Agatha, la vraie vie d'Agatha Christie de Guillaume Lebeau (Scénario), Anne Martinetti (Scénario), Alexandre Franc (Dessin)

Catégorie(s) : Bande dessinée => Aventures, policiers et thrillers , Bande dessinée => Légende, contes et histoire , Bande dessinée => Divers

Critiqué par Shelton, le 26 février 2015 (Chalon-sur-Saône, Inscrit le 15 février 2005, 68 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (23 255ème position).
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La biographie d'Agatha Christie

Agatha Christie est la reine du polar, l’Anglaise la plus célèbre, l’auteure qui a enchanté vos longues nuits de lectures d’adolescent et l’objet d’étude de cette bande dessinée de Guillaume Lebeau, Anne Martinetti et Alexandre Franc. Certes ! Mais, celle que l’on surnomme la reine du crime, même si c’est difficile d’être précis et exact, est l’auteure qui probablement été le plus lue au monde, dont les tirages ont été les plus volumineux et certains avancent qu’elle a été plus diffusée que la Bible mais cela reste à prouver…

Au-delà de ces éléments, Agatha Christie est à la fois un personnage fascinant – comment une dame de la société bourgeoise britannique peut-elle imaginer autant de crimes ? – et une héroïne digne d’une belle bande dessinée. Héroïne ? Oui, au sens où sa vie a parfois pris des aspects surprenants et inimaginables dans sa classe. Par exemple, quand elle prend seule l’Orient-Express, elle s’affranchit de tous les us de l’époque. Une femme devait être accompagnée, chaperonnée, histoire de bienséance et de sécurité. Pas Agatha Christie qui fait ce qu’elle veut ou presque !

Il n’est donc pas étonnant de voir Anne Martinetti, ancienne responsable éditoriale du Masque, spécialiste d’Agatha Christie, entre autres, se retrouver au scénario de cette bande dessinée avec Guillaume Lebeau, lui-aussi expert en polars. Ils proposent tous les deux un livre qui va surprendre et qu’il ne faut surtout pas prendre pour une biographie officielle de la grande romancière anglaise. En effet, le livre n’est pas strictement chronologique, il est peuplé de personnages imaginaires comme Miss Marple ou Hercule Poirot, et il insiste sur certains faits plus que d’autres…

Il faudrait le lire sans arrière-pensée, sans idée préconçue, juste avec l’envie de rencontrer Agatha Christie. C’est ce que j’ai fait et je dois vous avouer que je l’ai bien rencontrée ! Reconnaissons que je la connaissais bien depuis que j’ai lu tous ses romans, relus ceux que j’ai préférés comme Un meurtre sera commis le … ou Un meurtre est-il facile ?… ou bien encore Meurtre en Mésopotamie…

La bande dessinée va commencer en 1926, année clef dans la vie d’Agatha puisqu’elle disparaît. Enlèvement, déprime, perte de mémoire, vengeance envers son époux au moment d’un divorce difficile… ou un peu de tout cela ? Ce qui est certain c’est qu’en mettant un coup de projecteur sur cet évènement, les auteurs et leur dessinateur, Alexandre Franc, nous obligent à réfléchir à un évènement qui n’a jamais complètement été élucidé… elle-même reste très évasive sur le sujet, y compris dans Une autobiographie (publiée à titre posthume selon ses souhaits en 1977).

J’avoue avoir pris beaucoup de plaisir avec cet ouvrage à défaut d’y avoir appris des éléments concrets car je connaissais bien le sujet. Mais quel plaisir de voir la réalité et la fiction se mélanger, quel bonheur de découvrir Agatha soliloquant avec Hercule Poirot, quel plaisir de partir faire des fouilles au Moyen-Orient avec Agatha et son mari Max !

C’est peut-être du côté des rapports particuliers d’Agatha avec sa fille Rosalind que j’ai découvert le plus comme s’il fallait qu’une femme écrive le scénario pour que l’on touche du doigt une réalité délicate. Agatha est à la fois proche et éloignée de sa fille comme si elle avait du mal à éprouver entièrement le sentiment maternel et comme si elle ne pouvait absolument pas se passer de sa fille… Encore un grand mystère d’Agatha Christie, mais celui-là n’est pas réellement policier…

J’ai beaucoup aimé cette bande dessinée, je trouve qu’elle est une ouverture totale et parfaite à l’œuvre d’Agatha Christie et juste après l’avoir terminée je me suis plongé avec délectation dans la relecture de Cinq heure vingt-cinq… Il fallait bien en relire un avant d’aller rencontrer Anne Martinetti elle-même !

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8 étoiles

Critique de Faby de Caparica (, Inscrite le 30 décembre 2017, 63 ans) - 13 novembre 2018

Bonjour les lecteurs ….
Roman graphique retraçant la biographie de la reine du polar dont les romans restent parmi ceux les plus lus dans le monde.
Agatha est loin d'être la femme conservatrice au physique de bonne granny qu'on lui connait.
On découvre, en effet, une femme aventurière ( elle aura volé dans les airs, fait du surf, voyagé dans des contrées lointaines pour l'époque), une femme amoureuse, complexe.
La Bd s'ouvre sur une vengeance de Madame suite aux infidélités de Monsieur .. le ton est donné .. on voit au fur et à mesure que les pages se tournent le caractère bien trempé de la reine du suspense.
Agatha est éprise de liberté .. pas évident au début du siècle passé !
A la réalité de la biographie, se mêlent les apparitions de Poirot et Miss Marple, ses deux personnages fétiches, qui dialoguent avec leur créatrice.
Le dessin est simple, peu recherché, un peu obsolète comme dans les albums de Tintin, mais cela n'enlève rien au plaisir de la lecture qui se déroule avec une placidité, un flegme tout british.
Un bon moment. Je conseille cette BD pour tous ceux qui voudraient découvrir la vie de Madame Christie.

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