Le récepteur
de Alexandre Bourbaki

critiqué par CC.RIDER, le 22 janvier 2015
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Un conte naïf
L'oncle Robert, fantassin du régiment des Fusiliers de Mont Royal a été blessé par un éclat d'obus à l'été 1943 quelque part en Europe. Après une opération qui a consisté à lui installer une plaque de métal dans la tête, il rentre au Canada par le port d'Halifax avec un convoi de blessés de guerre. Il prend le train pour Montréal, ville où il habitait. A la gare, personne ne l'attend. Chez lui, sa maison a servi de refuge à toute sa famille et on lui trouve difficilement de la place. Tout le monde travaille pour la défense. Lui, ne sait pas quoi faire de ses journées. D'autant plus qu'il entend des voix qui parlent en turc ou en russe ainsi que des polkas. Vite on lui installe un cornet dans l'oreille pour que le malheureux fasse office de poste de radio et permette à tout le quartier de danser sur les airs qu'il diffuse. Tout va bien jusqu'au jour où l'oncle Gaston revient lui aussi de la guerre avec une blessure tout à fait semblable...
« Le récepteur » est un récit amusant conté avec une certaine naïveté ou ingénuité parfaitement maîtrisée qui le rend encore plus touchant. Outre l'humour, cette histoire permet de se plonger dans l'ambiance très particulière de cette époque. Le Canada mène un gros effort de guerre. Tous les hommes sont partis se battre sur le continent. Les femmes font tourner les usines d'armement avec un courage remarquable. La famille est si pauvre qu'elle n'a même pas un gramophone à sa disposition. Aussi est-ce une chance inespérée de découvrir le talent caché de l'oncle. Un joli conte picaresque et poétique fort bien écrit et très agréable à lire.