Le troisième homme
de Graham Greene

critiqué par Folfaerie, le 7 janvier 2004
( - 56 ans)


La note:  étoiles
Greene en v.o.
C'est probablement avec ce court roman que l'excellent Graham Greene a connu le succès public. Depuis qu'Hollywood s'est emparé de l'oeuvre, d'autres adaptations ont suivi, mais il semblerait que ça ne soit pas suffisant pour sortir cet auteur des oubliettes. Et pourtant, quelle tragédie de passer à côté de ce livre !

Récit psychologique à suspense, le Troisième homme nous entraîne à Vienne durant l'après-guerre, à la suite de son singulier anti-héros, Rollo Martins, auteur de westerns médiocres, looser confiant et rêveur incorrigible. Dans cette Vienne divisée par les alliés, Martins, avec l'aide du narrateur, le colonel Calloway, enquête sur la mort de son meilleur ami, Harry Lime, individu aux motivations troubles, trafiquant rusé, dont les affaires intéressent au plus haut point le colonel.
D'abord réticent, Martins finit par s'allier à Calloway lorsqu'il découvre que son défunt ami avait organisé un trafic de pénicilline frelatée ayant provoqué la mort d'innocents.

L'atmosphère est empreinte de tristesse et de nostalgie, la galerie de personnages est absolument épatante de même que cette Vienne froide et terne, un peu inquiétante, dont Greene a fait un personnage à part entière. La richesse psychologique des protagonistes et la qualité de l'intrigue sont les atouts de ce récit, auxquels j'ajouterai l'écriture du romancier. Et certains passages sont extraordinaires. Pour ceux qui ont vu le film, le passage le plus célèbre est celui de la poursuite dans les égouts de la ville, hé bien pas de déception avec le roman, la scène est magistrale.

Rassurez-vous, même si je l'ai lu en anglais, on trouve sans problèmes la traduction française en poche. Et moi je me dis, pourquoi perdre mon temps avec la littérature française contemporaine, qui m'ennuie ou m'indiffère dans le meilleur des cas, alors qu'il reste encore tant d’écrivains étrangers, les morts comme les vivants, à découvrir ?
Trafic de guerre froide 5 étoiles

Graham Greene signe ici un scénario de film efficace, qui à l'écran semble être une vraie réussite- je me suis promis de voir ce film de Carol Reed- mais force est de constater qu'à la lecture de ce court roman, la mayonnaise ne prend pas complètement.

Beaucoup trop court selon moi, toute l'ambiance de post Seconde Guerre Mondiale n'est pas assez développée... de même que l’intrigue en elle-même, le trafic de pénicilline au sortir de la Seconde Guerre Mondiale était pourtant un bon sujet à exploiter.

Une petite déception donc, même si ce petit livre demeure une lecture agréable... un assez bon polar mais il aurait pu faire un grand titre du genre.

Vince92 - Zürich - 47 ans - 25 avril 2015


Série B 5 étoiles

« Le troisième homme », publié en 1950, est adapté du scénario du film éponyme écrit par Greene lui-même l’année précédente.
Le roman, moins bon que le film de Carol Reed, est agréable à lire. Bon suspense. Mais on n’y retrouve pas la magie du film : la Vienne d’après-guerre, le clair-obscur du noir et blanc, la fantasmagorie d’un monde à jamais disparu.

Ravenbac - Reims - 59 ans - 18 mars 2012


Un roman qui s'est raté au montage... 5 étoiles

Graham Greene est fasciné par le mythe de l'homme traqué. Est-ce une conséquence de son enfance, passée dans la "public school" que dirigeait son père? Nul ne le sait vraiment, mais sa jeunesse ne fut pas heureuse, à tel point que ses parents décidèrent de le confier à un psychologue à l'âge de l'adolescence. " L'homme traqué, c'est un peu cela: un lutteur qui a des comptes à rendre, mais lesquels, à qui et pourquoi? " (Albert Demazière). Ce thème est présent dans la plupart des ouvrages de Graham Greene, et "Le troisième homme" n'échappe pas à cette forme d'attirance morbide pour la peur de l'homme seul.
L’ambiance pâle et angoissante du Vienne bombardé et occupé est magnifiquement rendue. Malheureusement, le récit est raté au niveau du « montage » : la sorte de jeu de rôles entre un personnage très secondaire qui raconte son enquête et le personnage principal, Rollo Martins, est lassant. Comme est très frustrant le fait de ne pratiquement rien apprendre de « l’homme traqué »
A aucun moment, je ne suis parvenu à entrer dans l’histoire (et pourtant, elle existe) ni à m’attacher à un quelconque des rôles imaginés par Greene.

Noir de Polars - PARIS - 56 ans - 15 septembre 2011


Folfaerie a raison 8 étoiles

Pour ceux qui n'ont pas encore le bonheur d'avoir lu l'abondante production de Greene, pourquoi perdre son temps à faire autre chose que ça ? Folfaerie a dit tout ce qu'il fallait dire de cet excellent "Troisième homme". Ce court récit a été écrit en 1949, pour devenir un scénario de film qui est resté célèbre. C'est une histoire d'espionnage et d'amitié dont une bonne partie du charme vient de l'atmosphère mystérieuse et nostalgique de Vienne qui était occupée par quatre puissances au sortir de la seconde guerre.

Saule - Bruxelles - 59 ans - 21 décembre 2008