Le pionnier de l'atome
de Jimmy Guieu

critiqué par Kalie, le 1 janvier 2015
(Sarthe - 54 ans)


La note:  étoiles
Frustrant
Maître de la SF européenne, pionnier de l’Ufologie (étude des OVNI), parapsychologue, spécialiste de l’ésotérisme et des sociétés secrètes pour ses fans ; charlatan ou illuminé pour ses détracteurs ; il n’en reste pas moins que Jimmy Guieu a le goût pour la science. Celui qui fut l’un des auteurs phares de la défunte collection « Anticipation » aux éditions Fleuve Noir signe avec ce « Pionnier de l’atome », paru en 1952, son premier roman. J’aime l’idée complètement folle développée dans ce livre. Et si notre univers n’était qu’un atome d’un corps beaucoup plus grand, qui ne serait lui-même qu’un infime composant… et ainsi de suite jusqu’à l’infini ? Et si les atomes de notre corps abritaient autant d’univers ? Cette hypothèse qui mêle infiniment petit et infiniment grand a de quoi donner le tournis. Une molécule de matière serait en fait une nébuleuse moléculaire renfermant une infinité de systèmes solaires en réduction. Un soleil étant le noyau d’un atome de cette molécule-univers et une planète un électron périphérique gravitant autour. Tout cela est passionnant et finalement pas plus ridicule que certaines croyances reconnues. Hélas, la présence des sciences occultes dans le récit (la chaîne humaine autour d’une table dans un manoir, les sorties astrales du mage hindou transformé pour l’occasion en astronaute atomique, etc.) ne colle pas avec les hypothèses scientifiques. Les passages d’une naïveté vieillotte qui se déroulent sur Terre sont risibles comme cette histoire d’amour cucul la praline entre un terrien et une femme originaire de l’infiniment petit. Il en est de même des tribulations abracadabrantesques au cœur de la matière où l’on suit la rivalité entre deux espèces vivant sur un électron-planétaire. De plus, en dehors des passages théoriques, la qualité de l’écriture laisse à désirer. Au final, ce roman est décevant malgré une excellente idée de départ.