Les gens fidèles ne font pas les nouvelles de Nadine Bismuth

Les gens fidèles ne font pas les nouvelles de Nadine Bismuth

Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Nouvelles

Critiqué par Libris québécis, le 9 janvier 2004 (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 8 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 403ème position).
Visites : 9 227  (depuis Novembre 2007)

Ces mâles infidèles

L'amour, la mort, les valeurs, l'enfance, la filiation, surtout paternelle, sont des thèmes familiers de la littérature québécoise. Voilà que Nadine Bismuth, née en 1975, arrivait en 1999 avec un thème moins souvent abordé, soit celui de l'infidélité. Le silence entoure cette réalité, dont on dit qu'elle compose le bagage génétique de l'homme, comme quoi il deviendrait infidèle sans la nécessité d'une partenaire.

Dans son recueil de nouvelles, l'auteure débusque ces hommes irrespectueux de leur engagement. Elle ne se limite pas aux quadragénaires lassés de s'abreuver toujours à la même source. Elle se sert d'un éventail de tous âges, s'étendant du garçon de dix ans au vénérable retraité. Ce sont les failles de ces mâles qu'elle monte en épingle, car les gens fidèles ne font pas les nouvelles comme les gens heureux n'ont pas d'histoire. Bill Clinton en sait long sur le sujet. Nadine Bismuth a choisi des personnages familiers issus de tous les horizons sociaux, qui se donnent rendez-vous au travail ou chez des amis pour s'adonner allègrement à des plaisirs tacites et illicites. Elle leur fait vivre des situations vraisemblables dans un contexte sans glamour. C'est l'étudiante obsédée par l'hygiène, la veuve qui rencontre la maîtresse de son défunt mari, des amis riches qui se gavent en présence du chien que l'on nourrit bien de crainte qu'il soit la réincarnation d'un enfant affamé de Calcutta.

Les nouvelles atteignent un tel degré de simplicité qu'elles risquent de lasser certains lecteurs. Un déclencheur banal engendre un ensemble de péripéties fort connues. C'est l'ironie du sort qui donne à cette oeuvre toute sa saveur. L'auteure n'a pas voulu épater la galerie. Elle s'est contentée d'appliquer les règles afférentes à la nouvelle dans une langue simple, ce qui a d'autant plu au lectorat québécois qu'il s'est probablement reconnu à travers les faiblesses des héros. Il est heureux que l'auteure n'ait pas choisi l'esbroufe pour livrer sa première oeuvre, un petit modèle du genre.

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Les éditions

  • Gens fideles ne font pas les nouvelles de Nadine Bismuth
    de Bismuth, Nadine
    Boréal / Litterature
    ISBN : 9782890529656 ; 17,00 € ; 28/08/1999 ; 226 p. ; Broché
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Des nouvelles littéraires "old style"

4 étoiles

Critique de Jwpack (, Inscrit le 1 novembre 2010, 44 ans) - 6 décembre 2010

En lisant les textes de Nadine Bismuth, qui sont en fait des nouvelles littéraires, on se sent bien. Aussi étrange que cela puisse paraître, même si le sujet n'est pas très enjoué, sa plume est légère, douce mais quand même directe. Mais, est-ce assez ?

Nous avons d'emblée, moi en tous les cas, la notion d'une nouvelle qu'elle doit surprendre à la fin. Que les dernières phrases vont nous couper le souffle ou nous faire sourire car inattendues. Ce n'est pas le cas ici, sauf peut-être à un ou deux de ces textes. Ce qui m'a un peu déçu. Les premier chapitres sont en fait des petites histoires, sans plus, des exemples. Bien qu'au départ, à la fin du moyen age, les nouvelles ne se résumaient qu'à de petits récits, fables, ou histoires, ce n'est habituellement plus le cas depuis le 19ième siècle. De nos jours, nous attendons la finale avec impatience. Comment l'auteure va t-elle nous surprendre? Comment l'histoire se terminera?

