Guy l'Éclair, tome 3: Le proscrit de l'espace
de Dan Barry

critiqué par AmauryWatremez, le 22 janvier 2015
(Evreux - 55 ans)


La note:  étoiles
Tout est possible gràce à Dan Barry
Sur une route d'acier éblouissante, deux hommes auscultent un blessé, ils se relèvent et l'un deux déclare tranquillement sans y voir quoi que ce soit d'incongru :

"L'un de ses deux coeurs s'est arrêté" peut-on lire, comme si tout cela était normal, banal. Dans les "strips" de Flash Gordon, alias Guy l'Éclair en France, principalement dans le "Journal de Mickey" des années 70 et en "strips" dans "l'Aurore", le lecteur sait que tout est possible, des hommes-iguanes, des femmes sorcières du futur, des géants, se balader au XXVème siècle en touriste et un pékin moyen avec deux coeurs...

Dan Barry a moins la "carte" qu'Alex Raymond, plus "chic", son trait renvoie à Archie Goodwin, qui participa d'ailleurs à la série et aux "EC Comics". Barry dessine comme dans les "pulps". En noir et blanc expressionniste dessiné avec des éclairages crus de "série B" il rend crédible un univers complètement délirant. Et sexy car cette série à destination des jeunes enfants dans la France des 30 Glorieuses était riche en sous-entendus sexuels ce qui n'offusquait personne.

Il y a bien l'éternelle et chaste fiancée du héros, Dale, renommée Camille en français, toujours proche de subir un "sort pire que la mort" si vous voyez ce que je veux dire, lorsqu'elle accompagne son amoureux dans ses aventures. Mais il y a aussi Victoria Malone, une aventurière beaucoup plus séduisante et entreprenante, et aussi l'héritière Starling, une charmante peste maline.

Dan Barry a donné le goût de la SF à des générations de gosses de ces années là, dont moi, de manière autrement plus riche et subtile que d'autres bandes dessinées beaucoup plus terre à terre...