sont fermés les loups font-ils le beau
Quand tes yeux sont fermés ainsi que les tombeaux
Tes yeux
Homme ou femme retour d’enfer familiers d’autres crépuscules
Le goût de souffre gâtant le pain frais
Les réflexes démeusurés à la quiétude villageoise de la vie
Comparant tout sans le vouloir à la torture
Déshabillés de tout
Hommes et femmes inhabiles à ce semblant de bonheur revenu
Les mains timides aux têtes d’enfants
Le cœur étonné de battre
Leurs yeux
Derrière leurs yeux pourtant cette histoire
Cette conscience de l’abîme
Et l’abîme
Ou c’est trop d’une fois pour l’homme d’être tombé
Il y a dans ce monde nouveau tant de gens
Pour qui plus jamais ne sera naturel la douceur
Il y a dans ce monde ancien tant et tant de gens
Pour qui douceur est désormais étrange
Il y a dans ce monde ancien et nouveau tant de gens
Que leur propre enfants ne pourront pas comprendre
Oh vous qui passez
Ne réveillez pas cette nuit les dormeurs
Louis Aragon
Traumatisante réalité
Critique de Kreen78 (Limours, Inscrite le 11 septembre 2004, 46 ans) - 10 avril 2005
Je terminerai par ceci : "Celui qui tue est un homme, celui qui commet ou subit une injustice est un homme. Mais celui qui se laisse aller au point de partager son lit avec un cadavre, celui-là n'est pas un homme. Celui qui a attendu que son voisin finisse de mourir pour lui prendre un quart de pain, est, même s'il n'est pas fautif, plus éloigné du modèle de l'homme pensant que le plus fruste des Pygmées et le plus abominable des sadiques."
Respect.
Critique de Cuné (, Inscrite le 16 février 2004, 57 ans) - 1 mars 2005
Ou alors on emprunte ses mots à lui, on dit :
"Mais dans la haine nazie, il n'y a rien de rationnel : c'est une haine qui n'est pas en nous, qui est étrangère à l'homme, c'est un fruit vénéneux issu de la funeste souche du fascisme, et qui est en même temps au-dehors et au-delà du fascisme même. Nous ne pouvons pas la comprendre; mais nous pouvons et nous devons comprendre d'où elle est issue, et nous tenir sur nos gardes. Si la comprendre est impossible, la connaître est nécessaire, parce que ce qui est arrivé peut recommencer, les consciences peuvent à nouveau être déviées et obscurcies : les nôtres aussi."
L'univers concentrationnaire, au jour le jour, avec une analyse très poussée des comportements, avec des faits bruts et dépassionnés, tout, absolument tout est dans ce livre.
Il y a une vie avant et après avoir lu Primo Levi, il FAUT le lire.
Mais vous ne dormirez pas très bien pendant quelques temps, des phrases au fer rouge passeront sous vos pensées à tout moment de la journée, c'est le prix à payer.
L'Holocauste est toujours d'actualité
Critique de Libris québécis (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans) - 8 février 2005
Hitler s'est présenté comme le sauveur de l'Allemagne à la suite du marasme économique de 1930. Le romancier Pierre Tourangeau complète très bien ma pensée : "Il faut toujours se méfier de ceux qui veulent vous sauver malgré vous, parce que la foi ne déplace pas que les montagnes, elle peut aussi vous crucifier dessus, ça s´est déjà vu. Elle peut même vous transformer en saint guerrier et vous lancer à l´assaut des mécréants jusqu´à leur extermination totale. C´est ce qui permettait de porter aux nues des ordures et des assassins de la trempe des Lénine, Staline, Mao et Pol Pot. Sur l´autel où ils rêvaient de convoler en justes noces avec l´histoire, qu´importaient donc quelques millions de morts si au bout de l´exercice l´homme et sa société s´en trouvaient transformés pour le mieux?"
Le sauveur moustachu s'appuyant sur une utopie heideggerienne continue encore aujourd'hui à faire des victimes. Des juifs se suicident encore à travers le monde comme le prouve le roman d'Alain Gagnon, Jakob fils de Jakob, commenté sur le site. Il s'agit de la vie romancé d'un rescapé de la Shoah qui s'est refugié au Canada et qui s'est enlevé la vie en se brûlant comme un bonze à Montréal.
Auschwitz, commémoration douloureuse !
Critique de THYSBE (, Inscrite le 10 avril 2004, 67 ans) - 8 février 2005
Si c’est un homme de Primo Levi est un ouvrage important sur le génocide juif. Il est un des premiers à avoir témoigné sur ces atrocités. Aussi, il est très intéressant de lire une édition qui parle de la vie de ce livre. De voir qu’il fut tiré à peu d’exemplaire et est vite passé dans l’oubli pour ne reparaître que beaucoup d’années plus tard.
Pour ma part j’ai lu l’édition Pocket qui comporte un appendice, fait en 1976, d’une quarantaine de page ou Primo Levi parle de ce qu’il est depuis Auschwitz. Il mentionne aussi les nombreuses questions qui lui sont continuellement posées. Il parle de ces anciens compagnons qui ont tout comme lui pu échapper à cette extermination. Comment ils se sont reconstruits.