Ce qui est pour moi, habituellement, un délice de lecture, me laisse ici sur ma faim. Bien que la jolie auteure excelle dans l'écriture, et nous transporte légèrement dans ses histoires, on arrive au point final sans sourciller, sans avoir ce sentiment de souffle coupé ou de chute.

Par contre, je dois vous admettre que sa plume vaut la peine d'être lue. Il s'agit ici de son premier bouquin, et je vais très certainement lire ses romans. Sa légèreté et sa facilité à nous amener les images en douceur me permet de penser qu'elle a un énorme talent. Heureusement, un bravo pour sa nouvelle finale. C'est ce que j'appelle pousser la nouvelle à une bonne limite !

À lire. Peut-être pas pour les nouvelles littéraires à nous couper le souffle, mais peut-être en tant que romancière. C'est à voir.

2 étoiles sur 5

James W. Pack 

Lisible, mais fade

3 étoiles

Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 20 avril 2010

Treize nouvelles sur l’infidélité (ou ses alentours) qui manquent un peu de mordant, qui font trop dans la simplicité à mon avis. Stefan Zweig avait utilisé le thème avec brio avec sa nouvelle La peur, avec le petit plus qui marque le lecteur. Nadine Bismuth à la Raymond Carver ? Je n’aime pas Raymond Carver non plus, peut-être juste que ce n’est pas mon genre. À lire pour se détendre, mais rien de mémorable pour moi...

Léger

6 étoiles

Critique de Ginicoui (Montréal, Inscrite le 24 septembre 2009, 47 ans) - 4 janvier 2010

C'est bon mais pas trop... il manque quelque chose, c'est un peu fade. Certaines nouvelles, en fait la plupart, finissent en queue de poisson.. n'ont pas vraiment de fin ou de punch final. Les histoires sont bonnes mais c'est la façon de les terminer qui aurait dû être plus peaufinée.

Très agréable !

8 étoiles

Critique de Clarabel (, Inscrite le 25 février 2004, 48 ans) - 4 juillet 2005

Nadine Bismuth est jeune ! Née en 1975, elle affirme un sacré tempérament dans ce recueil de 13 nouvelles, autour du thème doux-amer de la fidélité et l'infidélité surtout ! Elle y donne du bon coeur et chacun de ces treize portraits nous ressemble presque !

Personnellement j'ai beaucoup aimé celle de "Site historique" quand un jeune couple part en vacances d'été à travers l'Europe, dans des hôtels hilton, jusqu'au jour de ras-le-bol du jeune homme qui décide de tester "une auberge de jeunesse" ! Pour la demoiselle assez pincée, l'épreuve va se révéler désastreuse mais également cocasse ! J'ai beaucoup ri ! Même un peu jaune sur la fin, qu'importe ! J'ai aimé le vocabulaire québecois, comme le terme "gougoune" pour désigner les fameuses tongs (je pense) !
En règle générale, l'ensemble de ces histoires sont très drôles, la tonalité de l'auteur est efficace, bon marché diront certains, mais payantes pour moi ! J'ai ricané à l'imagination d'une épouse qui se croit parfaite et qui découvre un soir que son mari la trompe sans vergogne avec la femme du couple ami, alors que l'épouse n'hésitait pas à la dévisageait d'un air condescendant, face à ce "vieux visage tout chiffonné" !
Non mais ! Nadine Bismuth n'y va pas avec le dos de la cuillère ! Aussi bien pour la fraîche mariée, la mère et ses satanées coquerelles, "la patate chaude", le gamin de dix ans déjà volage, la vendeuse de charcuterie, la tradition de Noël etc.

Comme tout recueil de nouvelles, certaines sont plus percutantes que d'autres ! Car je doute de me souvenir de l'impact de quelques-unes, alors que d'autres vont rester dans ma mémoire pour un petit bout de temps ! Frais, pétillant et gentiment moqueur !