Sans haine ni vengeance, il rend responsable tous ces exécuteurs zélés d’ordre inhumain, qui étaient des hommes quelconques. Ce n’étaient pas des bourreaux-nés dit Primo Levi : « Les monstres existent, mais ils sont trop peu nombreux pour être vraiment dangereux ; ceux qui sont plus dangereux ce sont les hommes ordinaires, les fonctionnaires prêts à croire et à obéir sans discuter, comme Eichmann, comme Höss, le commandant d’Auschwitz, comme Stangl, le commandant de Treblinka, … »
Nous avons aussi eu en France nos zélés comme Papon et autres.
Hitler n’est pas le seul responsable. Il faut méditer sur ce qui c’est produit. Hitler et Mussolini étaient crus, applaudis, admirés, adorés comme des dieux.
On doit réactiver cette mémoire du passer car on peut de nouveau être endormi par ces discours dithyrambiques et utopiques de ces thuriféraires philanthropes.
C’est un livre sur le souvenir, une sorte de panthéon pour toutes ces victimes de l’extermination.
pour ne pas oublier....
Critique de Lalaith (, Inscrite le 18 juillet 2004, 38 ans) - 18 juillet 2004
que rajouter ? indispensable
Critique de Karl glogauer (, Inscrit le 17 mai 2004, 50 ans) - 5 juin 2004
4/5 mais c'est un chef-d'oeuvre ! 5/5 c'est un minimum
Critique de Drclic (Paris, Inscrit le 13 mars 2004, 48 ans) - 13 avril 2004
Sociologues, psychologues et historiens seront ravis.
C'est plus qu'un témoignage, c'est une étude, un livre sur l'homme et son instinct.
Témoignage à Charge
Critique de V4nco (Mouscron, Inscrit le 19 février 2004, 44 ans) - 17 mars 2004
"Vous qui vivez en toute quiétude,
bien au chaud dans vos maisons,
vous qui trouvez le soir en rentrant,
le table mise et les visages amis,
Considérez si c'est un homme,
Que celui qui peine dans la boue,
Qui ne connait point de repos,
Qui se bat pour un quignon de pain,
Qui meurt pour un oui ou pour un non,
Considérez si c'est une femme
Que celle qui a perdu son nom et ses cheveux
Et jusqu'à la force de se souvenir,
Les yeux vides et le sein froid
Comme une grenouille en hiver.
N'oubliez pas que ce fut,
Non, ne l'oubliez pas:
Gravez ces mots dans votre coeur.
Pensez y chez vous, dans la rue,
En vous couchant ,en vous levant;
Répétez le à vos enfants.
Ou que votre maison s'écroule,
Que la maladie vous accable,
Que vos enfants se détournent de vous."
Primo Levi
Absurdité de l'homme
Critique de Manu55 (João Pessoa, Inscrit le 21 janvier 2004, 51 ans) - 21 janvier 2004
Je n'arrive pas à comprendre...
Est-ce un homme??
Critique de Banzaille (Rennes, Inscrite le 14 janvier 2004, 40 ans) - 21 janvier 2004
Petite rectification de la rectification...
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 3 septembre 2002
l'homme sans l'humain
Critique de Zoom (Bruxelles, Inscrite le 18 juillet 2001, 70 ans) - 2 septembre 2002
car la première phrase du livre commence par " j'ai eu la chance de n’être déporté à Auschwitz qu’en 1944, alors que etc... " Découvrant cet été, dans une librairie française, un présentoir des " livres au programme des lycéens français ", j'ai été attirée par ce nom , connu, " Primo Levi ", dont j'ignorais l’histoire, entre Stendhal et autres Barjavel, Perrec, etc. Je comprends qu’il soit au programme de la mémoire des lycéens. C’est un livre fort, choc, bouleversant. On aimerait que ce soit de la science fiction. Mais c'est la vie d’une année d’un homme, qui perd son âme. Comme tous les autres à ses côtés.
Et cet homme qui perd sa dimension humaine est surhumain, sous-humain, inhumain : que dire. C’est décrit comme un rapport scientifique, sans plainte, sans sensiblerie aucune.
La seule force qui fait mouvoir ces hommes est " ne pas mourir ", rien d'autre ne compte. Même pas l'espoir. Rien. La solidarité n'y est pas de mise, car elle peut entraîner la mort. Mais ne plus être solidaire c'est mourir aussi, à la vie d’homme. Il y a une partie intéressante à la fin du livre, résumant les principales questions -et réponses-, qu’au fil des années
et suite à ce qu’il a vécu, on a posées à l'auteur.
Un témoignage bouleversant!
Critique de Zazabir (La Garenne-Colombes, Inscrite le 7 août 2001, 55 ans) - 9 août 2001
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A propos du Suicide de Primo Levi | 7 | Radetsky | 1 février 2015 @ 12:44 | |
Explication de texte | 2 | Cuné | 13 juin 2008 @ 10:48 |