Tromper l’ennui

8 étoiles

Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 19 avril 2005

De par sa nature éphémère, la nouvelle est un art difficile à maîtriser. Il faut condenser et distiller l’essence de son propos, ce que Nadine Bismuth réussit avec brio. Mais, j’ai aussi eu l’impression qu’il manquait cette étincelle magique, cette phrase qui donne du sens, comme si la contrainte du thème de l’infidélité avait brimé sa liberté de fiction.

D’ailleurs c’est avec la nouvelle titre, la plus éloignée du thème, qu’elle m’a touché. L’histoire de cette mère qui accumule les plats mijotés pour des enfants qui ne viennent jamais la visiter. Une chute toute simple mais grande en signification.

En somme, une collection légère, un œil moderne sur des situations tragi-comiques actuelles. C’est d’une jolie simplicité et très agréable. Rien de transcendant, mais la vie est aussi faite de petits plaisirs ironiques.

(Prix des libraires du Québec 2000 et prix Adrienne-Choquette)

Un p'tit plaisir

8 étoiles

Critique de Boudha (Beloeil, Qc, Inscrit le 9 novembre 2004, 67 ans) - 4 mars 2005

Lire Bismuth est un plaisir. Nadine observe le monde et partage avec nous ce qu’elle y voit, sans juger. Grâce à l’étude du détail elle décèle le malaise, l’embarras et la douleur qu’on ne remarque pas toujours au quotidien.

Elle traite de la fidélité et de son contraire mais d’autres thèmes sont aussi soumis à notre réflexion.

Contextes, conjonctures ou circonstances nécessaires aux nouvelles nous sont présentés naturellement, simplement. Le motif de la nouvelle s’impose de lui-même et est abordé intelligemment avec un brin de subtilité. Le spectaculaire et les dénouements abracadabrants seraient malvenus. Après chaque nouvelle, le lecteur sourit, il réfléchit. Le langage écrit est d’ici et il est juste.

Ce qui est bien écrit se lit facilement, un peu comme une musique bien interprétée paraît facile à jouer. Ce qui n’est pas complexe n’est pas forcément simpliste.

J'ajouterai que la critique de Libris québécis m’a aussi laissé perplexe, au point de me demander si nous avions lu le même livre…

petits malaises

8 étoiles

Critique de Grass (montréal, Inscrit le 29 août 2004, 47 ans) - 20 septembre 2004

Je veux tout de suite commencer par une correction envers Libris Quebecis, il n'est pas question ici que de l'infidélité des hommes. Ce qui fait justement l'unité de ce recueil, c'est l'éventail des différents états engendrés par l'infidélité, de l'homme marié qui se trouve des prétextes bidons à l'enfant de huit ans "qui échange sa gomme" avec une autre fille que l'élue de son coeur. On survole autant la condition du coupable que celle de l'offensé(e), que ses troubles soient justifiés ou qu'ils soient pure folie. En aucun cas à la lecture de ces textes pouvons-nous prétendre que l'auteur valorise un certain point de vue plus qu'un autre. Pas d'amertume, pas de justification. Seulement des moments isolés, qui, un peu à la manière de Carver, évoquent ces petits malaises qu'on n'arrive pas toujours à régler. Et le fait d'être lecteur de ces malaises n'implique pas nécessairement le fait que nous assistions à son dénouement.

"Elle s'est contentée d'appliquer les règles afférentes à la nouvelle dans une langue simple, ce qui a d'autant plus au lectorat québécois qu'il s'est probablement reconnu à travers les faiblesses des héros."

C'est quoi ce commentaire-là? Ça veut dire que les québécois ne lisent pas de romans complexes? Que les québécois sont des faibles qui cocufient leur partenaire?
Ça généralise sérieusement et maladroitement. D'autant plus
que le livre a été traduit en grec, en italien et en russe. Probablement sont-ils tous un peu faibles eux aussi.

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